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lundi 23 novembre 2020

Collège Noé - 27 Novembre 2020 - A quoi sert l'art?

 



 
Existence V.S. Subsistance
L'art va se substituer à Dieu


Pour préparer le débat ----------------------------------------------------



Il convient bien sûr avant tout de définir ce qu'est l'art et le verbe Servir. 
Voici les définitions du dictionnaire :

Servir 

Étymologie 
Du latin servire (« servir », « être esclave », « vivre dans la servitude »)

S’acquitter de certains offices, de certaines obligations envers une personne ou une collectivité; S’acquitter de certaines fonctions auprès de quelqu’un comme domestique; Rendre à quelqu’un les mêmes services qu’un domestique rend à son maître; Fournir, s’occuper de quelqu’un, lui procurer marchandise ou service. Rendre de bons offices à quelqu’un, l’aider, le seconder, l’assister. Faire fonctionner.  ...

Art

Qu'est-ce que l'art ?

De l'esprit vers le corps ...
 

L’art est une activité humaine, le produit de cette activité ou l'idée que l'on s'en fait s'adressant délibérément aux sens, aux émotions, aux intuitions et à l'intellect. On peut dire que l'art est le propre de l'homme, et que cette activité n'a pas de fonction clairement définie.

Effectivement, les définitions de ce concept varient largement selon les époques et les lieux, et aucune d'entre elles n'est universellement acceptée. Ainsi, pour Marcel Mauss1, « un objet d'art, par définition, est l'objet reconnu comme tel par un groupe ». C'est pourquoi les collections de productions artistiques peuvent être classées et appréciées diversement selon les cultures, les auteurs et les institutions...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Art


A quoi sert l'art : http://cours-de-philosophie.fr/ressources/corriges/a-quoi-sert-lart/

Sur les fonctions de l’art bien des questions fusent :

"A quoi sert l'art ?", "A quoi l'a-t-on fait servir ? ", "A quoi doit servir l'art ?".  
Poser la question "L'art est-il utile ? " peut sembler sacrilège à certains.

Nous devons donc envisager successivement les fonctions esthétiques, humaines, morales et ontologiques.



                                    1. L’ART NE SERT A RIEN

   La première fonction de l'art est évidemment de produire de la beauté, puisque c'est sa définition. Et la beauté, étant une finalité sans fin, n'a pas d'autre but qu'elle-même. Elle est pure gratuité et infinie liberté. Elle ne doit rien à personne et ne demande rien d'autre qu'elle-même. Elle se suffit à elle-même, sans finalité utilitaire immédiate. L'art est un jeu désintéressé qui se justifie par sa seule beauté. L'art ne sert à rien (à rien d'autre que lui-même).  Il est un luxe totalement inutile, mais dont l'homme ne saurait se passer pour continuer à devenir ce qu'il est.

       Il est gratuit et désintéressé. Selon Kant "le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée et libre". Est beau ce qui porte en soi sa propre fin "le beau est ce qui est reconnu sans concept comme l'objet d'une satisfaction nécessaire".

.... 
Pour ceux qui en veulent plus ......
À quoi sert l’art - Bernard Stiegler : "La puissance d'un groupe capitaliste c'est son esthétique."

http://laurentine.arscenic.tv/IMG/mp4/Bernard_Stiegler-encoded.mp4

L'art et la crise : L'art, à quoi ça sert (au Mali)? http://www.dw.de/lart-%C3%A0-quoi-%C3%A7a-sert-au-mali/av-17305194


jeudi 12 novembre 2020

« PEUT-ON CHANGER LE MONDE ? » samedi 21 novembre 2020 à 11h00


Animé par Francis TOLMER

Le café-philo en visio-conférence : comment ça se passe ?


Exactement comme en présence : un sujet, un groupe qui échange, un animateur qui fait circuler la parole et peut faire des synthèses régulières, relancer le débat, poser des questions ; les mêmes « règles » entre nous.



SAUF que : nous sommes connectés sur une application de visio-conférence (Zoom), nous nous voyons et entendons… et nous n’avons pas à porter le masque ;-).

