Ce club est la continuité du Club commencé au collège de Carbone en 2012, puis au collège de Noé de 2013 à décembre 2015. Il est aujourd'hui installé à la médiathèque de Noé.
La famille s'inscrit comme un concept de plus en plus difficile à cerner ou de moins en moins effectif dans sa forme traditionnelle.
L'étymologie signifie ceux qui vivent sous le même toit. Cette étymologie se retrouve pleinement dans la définition de l'Observatoire des Territoires qui déclare que :
"Une famille, au sens statistique du terme, est la partie d’un ménage comprenant au moins deux personnes et constituée :
soit d’un couple sans enfant,
soit d’un couple avec enfant(s),
soit d’un adulte avec son ou ses enfant(s), c’est-à-dire une famille monoparentale."
Le journal le monde nous indique que : "Le nombre de Français vivant seuls a augmenté de 50 % depuis 1990". Au delà des disparités liées aux âges, sexes et catégories sociales le constat est terrible. 9 millions de personnes sont étymologiquement déclarables sans famille.
Le sentiment d'un changement profond de ce qu'est la famille est bien réel.
D'autres marqueurs ne sont pas non plus à ignorer :
Le nom de famille véritable symbole est sur la sellette, en effet à partir du 1er juillet 2022, il sera possible de modifier son nom de famille par simple déclaration à la mairie. On va pouvoir divorcer de ses parents!
Vous connaissez Noël, Pâques, la fête du travail, la fête des mamans mais saviez vous que le 15 mai 2022 c'est la fête de la famille?
Les femmes françaises font de moins en moins d'enfant
Les familles mono parentales sont les seules dont la proportion augmente. Il n'est pas question de signifier que les familles mono parentales ne sont pas des familles, mais le risque de devenir une famille d'une personne donc un sans famille étymologique au départ des enfants est bien sûr plus important dans ce cas. Cette augmentation est inscrite dans la durée puisque en 1999, seules 16.7% des familles étaient monoparentales.
Nous nous placerons sur un plan purement officiel quand à la définition. celle-çi proveint, sans être sourcée du site https://www.drogues.gouv.fr/
"L’addiction est une affection cérébrale chronique, récidivante, caractérisée par la recherche et l’usage compulsifs de drogue, malgré la connaissance de ses conséquences nocives ."
Les animaux se droguent et retournent à la drogue si on leur en donne l'occasion.
L 'addiction aurait donc cela d'humain que nous conaitrions d'autant plus les dangers.
Mais cette définition ne dit rien de l'accès à la drogue ni de la cause des conséquences nocives. En effet, mon cerveau peut être générateur d'éléments chimiques et o=pour les obtenir je peux risquer des conséquences nocives. Les pilotes de grands prix dui chaque dimanche saturent leur corps d'adrénaline sont ils des gens sous addiction?
La philosophie qui ,Socrate ne me démentirait pas, peut avoir des conséquences nocives est-elle alors une addiction ?
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : « Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
Mais notre question est tout autre. Pourrions nous vivre sans addictions ? Que la drogue soit créée en interne par notre corps dans des circonstances précises et possiblement nocives ou simplement ingérérer est-il posssible de vivre sans.
Être averti du danger d'un plaisir d'amour qui ne dure qu'un instant pour une souffrance qui dure longtemps peut-il nous enpécher de le consommer. Et si oui, serait ce encore vivre ?
La question est-elle alors celle de la pomme du jardin d'Eden. Ne pas y toucher car alors tout est fini, nous avons et succombons ?
Cette mécanique chronique, récidivante qui nous pousse à chercher le plaisir n'est elle pas plus le problème que la substance. Socrate cherchant la vérité obstinément est-il alors en situation d'addiction ?
Clotilde Pivin nous déclarait sur F.C. : "La philosophie se définit parfois comme une médecine de l'âme. Cependant elle s'interroge peu sur les médicaments et elle ignore souvent les substances au profit des idées. Pourtant bien des philosophes, comme de nombreux créateurs, ont eu recours à quelques expédients pharmaceutiques, pour stimuler leur esprit ou trouver la paix. Loin d'être anecdotique, cet usage des psychotropes révèle une vérité du corps pensant, de ses petites folies et de ses addictions. La philosophie consomme et construit des drogues dans son propre langage, même le plus rationnel. Les effets de ces drogues sont très différents selon leur finalité : elles traduisent un désir de transformer la réalité ou sa perception, mais elles peuvent aussi servir à la normalisation des individus. La philosophie, face aux risques de médicalisation de la société, présente une autre forme de stupéfiant."
