Rechercher dans ce blog

samedi 16 décembre 2023

Lycée Charles de Gaulle - 21 décembre 2023 - l'anneau de Gyges - Et vous que feriez-vous si vous pouviez être invisible ?

 


.... Gygès le Lydien. Cet homme était berger au service du roi qui gouvernait alors la Lydie. Un jour, au cours d'un violent orage accompagné d'un séisme, le sol se fendit et il se forma une ouverture béante près de l'endroit où il faisait paître son troupeau. Plein d'étonnement, il y descendit, et, entre autres merveilles que la fable énumère, il vit un cheval d'airain[3] creux, percé de petites portes ; s'étant penché vers l'intérieur, il y aperçut un cadavre de taille plus grande, semblait-il, que celle d'un homme, et qui avait à la main un anneau d'or, dont il s'empara ; puis il partit sans prendre autre chose. Or, à l'assemblée habituelle des bergers qui se tenait chaque mois pour informer le roi de l'état de ses troupeaux, il se rendit portant au doigt cet anneau. Ayant pris place au milieu des autres, il tourna par hasard le chaton de la bague vers l'intérieur de sa main ; aussitôt il devint invisible à ses voisins qui parlèrent de lui comme s'il était parti. Étonné, il mania de nouveau la bague en tâtonnant, tourna le chaton en dehors et, ce faisant, redevint visible. S'étant rendu compte de cela, il répéta l'expérience pour voir si l'anneau avait bien ce pouvoir ; le même prodige se reproduisit : en tournant le chaton en dedans il devenait invisible, en dehors visible. Dès qu'il fut sûr de son fait, il fit en sorte d'être au nombre des messagers qui se rendaient auprès du roi. Arrivé au palais, il séduisit la reine, complota avec elle la mort du roi, le tua, et obtint ainsi le pouvoir.      

Platon - La République

Et vous que feriez-vous si vous pouviez être invisible ? 






lundi 11 décembre 2023

College 11/01/2024 - Pourquoi faire le bien ?

Le Bien : Employé comme nom en métaphysique, le Bien désigne ce qui est absolument désirable. Il est donc partie liée au désir, et plus particulièrement au désir défini comme positivité, c'est-à-dire comme générateur de valeur – et non ici comme négativité, comme manque.

 Changement de date  jeudi 11/01/2024


Faire le Bien : https://www.radiofrance.fr/franceculture/faire-le-bien-8057768


Le Bien avec un grand B
Est-ce qu’en amont ou au-delà tous les biens, il existe quelque chose comme Le Bien avec un grand B ? Platon, au Livre VII de la République,  prétend réunir tous les genres de bonté sous un unique chef : « l’Idée du Bien est la cause de tout ce qu’il y a de droit et de beau en toutes choses  ». Ce que suggère Platon, c’est qu’il y a un modèle, une formule, une Idée (une réalité d’un autre ordre que les réalités physiques) dont les « bonnes » choses ou les bons aspects des réalités que nous connaissons sont le reflet ou l’imitation. Aristote préfère définir le « bien » comme l’objectif poursuivi par tous, la fin recherchée en toute chose. « Tout procédé technique et toute recherche, ainsi que toute action et toute décision tendent vers quelque bien, semble-t-il. Aussi a-t-on déclaré avec raison que le Bien est ce à quoi tendent toutes choses » (Ethique à Nicomaque, I, 1). Cette conception du Bien lui fait jouer le rôle d’un attracteur universel du désir humain. Elle se heurte à une objection, celle du dysfonctionnement patent de ce processus d’attraction. L'assassin qui perpètre un meurtre peut-il être compté parmi ceux qui recherchent et font le bien ? Pour sauver la conception d’une tendance universelle au bien, Aristote précisera que « tous les hommes recherchent ce qui leur apparaît comme bien » (Ethique à Nicomaque, III, 7). Moyennant cette possibilité d’erreur dans l’appréciation de ce qui est vraiment bon ou bien, la définition peut reprendre du service.

La philosophie nous rend-t-elle meilleurs

C'est quoi faire le bien?


mercredi 6 décembre 2023

Collège du Lherm 14-12-2023 - Existe-t-il une ou des règles universelles ?

 


Universel : Cette notion est tirée du latin universalis : « ce qui est tourné vers l'un », elle-même issue du grec katholikos : « ce qui est selon le tout ». Elle désigne ce qui est valable pour tout l'univers et donc pour tous les hommes. L'universel désigne ainsi ce qui embrasse la totalité des êtres et des choses.