Deux possibilités : 

  • vous avez un ordinateur avec une webcam et un micro, et une connexion de bonne qualité (la meilleure solution) : vous copiez/collez le lien dans la barre d’adresses de votre navigateur Internet, vous choisissez l’option « se connecter avec le navigateur Internet » (si vous n’avez pas l’appli Zoom), et vous entrez l’identifiant de réunion quand on vous le demande (on ne discute pas avec l’informatique…) puis le code (très) secret et hop ! vous êtes avec nous

 

https://us02web.zoom.us/j/85947032580

ID de réunion : 859 4703 2580

Code secret : 482694

vous n’avez pas tout ça, mais vous êtes prêt à participer par téléphone.
Vous composez un des numéros ci-dessous, puis vous composez l’identifiant de réunion,
puis le code secret.
NB : vous n’avez pas de numéro de participant,
donc vous composez directement le # si on vous le demande. 

01 70 37 22 46 

01 70 37 97 29 

01 70 95 01 03 

ID de réunion : 859 4703 2580

Code secret : 482694


Une brève introduction au sujet 


Changer le monde, la belle affaire ! Comme s’il ne passait pas son temps à changer, le monde, depuis le big bang puis tout au long de la courte histoire de l’humanité ! On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, écrivait Héraclite. Mais n’est-ce pas confondre mouvement et changement, n’y a-t-il pas derrière toute cette agitation un ordre des choses, une substance qui durent ? Sans aller jusqu’à ce que nous dit l’Ecclésiaste : « Rien de nouveau sous le soleil », constat désabusé de la vanité de toute entreprise humaine…

L’expression a été beaucoup utilisée, et avec beaucoup de sens différents (voir : 100 citations sur « Changer le monde » : https://www.evolution-101.com/pensees-sur-changer-le-monde/), mais peut-être aujourd’hui prend-elle encore un sens nouveau. On a évoqué à propos du Covid le « monde d’après », qui tarde à venir… Beaucoup de parents, devant la perspective du réchauffement climatique, de l’épuisement des ressources terrestres, de l’écroulement possible de notre civilisation, se demandent : « Quel monde laissons-nous à nos enfants ? ». Ce qui est peut-être nouveau dans l’histoire, c’est l’émergence d’une conscience collective de questions qui concernent la planète entière, à relativement court terme, avec des enjeux énormes.

Mais la question est moins simple qu’il n’y paraît. C’est quoi ce « monde » qu’il faudrait changer ? Un mot pour le moins polysémique, et un concept qui a évolué avec le temps (https://fr.wikipedia.org/wiki/Monde_(philosophie)).  Ainsi je peux être : 

Plus réaliste : le monde est « le monde réel » qui existe en dehors de moi, d’une existence objective : l’ensemble de ce qui existe, ou le monde sensible, que je perçois à l’aide de mes sens. Ce monde-là est « désenchanté », libéré des explications religieuses, mythiques ou magiques, il s’appréhende par la science et se modèle par la technique.

Plus religieux (au sens large) : il existe un ordre supérieur, régi par un ou des dieux, des esprits, il peut exister un monde d’ici bas et un de l’au-delà

Plus idéaliste (au sens platonicien) : le monde est celui que je saisis par la conscience, il existe un ordre supérieur, des vérités suprêmes, un sens de l’histoire… 

Plus subjectif : chacun de nous a son monde, c’est-à-dire l’ensemble de ses représentations qui construisent « ce dans quoi je vis ». Cependant l’intersubjectivité permet de construire un monde commun, et d’échapper au piège du relativisme absolu.

Mais alors, quand nous disons « changer le monde », que désignons-nous ? Qu’est-ce qui nous ferait dire que le monde change ? Quels seraient les indicateurs de ce changement ? Et vers quoi ce changement devrait-il aller ? Un monde meilleur, c’est certain, mais meilleur en quoi ? La réponse à ces questions dépend bien entendu de ce que nous appelons « le monde ».

Et enfin, « changer » pointe vers une action : le monde changera s’il est possible de le changer, et si on a les bons leviers pour le faire. Voici quelques-uns des axes de changement qu’on nous propose :

Technologique : c’est une action concrète, matérielle, qui construira un monde nouveau et meilleur. Exemples : Internet qui met la connaissance à portée de tous, les vaccins qui sauvent des vies,… Mise en doute : la technologie ne sert-elle pas aveuglément autant le bien que le mal ? Le smartphone est une invention marquante, a-t-il pour autant changé le monde ?