L'adolecence est une période ou l'on peut rechercher des conduites à risque en s'interrogeant sur la validité de ce que l'on enseigne sur les fameuses "conséquences nocives" . Il est alors logique que si la peur des conséquences n'est pas là, nous fassions alors comme nos animaux de la vidéo et cherchions le plaisir avec obstination.
Pourtant nous ne sommes pas tous égaux devant cette posture. Comment font ceux d'entre-nous qui ne sont pas "addicts" pour vivre et sont-ils plus ou mons heureux?
Quelques réflexions :
Le sucre rend-il "accro" ?
Des drogues de plus en plus fortes
Du plaisir à l'addiction ref : https://www.philomag.com/articles/du-plaisir-laddiction
Yves Michaud publié le 17 juillet 2012
... L'évolution des excitants vient près d’un siècle après, avec la mise sur le marché de drogues pharmaco-chimiques, issues de la transformation de produits naturels – cannabis, pavot (opium, héroïne) ou coca (cocaïne, crack) – ou de la synthèse chimique (LSD, ecstasy, kétamine, Propofol, etc.). De nouveau, des produits extrêmement puissants sont accessibles à la consommation de masse. On sait que cocaïne, ecstasy et cannabis sont devenus des denrées presque courantes, proposées à des prix qui ne cessent de baisser, alors que la qualité, elle, augmente. Dans le même temps, on voit revenir l’alcool sous des formes plus violentes que celle des assommoirs – avec les prémix et les modes d’ingestion brutaux pour frôler rapidement le coma éthylique, et même des ampoules à sniffer pour que l’alcool monte au cerveau sans passer par le sang. Deux choses me semblent ici se croiser et se renforcer en boucle. D’une part, la quête d’un hédonisme du décrochage ultrarapide et de la sensation violente – le shoot et le flash –, un hédonisme très différent de la jouissance de plaisirs différenciés aussi bien en intensité qu’en nature. La vogue des sports extrêmes, la recherche de la décharge d’adrénaline s’inscrivent, à mon sens, dans la même perspective...
Dans un temps ou le récit est celui de la peur, de la violence et de son apologie ou au contraire d'un pacifisme de principe, philosopher est-il encore une action raisonnable.
Le lieu commun décrit la naissance de la philosophie comme inhérente à une Grèce antique ou dégagé des affaires courantes certains hommes se sont laissés aller à la réflexion philosophique. L’ataraxie serait le terreau nécessaire à la philosophie et l’oisiveté son engrais.
De fait philosopher dans les situations de survie n’est pas aisé et peut être même pas toujours souhaitable. Je dois vous avouer que j’ai hésité à proposer un débat philosophique ce mois-ci au vu de l’actualité.
Mais pourquoi donc ce sentiment de culpabilité, comme si en fonction des temps que nous vivions la philosophie n’avais plus sa place. Pire, elle serait gênante, indécente.
Si c’est le cas, ne devrions-nous pas remplacer d’urgence les cours de philosophie de nos lycéens par des cours de maniement d’armes. Fusils et philosophes peuvent-ils faire bon ménage ?
La Guerre ébranle la notion de vérité universelle, en cela elle met en péril le principe fondamental de la philosophie qui est de chercher à la chercher. La guerre serait la preuve que "La Vérité" n'existe pas et donc que philosopher est par nature du temps perdu, alors qu'il est si crucial de le faire.
"La première victime d'une guerre, c'est la vérité." Rudyard Kipling
Comment ne pas penser à Émile-Auguste Chartier dit "Alain". Ce philosophe, alors qu'il était un pacifique activiste, lorsque la guerre est déclarée, devance l'appel et s'engage, fidèle à un serment prononcé en 1888. Il avait juré de s'engager si une guerre survenait, ne supportant pas l'idée de demeurer à l'arrière quand les « meilleurs » sont envoyés au massacre.
Si durant le conflit Alain n'écrit pas, il va délivrer un véritable pamphlet MARS OU LA GUERRE JUGEE une fois démobilisé.