Règles  : Qu'est-ce qu'une règle en philosophie ?
On appelle règle un principe supposé diriger le raisonnement ou la conduite, et la signification en est fondamentalement normative

L'univers lui-même est par définition unversel. Il existe même une science qui étudie l'universalité de l'univers c'est la physique. Si la physique est une science expérimentale, elle est basée sur le fait que les causes créeraient les mêmes effets. Et ceci serait une règle valide dans tout l'univer (lieu) et ce indépendant du momment (date) auquel ces causes sont appliquées. Wikipédia la définie ainsi : "La physique est la science qui essaie de comprendre, de modéliser et d'expliquer les phénomènes naturels (ou règles) de l'Univers. Elle correspond à l'étude du monde".

Mais ce n'est pas ce qui nous occupe ici. La règle qui nous occupe est celle qui va nous guider dans notre attitude. Les élèves comme chacun n'ont qu'une vision limité à leur conaissance des règles pouvant exister dans le monde. Mais autour d'eux, dans leurs observations qu'en pensent t ils ?  
 

https://www.youtube.com/watch?v=3VI1WdxDjig


samedi 2 décembre 2023

Lycée - 12 décembre 2023 - Comment et pourquoi choisir ?

 


Chosir est un problême en philosophie. La necessité de l'ordonencement est imposé par la volonté de comparer, mesurer. « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » est la célèbre inscription que Platon aurait fait graver à l’entrée de l’Académie, son école d’Athènes. Cela signifiant qu'il faut pouvoir ordonner, calculer et décider ce qui est important de ce qui l'est pas. Mais choisir est-ce décider. Si choisir est plus passionnel que décider, qui alors choisit ? est ce nous mais en dehors de notre raison mais qui est ce nous qui décide sans raison ?  Le fou ? Choisir serait-il alors folie ? 

Pour mesurer cette dimension irrationelle du choix, je vais proposer aux participants de choisir entre deux positions manger un shamalo tout de suite ou attendre 10 minutes pour en avoir un second. Nous parlerons ensuite de ce qu'est choisir ?

Choisir est-ce décider ?

"Choisir, c’est écouter les arguments de sa raison et en tirer des conséquences logiques. Décider, c’est écouter le mouvement de la vie en soi et lui donner son assentiment, parfois au prix de la raison. Ainsi Kierkegaard définit-il « le saut méta-rationnel de la foi » : c’est justement parce qu’il n’y a aucune raison de croire en Dieu que je peux décider d’y croire. Comme un saut dans le vide. Comme Abraham s’apprêtant à sacrifier son fils sur ordre de Dieu – un ordre irrationnel, fou. Il y a dans toute décision quelque chose de ce saut dans le vide, quelque chose de cette folie et de cette liberté au cœur desquelles nous nous sentons exister. Bien ternes sont, par contraste, toutes nos raisons de choisir – si bonnes soient-elles…Charles Pépin

https://www.youtube.com/watch?v=KAHQ3CeJWeA

Choisir est-ce renoncer ?

« Choisir, c'était renoncer pour toujours, pour jamais, à tout le reste, et la quantité nombreuse de ce reste demeurait préférable à n'importe quelle unité », écrit André Gide. Choisir, c'est nécessairement prendre un chemin à l'exclusion de tous les autres. C'est reconnaître le fait qu'on ne peut pas tout avoir.

Avons-nous toujours le choix ? Par Frédéric Worms.

" Je n"ai pas le choix ". Certes, il y a des contraintes et des nécessités, or quand nous avons le choix, nous le savons, c’est quand des arguments se battent en sens opposés, et qu'il nous faut trancher. Quoi que dise la métaphysique, n' est-ce pas la définition même de la morale et de l’éthique ?

jeudi 30 novembre 2023

Collège - 7 décembre 2023 - De quoi la beauté nous sauve ?

 


Nous recherchons la beauté ? Mais pourquoi ? Que nous fait-elle ?


« La beauté sauvera le monde » : c’est sous la plume de Dostoïevski, plus précisément dans son roman L’Idiot, et dans la bouche de son personnage principal, le prince Mychkine, que l’on trouve cette formule fameuse2. Fameuse, et surprenante. Le moins qu’on puisse dire est qu’elle sonne comme un paradoxe, mais aussi comme une énigme : chacun des mots dont elle est faite, chacune des conceptions ou des convictions qu’elle sousentend demande explication. Que signifie « la beauté » ? Et que signifie « sauver le monde » ? Et de l’un à l’autre, quel rapport peut-il bien exister ? 