Politique (au sens large), soit radical (révolutions ou changements majeurs comme le passage à la démocratie ou la transition écologique), soit réformiste. Mise en doute : les révolutions ne se sont-elles pas retournées contre leur message initial ? La politique peut-elle nous sortir des déterminations d’un système économique comme le capitalisme ? Le réformisme n’est-il pas une façon de ne rien changer de fondamental ?

Philosophique ou imaginaire : construire un imaginaire collectif qui forme un projet rassembleur (Gandhi, Luther King, Mandela). Par exemple, l’incapacité actuelle à imaginer un projet alternatif et mobilisateur à l’économie capitaliste constitue un blocage pour l’instant indépassable. Dans ce sens la crise actuelle est une crise de l’imaginaire. Mise en doute : les idéaux ne sont-ils pas insuffisants pour produire un changement durable ? Noirs et blancs sont-ils égaux aujourd’hui en Afrique du Sud ? 

Développement personnel : changez-vous, et le monde changera autour de vous. Si une personne en change 5 autour d’elle et ainsi de suite, en quelques générations des millions de personnes auront changé… Mise en doute : le développement personnel n’est-il pas une démarche particulièrement individualiste, un marché qui incite ses clients à se conformer à des « idéaux » qu’il lui propose ? 

Défaitisme : puisqu’on ne peut changer l’ordre du monde, alors ce sont nos désirs qu’il faut changer (Descartes) : modifier notre regard sur le monde, nos attentes, le bonheur est à ce prix. Mise en doute : n’est-ce pas là une excellente excuse pour ne rien faire et se replier sur soi ?

Et si on en discutait ensemble ?




mercredi 4 novembre 2020

Collège Noé 20/11/2020 Liberté? Expression? Limites?

 



De quoi on parle : Liberté d'expression

La liberté d'expression est définie par la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui dispose que « tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. ».

La liberté d'expression est aussi définie et protégée par l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme, elle constitue l'un des fondements essentiels d'une société démocratique. La CNCDH est fondamentalement préoccupée par la sauvegarde, et au besoin par l’extension, de l’espace public de libre discussion qui est consubstantiel à la démocratie et à l’État de droit.

Le Conseil constitutionnel a réaffirmé en 1994 que la liberté d'expression était une " liberté fondamentale d'autant plus précieuse que son existence est une des garanties essentielles du respect des autres droits et libertés."

Il s’agit tout à la fois d’une liberté individuelle et d’une liberté collective. Pourtant, cette liberté reste fragile, voire menacée et en la matière, aucun pays n’est à l’abri de critiques.

Alors, la liberté peut-elle avoir des limites ? Peut-on encore parler de liberté doit on parler de possibilité d'expression. La liberté d'expression est-elle la garantie de la liberté de pensée?  

Pour la loi Française

Mais pour le Pape


Les limites
 


 E. Macron lundi 16 novembre 2020

« Ceci me choque »

« Et, a-t-il expliqué dans un autre entretien au Grand Continent, on a eu, de manière structurée, des dirigeants politiques et religieux d’une partie du monde musulman – qui a toutefois intimidé l’autre, je suis obligé de le reconnaître – disant : « ils n’ont qu’à changer leur droit ». Ceci me choque ». Le chef de l’Etat fait ainsi référence aux appels à manifester contre la France et lui-même lancés dans plusieurs pays musulmans après ses propos défendant le droit à la caricature prononcés au cours de l’hommage national à Samuel Paty.

ATTENTATS « Je ne suis pas pour l’interdiction des caricatures mais je ne suis pas pour cautionner et dire que les caricatures c’est bien », a expliqué l’ancienne ministre

 

La réaction de l'ancienne Ministre Ségolène Royal 

Ségolène Royal festival du Livre de Nice 2019
Lionel Urman/SIPA

Interrogée sur la question de la liberté d’expression et sur les propos d’Emmanuel Macron, l’ancienne ministre Ségolène Royal a estimé, sur CNews ce lundi matin, que «  certaines caricatures de Mahomet sont insultantes ».



 Jacob Rogozinski  philosophe 

« Nous sommes victimes de ce qu’il faut bien appeler l’aveuglement des Lumières » 

Le philosophe propose de rechercher des modes de coexistence religieux « plus ouverts et plus apaisés ».