Alors comme Alain devons-nous ne plus faire de philosophie jusqu'à la fin du conflit et peut-être nous engager ?
Les militaires et la philosophie
Saviez vous qu'à l’école de Guerre on donne aux officiers des cours de philosophie? Edouard Jolly un des profs ,nous parle de l'apocalypse qui ne lui semble pas une chose impossible. En gros les armes nucléaires sont de 2 types : un type impossible à utiliser parce que plus personne n 'est là ensuite, mais un autre style plus mimi. Des bombinettes juste plus efficaces qu'un bombardement classique. Qui elles sont bien pratiques !
Un élément : l'intelligence est la capacité à résistéer à nos heuristiques et pulsions. Cela nous fait bien sûr penser au test des shamalows. Nous avons trouver cela
Une très interressante vidéo qui va plus loin que le test original et qui donne un compte rendu plus ouvert.
Le Ciné Philo
Les Ciné-philo se suivent et ne se ressemblent pas. Ic le film est un film de série Z, qui en sont temps n'est même pas sortie au cinéma (ou si peu). Mais voilà, parfois un film classé navet à sa sortie devient culte.
Tourné avant l'avènement des réseaux sociaux et même des téléphones portables connectés à Internet(2005), la question de savoir s'il n'y a pas dans cette comédie de science fiction une odeur de vérité peut se poser bel est bien pour un certain nombre d'entre nous.
La théorie développée dans le film ? Plus on a un niveau social et scolaire\culturel faible plus on se reproduit. La reproduction sociale est effective donc nous allons vers un monde peuplée de personne à faible niveau social et scolaire\culturel.
Intelligence = Diplôme
Dans une première phase de réflexion nous utiliserons comme système de mesure d'intelligence le niveau de diplôme. C'est bien sûr un raccourci terriblement simpliste. Cependant cette unité de mesure présentant l'avantage d'être solide et non discutable (on a un diplôme ou pas) il nous a semblé intéressant de pousser jusqu'au bout cette analyse.
Notre première question ? Les idiots font-ils plus d'enfant que les plus intelligents ?
Notre question devient donc : Les gens sans ou avec des diplômes de premiers niveaux font ils plus d'enfants que les diplômés post bac ?
La lecture des graphiques montre que non. Les femmes ne font pas moins d'enfants si elles ont un diplôme supérieur au bac. Mais! à une condition : Elles ont un revenu supérieur à 3000 € par mois.
La deuxième question serait : Y a t il plus d'enfants de parents diplômés dans notre société dans les écoles post bac et quid de l'évolution ?
C'est enfoncer une porte ouverte que de dire que les enfants d'ouvriers\employés sont moins moins statistiquement présents dans les études supérieures que ceux de cadre
Il y a 25 ans (génération qui a 45 ans aujourd'hui) nous avions 20 unités d'enfants d'ouvrier pour 58 unités d'enfants de cadre soit un rapport de 2.9 enfants de cadre pour un enfants d'ouvrier dans l'enseignement supérieur
Aujourd'hui nous avons 45 unités d'enfant d'ouvriers pour 78 unités d'enfant de cadre soit un rapport de 1.7 d'enfants de cadre pour un enfant d'ouvrier.
La proportion d'enfant de cadre est donc fortement en baisse parmi les individus effectuant des études supérieures sur 20 ans.
Un autre graphique trouvé sur un site du gouvernement : ICI nous indique que si c'est chiffres sont globalement confirmés depuis 20 ans (génération ayant 40 ans aujourd'hui) les choses sont différentes et qu'il y a bien une stagnation durant une période de 20 ans de la proportion d'enfant d'ouvriers/employés puis depuis 5 ans une forte augmentation. Alors que la proportion d'enfants de cadre n'a cessé d'augmenter.
Il y aurait donc bien eu depuis les années 2000 une forte augmentation de la proportion d'enfants de cadre dans les études supérieures.
Reste qu'efffectuer des études n'est pas tout à fait avoir un diplôme .....
Conclusion : Le seul élément factuels qui se dégage ici reste le revenue des personnes diplômées. Si l'on veut que les femmes diplômées engendrent plus d'enfants peut-être pouvons nous les payer plus ! Un salaire minimum à bac + 5 et bac + 8 ?