Quand la beauté nous sauve
EAN : 9782221114087
234 pages
ROBERT LAFFONT (07/02/2013)
L’éclat d’un rayon de lumière se posant sur les flots à travers un ciel d’orage, les couleurs flamboyantes d’un tableau de Van Gogh, une mélodie de Michel Berger ou de David Bowie, les progressions vertigineuses d’une fugue de Bach, le profil d’un homme ou d’une femme, la majesté splendide d’une voûte gothique… La beauté nous frappe (souvent à l’imprévu) et nous touche d’une façon qui peut nous paraître d’autant plus inexplicable qu’elle est forte. Or, si nous reconnaissons la sensation unique que la beauté nous procure, nous ne lui attribuons généralement pas un rôle central dans notre existence. Nous aurons plutôt tendance à mettre en avant la recherche du bonheur, du plaisir, ou encore l’amour, l’amitié, l’engagement pour une cause, la réussite, le pouvoir… Comme si la beauté était un agrément superficiel, secondaire, extérieur à ce qui fait le sens de notre vie. Pourquoi alors nous attire-t-elle, nous fascine-t-elle tant ? Pourquoi avons-nous tant besoin d’elle, du plaisir particulier qu’elle nous donne ? C’est que, affirme Charles Pépin, sans que nous en ayons forcément conscience, la beauté nous fait du bien. Plus encore, elle nous aide à nous réaliser, à vivre mieux. Pour nous démontrer cette conviction, il ne s’attache pas à définir les critères du beau, ce qui fait qu’une chose nous paraît belle, mais à décrire ce que la beauté nous fait. Il cerne ainsi ce qui est en jeu dans nos émotions esthétiques les plus quotidiennes, en s’appuyant non seulement sur la pensée de grands philosophes, Kant, Hegel, Freud, ou encore Platon ou Nietzsche, mais sur son itinéraire personnel, et sur un multitude de situations concrètes, puisant ses exemples aussi bien dans les arts classiques que dans les arts populaires et dans notre relation à la nature. Ce livre est un parcours en plusieurs étapes qui éclaire la façon dont la beauté 1) nous aide à retrouver notre liberté de juger, notre capacité à nous écouter, à nous faire confiance ; 2) ouvre grand notre rapport au monde, à d’autres façons de voir, à d’autres vies possibles ; 3) nous permet de nous affranchir de ce qui nous entrave, de nous dépasser et nous élever ; 4) nous apprend à nous réjouir de ce qui est, à porter un regard ébloui sur l’existence. Ainsi, la beauté nous guérit de nos doutes, de notre individualisme, de notre enfermement, de nos contradictions, de nos peurs, de notre malaise d’être humain. Bien plus qu’un divertissement, bien plus qu’un luxe gratuit pour gens cultivés, l’émotion esthétique nous offre à tous la promesse de vivre plus intensément.

mercredi 29 novembre 2023

16 décembre 2023 - Pour tous - Mediathèque 10h30 - Penser, c'est dire non ?

 


A partir du dossier de PhiloMag : https://www.philomag.com/dossiers/penser-cest-dire-non nous nous interrogerons sur la négation déclarée comme position.

Au départ bien sûr la phrase d’Alain

Penser, c’est dire non. Remarquez que le signe du oui est d’un homme qui s’endort ; au contraire le réveil secoue la tête et dit non. Non à quoi ? Au monde, au tyran, au prêcheur ? Ce n’est que l’apparence. En tous ces cas-là, c’est à elle-même que la pensée dit non. Elle rompt l’heureux acquiescement. Elle se sépare d’elle-même. Elle combat contre elle-même. Il n’y a pas au monde d’autre combat. Ce qui fait que le monde me trompe par ses perspectives, ses brouillards, ses chocs détournés, c’est que je consens, c’est que je ne cherche pas autre chose. Et ce qui fait que le tyran est maître de moi, c’est que je respecte au lieu d’examiner. Même une doctrine vraie, elle tombe au faux par cette somnolence. C’est par croire que les hommes sont esclaves. Réfléchir, c’est nier ce que l’on croit.