Tribune. Nous ne comprenons pas ce qui nous arrive. Je dis « nous » sans hésiter, afin de marquer une appartenance et une solidarité. Appartenance à cette nation, la France, qui a accueilli naguère deux juifs polonais rescapés de la Shoah, mes parents, et a fait d’eux des Français fiers d’être français. Solidarité avec toutes les victimes des crimes abjects commis par les djihadistes dans notre pays. Juifs, chrétiens et musulmans, journalistes, enseignant, militaires, policiers, simples passants : tous sont morts pour la France, pour un idéal de liberté, une certaine vision de la communauté humaine qui s’appelle la France.

Nous, les Français, ne comprenons pas ce qui nous arrive. Nous voyons sur les écrans ces visages grimaçant de haine, ces foules qui brûlent notre drapeau, insultent notre pays et nous promettent que notre sang va couler. Qu’est-ce donc qui les mobilise, ces hommes dont beaucoup sont prêts à mourir pour nous tuer ?

Sauvagement agressés, nous proclamons à la face du monde que nous ne céderons pas. Notre conception de la liberté, celle de dire et de rire, de dessiner et d’écrire sans entrave, s’est forgée dans un long combat contre toutes les censures et nous y tenons, parce qu’elle fait partie de notre identité. Nous voilà condamnés, quand nous voulons défendre cette liberté, à provoquer toujours plus de haine, à armer de nouveaux Kouachi. Est-il possible de sortir de cette spirale infernale ?

La religion régulatrice des pulsions

Nous avons raison de ne pas céder, mais il faudrait chercher à découvrir ce qui suscite tant de rage et nous en sommes incapables. Nous n’arrivons pas à concevoir que l’exercice de notre liberté d’expression puisse être perçu comme une offense, non seulement par une minorité de fanatiques, mais aussi par un grand nombre de croyants pacifiques et de bonne volonté. Nous ne parvenons pas à comprendre leur colère, parce que la plupart d’entre nous ont cessé de croire, ou du moins de partager ce mode particulier de croyance que l’on nomme une religion. Que la caricature d’un prophète puisse injurier et humilier des millions d’hommes, cela nous est devenu incompréhensible, car nous sommes victimes de ce qu’il faut bien appeler l’aveuglement des Lumières. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Les défenseurs de la caricature à tous les vents sont aveugles sur les conséquences de la mondialisation »

Nous sommes persuadés que la religion n’est qu’une illusion inconsistante, une maladie infantile de l’humanité vouée à disparaître tôt ou tard. Si elle subsiste encore, ce ne saurait être qu’un vestige du passé, un folklore désuet et risible comme les gesticulations de Fernandel dans Le Petit Monde de Don Camillo. Nous avons oublié que ces dispositifs de croyance ont, pendant des siècles, donné aux hommes des raisons de vivre et d’aimer, de lutter, d’espérer de créer ; que la foi qui a édifié les cathédrales vibre dans les cantates de Bach et les toiles de Raphaël ; que les révoltes contre l’injustice ont pris pendant longtemps une forme religieuse, portées par la croyance en un Dieu qui

« renverse les puissants de leur trône et élève les humbles » [Evangile selon saint Luc].

Nous n’entendons pas ce qu’affirme Freud : que les religions sont peut-être des illusions, mais qu’il y a malgré tout en elles un « noyau de vérité ». Si elles attestent d’une violence originelle, des pulsions mortifères qui traversent les communautés humaines, elles peuvent aussi permettre de réguler ces pulsions par des interdits, de les apaiser grâce à des rites, de les sublimer à travers des idéaux. Nous ne voyons pas que, dans le reflux des croyances religieuses qui caractérise l’Occident moderne et tout particulièrement la France, il y a à la fois un progrès − vers plus de savoir et de liberté − et une perte, un abandon qui aggrave la crise de nos sociétés et nourrit notre aveuglement et notre nihilisme.