Intelligence = QI
Voilà une autre unité de mesure qui elle est le symbole de l'unité de mesure créatrice de conflit, le Quotient Intellectuel, inventé en 1914 par W.Stern, un psychologue allemand. De plus il est communément admis que le QI est une unité de mesure non adapté à la mesure de l'intelligence chez les adultes.
Donc ici nous allons parler d'enfant. Il existe effectivement des études qui semblent montrer une baisse généralisée du QI des populations .
Mais ces articles ne tiennent pas compte de l'origine socio-culturelle des enfants testés, il ne nous est donc pas véritablement utile.
Cependant le Point de publié le 25/07/2017, Le QI des Français en chute libre n'y va pas avec le dos de la cuillère et nous livre (sans aucune étude à l'appui) son idée : "Une des explications serait l'âge de plus en plus élevé auquel les personnes bénéficiant d'un QI élevé ont leur premier enfant, et le fait que le nombre d'enfants qu'elles auront sera par conséquent plus réduit, amoindrissant leur représentation dans la population globale." . Ceci n'a aucune valeur scientifique mais nous confirme que cette idée (vraie ou fausse) est bien dans présente. Il est interressant aussi de voir que d'autres pistes sont évoquées : Télévision, téléphone portable, perturbateurs endocriniens, conduite automobile.
Il est difficile de penser que les enfants de cadres soient moins impactés par les perturbateurs endocriniens ou conduisent moins que ceux d'ouvriers .... passent t ils moins de temps devant la télé et sur leur téléphone portable et autres écrans ?
Il est très difficile de mesurer objectivement le temps passé par des enfants devant des écrans (les déclarations spontanées sont trop souvent minorées) cependant il ne fait pas de doute que les enfants des classes sociales défavorisées sont mieux équipés et plus particulièrement dans des espaces de non surveillance.
Équipement au domicile familial en fonction de l’origine sociale
Ici les chiffres se renversent : Il y aurait donc un lien entre écrans et baisse de l'intelligence dans la chambre?
La aussi les chose semblent plus complexe et il semble que ce soit plus ce que l'on regarde que le fait de regarder qui soit déterminant :
Ce n’est pas le fait de regarder la télévision en soi qui détermine les effets sur le développement mais plutôt les contextes dans lesquels l’écran est regardé, ainsi que le contenu.
Il est difficile de dire qui de l'écran et de la baisse de QI est l'oeuf ou la poule.
L'intelligence
Il est enfin temps de définir ce que nous entendons par intelligence. Je propose ici une définition qui sera personnelle. L'intelligence serait la capacité à utiliser des liens pour comprendre ce qui est. Les liens pouvant être des éléments de connaissance, des éléments d'analyse ou des savoirs faire. Dans "ce qui est" j'entends une reconnaissance de la réalité permettant un équilibre entre perception et rationalité.
Je me méfie beaucoup de la notion de vitesse souvent rattachée. En effet faire vite n'est pas signe d'intelligence mais de vivacité, l'un et l'autre ne sont pas incompatible mais différent, un peu comme le fort des halles n'a pas à être un trapéziste virevoltant.
Je suis aussi gêné par la notion d'adaptabilité. Les insectes sont les animaux les plus adaptables qui soient sont-ils les plus intelligents? Adaptabilité signifie pour nous le plus souvent survivre. Socrate en croissant de boire le poison alors qu'il pouvait fuir ne fait pas preuve d'une grande adaptabilité est-il pour cela sans intelligence ? Le sens n'est pas donné par l'intelligence mais par nos valeurs et il s'agit là d'autre chose.
Après pour ce qui est de la mesurer ?
Conclusion
Non les classes sociales défavorisées ne font pas plus d'enfants que les autres.
Le déterminisme social est une réalité et oui sur une période de 20 ans leur proportion en étude supérieures a baissé mais elle a augmenté sur 30 ans.
Nous devenons plus bête ? oui il y a peut-être une baisse de QI généralisé mais les causes ne sont pas clairement déterminées.
De quoi nous vient alors cette impression d'idiocratie montante?