Qui croit seulement ne sait même plus ce qu’il croit. Qui se contente de sa pensée ne pense plus rien. Je le dis aussi bien pour les choses qui nous entourent. Qu’est-ce que je vois en ouvrant les yeux ? Qu’est-ce que je verrais si je devais tout croire ? En vérité une sorte de bariolage, et comme une tapisserie incompréhensible. Mais c’est en m’interrogeant sur chaque chose que je la vois. Ce guetteur qui tient sa main en abat-jour, c’est un homme qui dit non. Ceux qui étaient aux observatoires de guerre pendant de longs jours ont appris à voir, toujours par dire non. Et les astronomes ont de siècle en siècle toujours reculé de nous la lune, le soleil et les étoiles, par dire non. Remarquez que dans la première présentation de toute l’existence, tout était vrai ; cette présence du monde ne trompe jamais. Le soleil ne paraît pas plus grand que la lune ; aussi ne doit-il pas paraître autre, d’après sa distance et d’après sa grandeur. Et le soleil se lève à l’est pour l’astronome aussi ; c’est qu’il doit paraître ainsi par le mouvement de la terre dont nous sommes les passagers. Mais aussi c’est notre affaire de remettre chaque chose à sa place et à sa distance. C’est donc bien à moi-même que je dis non.

19 janvier 1924

Alain

 

Reprise enduite par Dérida :  

Martin Graceffa analyse le livre éponyme de Dérida : « La pensée ne reste elle-même qu’autant qu’elle dit « non » à l’apparence. Elle ne dit jamais « oui » que trop tôt, précipitant ainsi sa chute hors d’elle-même. Citant de nombreux autres passages d’Alain, Derrida approfondit cette affirmation pourtant classique du Professeur de philosophie, faisant de la pensée une conscience en éveil permanent. Il fait le lien avec d’autres thèses fondamentales du philosophe, telles que l’identité entre la conscience psychologique et la conscience morale : la pensée, comme négation ou refus, est donc toujours aussi résistance à ce qui est en vertu de ce qui doit être. »


Alors dire Oui ou dire Non ?

mardi 28 novembre 2023

5/12/2023-Lycée Charles de Gaulle - Le chien Bleu

 


La différence entre poésie, folie, religion et culture est parfois si tenue....

Ou est-elle cette différence, dans les faits, le regards des autres, l'émotion, la peur d'être triste ..... le partage, la passion ?



“Chien bleu” de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh

La terre est bleue comme une orange.

Fanny Liatard et Jérémy Trouilh écrivent et réalisent ensemble depuis 2013, proposant des courts métrages de fiction proches du documentaire, fortement influencés par une empreinte sociale rattachée à un univers urbain. En 2015, ils tournent le court métrage Gagarine, une histoire inspirée par la démolition d’une cité et de l’impact sur ses habitants ; en 2016, leur fiction La République des enchanteurs obtient le Prix Canal+ au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand.

Direction Aubervilliers. Le duo s’accorde à filmer ce quartier populaire de la banlieue parisienne et ses habitants avec une affection profonde, saisi par une volonté d’entourer ces bâtiments avec bienveillance et non de les rejeter comme souvent. Ici, le mur, c’est la proximité avec l’autre, l’occasion de s’échapper à travers les échos des regards et des échanges. Pour refléter la beauté singulière de ce lieu, les réalisateurs ont principalement choisi ses véritables résidents. Ainsi, le pari est plus grand, plus stimulant aussi et plus juste encore.

C’est la couleur bleue, douce et captivante qui s’infiltre dans la cité pour unir tous les personnages. Pour Émile, elle protège des malheurs de dehors. Il faut garder la couleur pour soi afin de ne pas être contaminé par le monochrome du béton. Quand “Les mots bleus” de Christophe résonne dans son appartement, chaque habitant recueille en lui le rêve de ces paroles mélancoliques, de cette couleur attirante. Yoann, le fils d’Émile, refuse cet enfermement même s’il essaie de comprendre et d’accompagner la douleur de son père. Sa rencontre avec Soraya, qui porte une éclatante parure bleu vif, questionne la vision du monde qu’il avait jusqu’ici. À l’extérieur, d’autres couleurs existent elles aussi et savent se mélanger entre elles. Fanny Liatard et Jérémy Trouilh choisissent les animaux comme médium afin de porter cette idée. Progressivement, le plumage des perruches dépose ses couleurs dans les balcons du quartier. Mais c’est quand le chien d’Émile, teint en bleu, se promène que tout évolue. Il attise la curiosité, l’admiration et facilite le contact entre Yoann et Soraya, après une première rencontre manquée.