Habitude de profaner

C’est bien de nihilisme qu’il s’agit lorsque toute limite et tout interdit sont considérés comme d’intolérables contraintes ; lorsque l’on revendique le droit de « rire de tout », sans même envisager que ce rire puisse être perçu par d’autres comme un signe de mépris. Nous sommes devenus nihilistes, parce que plus rien de sacré ne subsiste pour nous. « Profaner » désignait à Rome le geste qui fait passer du domaine du sacré et de ses interdits au monde profane. Nous avons pris l’habitude de tout profaner sans y prendre garde, parce que nous n’habitons plus qu’un seul monde, celui de la production, du commerce et du divertissement.

Certes, nous avons des lois qui interdisent de tout dire : la diffamation, l’injure aux personnes, l’incitation à la haine raciale, la négation des génocides sont sanctionnées à juste titre par notre code pénal. Toutefois, ces lois ont pour but de protéger des personnes réelles, leur existence actuelle ou leur mémoire. Rien ne peut donc nous interdire d’insulter Dieu ou l’un de ses messagers : nous sommes certains qu’aucune injure ne saurait l’atteindre, pour la bonne raison qu’il n’existe pas. Qu’il n’y ait aucun dieu, tel est notre credo, la dernière croyance à laquelle nous accordons foi. C’est pourquoi nous n’arrivons pas à comprendre que, pour des hommes qui croient en lui, une insulte qui le vise est plus grave que celle qui les viserait personnellement. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « L’allergie nationale au fait religieux est une erreur intellectuelle et une faute politique »

Sur ce point, un différend majeur sépare les croyants − y compris les plus ouverts au dialogue − de ces incroyants que nous sommes. Nous ne parlons pas la même langue qu’eux et nous ne parvenons pas à traduire dans la nôtre ce qu’ils nous crient. Sans doute faudrait-il inventer un nouvel idiome pour arriver à nous entendre. En sommes-nous capables ? Pour nous donner une langue capable de surmonter ce différend, il faudrait que nous ayons encore confiance en la puissance créatrice du langage, celle qui permet de déclarer son amour ou sa foi, de s’engager par une promesse ou un serment, de bénir ou de maudire. C’est cette dimension « performative » de la parole qui donnait jadis leur sens à la prière et au blasphème. N’a-t-elle pas reflué loin de nous, tandis que la fonction communicative du langage, celle des médias, des réseaux sociaux et de l’industrie culturelle, imposait sa loi ?

Le sens du blasphème

Nos ennemis nous font trop d’honneur en nous accusant de « blasphémer ». Non seulement le blasphème implique d’accorder foi, au moins partiellement, à la croyance à laquelle il s’attaque, mais il suppose de croire au pouvoir de la langue qui insulte ou de l’image qui caricature. Les plus grands blasphémateurs − Sade, Nietzsche, Artaud − le savaient. Si nous ne comprenons pas cette accusation, c’est que nous ne sommes même plus en mesure de blasphémer en sachant ce que parler veut dire. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Madame, vous n’avez pas le droit de dire qu’on peut se moquer du prophète ! »

A cette situation apparemment sans issue, y a-t-il un remède ? Ce n’est pas certain. Au moins pourrions-nous éviter de réduire la liberté d’expression à la seule autorisation de dénigrer les

religions ; tenter, dans l’école de la République, de mieux transmettre leur héritage dans sa diversité, sa complexité et sa dimension émancipatrice ; essayer d’inventer des modes de coexistence plus ouverts et plus apaisés avec elles ; et, d’abord, nous mettre à l’écoute des croyants de bonne volonté lorsqu’ils nous parlent de l’offense que nous leur faisons subir, sans nous en apercevoir.

Jacob Rogozinski est professeur à la faculté de philosophie de Strasbourg et auteur de « Djihadisme : le retour du sacrifice » (Desclée de Brouwer, 2017).

Jacob Rogozinski (Philosophe)

dimanche 1 novembre 2020

[Collège de Noé] Vendredi 13/11/20 Faut-il parler davantage des LGBT à l’école ?

 C. se demande pourquoi nous ne parlons pas plus de genre et d'd'orientation sexuelle à l'école, faut-il en parler plus ?

 


LGBT résumé de la page Wikipédia

L'orientation sexuelle au sens large indique par quels genres une personne est attirée. Le concept d'orientation romantique existe pour désigner exclusivement l'attraction romantique.