Sur philomag : 6 Français sur 10 estiment qu’il ne leur manque rien, du moins rien de matériel, pour être heureux. Un signe de sagesse ? Dans le vieux duel qui oppose, depuis l’époque de Socrate, les gourmands idolâtres de l’“avoir” aux explorateurs passionnés de l’“être”, les seconds seraient-ils sur le point de l’emporter ? On peut l’espérer… Mais ce chiffre sorti de notre sondage exclusif nous renseigne aussi sur une mutation plus profonde. Si les héros du roman de Perec, “Les Choses”, incarnaient l’esprit des Trente Glorieuses en cherchant passionnément à s’acheter des meubles, aujourd’hui c’est moins la possession de biens manufacturés que l’accès à des usages passagers et à des expériences uniques qui est vécu comme un idéal, brouillant ainsi les anciennes frontières entre “être” et “avoir”. Serions-nous entrés dans l’âge du faire?
L’avoir, à lui seul, ne constitue pas tout à fait une raison de vivre – il a quelque chose de décevant. Ici, il ne s’agit même pas de condamner la vanité des biens terrestres en faisant l’éloge de la félicité éternelle – nul besoin de souscrire à la condamnation chrétienne de la richesse matérielle pour remarquer que l’avoir est par nature insatisfaisant. Comme l’a très bien écrit Sartre dans L’Être et le Néant, la propriété a un grand défaut : c’est un idéal, autrement dit une sorte d’illusion, elle ne s’éprouve pas concrètement. Mettons que je m’achète une belle montre. Je suis heureux de la porter à mon poignet le premier jour. Mais au bout d’une semaine, je l’ai oubliée, elle ne rayonne pas en moi, elle ne m’affecte pas. Elle reste comme extérieure à moi, indifférente, morte. Dans la possession d’un objet, il y a une promesse qui sera tôt ou tard déçue : celle d’être intérieurement enrichi par une substance extérieure. « Ainsi, écrit Sartre, le désir d’un objet particulier n’est pas simple désir de cet objet, c’est le désir de s’unir à l’objet par un rapport interne, de manière à constituer avec lui l’union “possédant-possédé”. Le désir d’avoir est au fond réductible au désir d’être par rapport à un certain objet dans une relation d’être. » Cette analyse ne signifie pas qu’un certain confort matériel minimal n’est pas indispensable ni nécessaire à la vie. Mais elle montre assez que la propriété de biens rares et luxueux n’exaucera pas notre souhait d’accéder à une meilleure qualité d’être, elle...
La question
concerne précisément l’assistance aux élèves. Durant une visite dans
un collège ou j’ai enseigné il y a quelques années, un professeur me fait la
remarque que dans une classe de 4° générale le nombre d’enfants
bénéficiant d’un P.A.P. (Plan
d'Accompagnement Personnalisé) est supérieur aux nombre d’enfants n’en ayant
pas. Plusieurs de ces élèves sont accompagnés d’un A.E.S.H.
Le ministère
de l’Éducation Nationale définit ainsi le rôle de ce personnel :
Les Accompagnants d'élèves en
Situation de Handicap (AESH) assurent des missions d'aide aux élèves en
situation de handicap. Ainsi, sous la responsabilité pédagogique des
enseignants, ils ont vocation à favoriser l'autonomie de l'élève, sans se
substituer à lui dans la mesure du possible.
Dans quelle
mesure "la mesure du possible" est-elle possible et que penser d’une situation où une majorité d’élève
est devenue inapte à recevoir un enseignement qui ne lui est pas spécifiquement
adapté ou qui se doivent de recevoir l’aide d’un adulte dans la classe pour poursuivre une
scolarité dans un établissement général.
Pour les
professeurs la difficulté est immense : dans une classe de 30 élèves s’il
y a 16 PAP, il conviendra de faite 16 cours différents adaptés à chacun des PAP plus
un cours pour les nons-PAPéisés et la même chose pour les exercices et
contrôles de connaissance. Il conviendra de préparer et si possible de donner à
l’avance un cours complet et un exemplaire des cours à compléter et des
exercices à chacun des AESH (jusqu’à 4 dans une classe) de façon qu’ils
puissent se préparer à « dans la mesure du possible » favoriser l’autonomie
de l’élève.
Des esprits
chagrins rappelleraient sans doute que l’autonomie ne signifie pas effectuer de
son propre chef des actes que les adultes peuvent considérer comme responsables
mais au contraire le droit de se gouverner par ses propres lois, à l'intérieur d'un État ; ce qui pour bien des élèves peut signifier simplement "faire faire" son travail par L’AESH.