  • homosexualité : se dit d'une attirance exclusive envers les personnes de son propre genre (couramment désignées comme « lesbiennes » pour les femmes et « gays » ou « gais » pour les hommes) ;
  • bisexualité : se dit d'une attirance pour plus d'un genre, pas nécessairement de la même manière, fréquence ou degré ;
  • pansexualité : se dit d'une attirance potentielle sans distinction de genre[ ;
  • asexualité : se dit d'une personne qui ne développe pas ou peu d'attirance sexuelle pour une autre personne

L'identité de genre est la perception interne et personnelle de ce qu'est le genre d'une personne.

  • transidentité : se dit d'une personne dont l'identité de genre n'est pas en accord avec le sexe biologique assigné à la naissance.
  • non-binarité : se dit d'une personne « qui ne se reconnaît pas dans le genre qui lui a été assigné à la naissance, mais pas entièrement dans le genre opposé ; qui se situe en dehors des normes du féminin et du masculin ».
  • bispiritualité : terme générique se référant aux Amérindiens s'identifiant comme ayant à la fois un esprit masculin et un esprit féminin.
  • intersexe : se dit d'une personne née avec des caractéristiques sexuelles (organes génitaux, gonades, taux d’hormones et/ou chromosomes) qui ne correspondent pas aux définitions typiques de « mâle » et « femelle »(Non lié au genre mais au sexe biologique donc.)

Si le sigle LGBT (parfois GLBT) se veut représentatif des personnes non hétérosexuelles et cisgenres et est le plus utilisé, il est parfois complété pour être plus inclusif :

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Il existe bien une volonté de l'école pour défendre les droits des LGBT mais est ce que cela suffit.

En effet si l'Education Nationale possède une politique volontariste contre l'homophobie, il ne se passe pas grand chose pour comme le souhaiterai l'élève C. du collège de Noé, présenter aux élèves les différentes façons de vivre son appartenance à un ou plusieurs genres et réfléchir sur son orientation sexuelle.
Des associations luttes pour que soient faîte une information sur ce sujet, pour libérer les esprits et la parole .....

Queer Education 



par Louna Galtier - 22 septembre 2020

Manque d’inclusivité, mépris de la diversité… l’école est parfois en retard sur son époque. Il est temps de la rendre plus queer, affirme l’asso Queer Education qui va au contact des professeurs pour que chaque élève puisse trouver sa place.
Un collégien français passe en moyenne 26 heures par semaine dans les salles de classe. L’influence de l’éducation sur la construction des enfants est difficilement négligeable, un impact à double tranchant qu’il est primordial de maîtriser pour construire des générations à l’aise avec la diversité. Et pour l’instant, les programmes scolaires français sont bien loins de garantir ce résultat : représentations normées, cours peu inclusifs… l’école n’est pas l’environnement idéal espéré par beaucoup. Contrairement à ses voisins britanniques, qui ont prévu de rendre obligatoire les questions LGBT dans leurs cours d’éducation sexuelle, la France prend du retard sur ces sujets et ne peut pas se vanter de ce genre de réforme.

Leo, professeur dans le superieur et militant de Queer Education, un collectif créé en 2019 avec pour but de « queeriser » l’éducation, souhaite changer ce milieu scolaire. Il explique l’urgence et l’intérêt selon lui de donner une éducation queer aux élèves.

https://www.gale.info/fr


GALE est une communauté d'apprentissage qui se concentre sur l'éducation aux questions lesbiennes, gay, bisexuelles et transsexuelles (LGBT). Nous soutenons l'inclusion totale des personnes désavantagées en raison de leur orientation ou de leur identité et leur expression sexuelle au moyen d'une identification, d'une amélioration et d'un partage de l'expertise éducative. Toute personne qui s'implique activement dans l'éducation aux thèmes LGBT peut devenir membre de la communauté (libre). GALE est un réseau de partenaires officiels de l'UNESCO. Notre priorités principales sont:


Des projets pilotes dans les écoles et l'élaboration d'une trousse d'outils pour travailler avec les écoles
Des projets pilotes sur témoignage LGBT/éducation par les pairs et l'élaboration d'une trousse à outils de soutien
Suivi et la promotion de la bonne mise en ouvre du droit à l'éducation par les Etats
Promouvoir et soutenir l'inclusion des questions LGBT en éducation à la sexualité ....

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Les députés eux sont frileux :  

Alors Faut-il parler davantage des LGBT à l'école ?