Quant aux professeurs, pour en
revenir à eux, ils doivent faire avec des adultes (AESH) qui répétant, expliquant,
en surimpression de leur propre parole viennent créer un bruit de fond
incessant ne permettant tout simplement pas de faire un cours continue sans
demander régulièrement à ces adultes « faisant leur possible » de se
taire.
Les professeurs deviendraient aussi tous progressivement des
enseignants spécialisés puisque, la formation initiale de tous les enseignants
aux besoins éducatifs particuliers devient obligatoire à raison de 25 heures de
formation minimum.
Le cas particulier est donc devenu
parfois le cas général au vue de l’augmentation des PAP et du nombre d’élèves
bénéficiant d’un AESH.
En cette rentrée 2021,
Ref : plus de 400 000 enfants en situation de handicap sont scolarisés
en milieu ordinaire contre 321 500 en 2017, ce qui correspond à une
augmentation de 19 % en 5 ans. En 2006, rentrée qui vit l’application de la loi
handicap du 11 février 2005, le nombre d’élèves ayant eu une notification
d’aide humaine par la CDAPH s’élevait à 26 000, soit 22 % des 118 000 élèves en
situation de handicap. Ref :
En 2015, 124 800 élèves disposaient d’une notification d’aide humaine et leur
proportion s’était accrue pour passer à 45 % des 280 099 élèves en situation de
handicap. En 2020, le nombre d’élèves notifiés pour une aide humaine était de
224 237, soit 58 % des 386 500 élèves en situation de handicap.
Effectifs d’élèves en situation en handicap scolarisés en 2018-2019 dansl’Education Nationale
La situation nous interroge. Au-delà
des difficultés pour recruter des AESH et des professeurs, des difficultés de
chacun de ces métiers et des problématiques de formations il y a une question de
fond qui concerne l’augmentation des besoins d’assistance des élèves
français.
Notre système fabrique-t-il des handicapés ?
Nous retrouvons ici la réflexion de Thierry Delcourt, psychiatre à Reims
Quelle est donc, si c'est le cas, la raison de cette augmentation du nombre des ces élèves handicapés ?
Une meilleure détection, ou au contraire une politique d'assistanat qui est le modèle courant et qui deviendrait en tant que modèle, responsable de l'augmentation du nombre d' elèves assistés ou ayant un enseignement individualisé ? Assister les enfants en fait-il des assistés pour toujours ?
Ces question sont à placer en face de la volonté d'intégrer tous les enfants en millieux ordinaire.
Si l’on définit l’amour, avec Alain Badiou, comme l’expérience d’une altérité et du décentrement qui s’ensuit, d’un « devenir deux », cette définition peut correspondre également à celle de l’amitié. Pourtant, si l’on définit l’amitié comme une relation qui rend meilleur (Aristote) ou qui rend la vie plus douce (Giorgio Agamben), cette définition pourrait aussi s’appliquer à l’amour. Reste la question sexuelle, mais il est des amours platoniques, des amitiés sensuelles ou des « sex friends »… Probablement faut-il chercher une différence dans la manière dont l’amour, même s’il nous rend parfois plus forts, plus vivants ou plus heureux, nous fragilise. L’amour, en effet, peut être l’occasion du réveil de blessures d’enfance : peur de l’abandon, de la perte, de n’être pas assez aimé… En nous attachant à l’être aimé, l’amour risque de faire renaître cette peur « abandonique » de l’enfance que nous avons souvent connue et parfois oubliée. Dans ce cas, l’amour – l’amour-passion du moins, que les Grecs appelaient éros et qui se traduit par le manque de l’être aimé, dès que ce dernier n’est pas à nos côtés – ébranlerait notre vie psychique davantage que l’amitié. Et nous pourrions, dans l’amitié, goûter une forme d’amour plus aisément délivrée des souffrances de la dépendance ou de la possessivité, qui expriment fréquemment le retour de cette peur de l’abandon. C’est cette forme d’amour que les Grecs nommaient philia et qui se traduit, elle aussi, par… amitié. Elle renvoie à la joie d’être avec l’autre (sans en manquer, donc, puisqu’il est avec nous), de se développer à son contact, de vivre une belle histoire avec lui, davantage qu’à l’amour-passion charriant son lot de manque, de désir et de souffrances.