Soraya est un personnage arc-en-ciel, qui se démarque par son insouciance. La jeune femme, elle, n’est pas limitée à une seule couleur comme en témoigne ses diverses parures. Elle célèbre l’histoire et l’interprétation de tous les tons. En pliant ses affaires avec Yoann, Soraya lui offre la possibilité de s’ouvrir aux autres teintes et ne pas reproduire le schéma de son père. En mélangeant les couleurs, ils fusionnent leur vision, leur vie et leurs espoirs. 

Inspiré par cette rencontre lumineuse, Yoann recouvre Émile de sa couleur fétiche pour lui donner le courage de sortir. Avec tendresse, une danse des corps et des nuances gravite autour de lui. La couleur bleue n’est plus seule et n’a plus besoin de l’être, désormais elle fait partie d’un tout. 

Aliénor Lecomte

Réalisation et scénario : Fanny Liatard et Jérémy Trouilh. Image : Victor Seguin. Montage : Daniel Darmon. Son : Yohann Henry, Agathe Poche et Maxime Roy. Interprétation : Michel Pichon, Rod Paradot, Mariam Makalou, Ferrodja Rahmouni et Jean-Richard Joseph. Production : Frenzy Studios.

28/11/2023 - C'est quoi un ami ? - Lycée Charles De Gaulle

 


La question de l'amitié, sa nature , sa place et son importance est peut-être devenu aujourd'hui dans un système de opensée ou l'Amour a perdu son Eternité, plus importante que ce dernier. Pourtant comment dépasser le  célèbre : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi.", la citation culte de Montaigne sur son amitié avec La Boétie.

Si pour Aristote, la seule véritable amitié est l'amitié vertueuse qui en présentant comme un miroir permetra à chacun 'évoluer vers le bien, que dire alors des amitiés crapuleuse ? Si l'émitié nous transforme, alors, prenons bien garde à choisir nos amis. Mais choisissons-nous nos amis ?

https://www.brut.media/fr/news/brut-philo-est-ce-qu-on-peut-etre-ami-avec-quelqu-un-qui-ne-partage-pas-nos-valeurs--32283b99-de4d-490b-8965-f72ac3684b5a


à lire :

https://www.philomag.com/articles/quest-ce-quun-veritable-ami

à ecouter :

https://www.youtube.com/watch?v=Y-rUYPeBMIY&t=1272s



vendredi 24 novembre 2023

30/11/2023 - Collège du Lherm - Pourquoi apprendre ce qui ne sert à rien ?

 


Nous apprenons sans cesse et si certains apprentissages sont un pur plaisir d'autres, avouons-le, sont une souffrance. Alors pourquoi exige-t-on de nous ces apprentissages ?

Et voilà

Certains pensent que l'on fait apprendre aux jeunes des contenus qui ne seront pas directement applicables dans la vie quotidienne : les capitales d'Europe, les fonctions trigonométriques, l’accord du participe passé des verbes accidentellement pronominaux, la liste des Capétiens, la mitose, le mouvement uniformément accéléré. Ces contenus participent pour une part de la mission de transmission culturelle de l'école. Mais ils sont aussi redoutablement efficaces lorsqu'il s'agit de sélectionner les élèves pour les placer dans différentes filières: ils deviennent alors des instruments de la reproduction sociale (Bourdieu).


Maintenant imaginons un recruteur qui a le choix entre deux personnes. La première qui n’a rien retenu de l’école, qui n’a fourni aucun travail et fait aucun effort pour s’améliorer. Et la deuxième, au contraire, qui a toujours eu une attitude constructive, a travaillé pour s’améliorer et a su tirer son épingle du jeu. Quelle personne pensez-vous qu’il va choisir ? Il va bien évidemment choisir le plus travailleur. Et ce même s’il sait très bien que la plupart des connaissances que cette personne a acquises à l’école vont lui être inutiles. Le recruteur ne recherche pas quelqu’un qui sait déjà tout, il cherche quelqu’un qui sait apprendre. Quelqu’un qui sait s’améliorer, s’adapter, se remettre en question pour évoluer et qui est motivé.

Pourquoi choisirait-on une personne qui n’a pas su acquérir ce qu’on lui a enseigné à l’école sachant que l’on va devoir nous-même former et apprendre les ficelles du métier à cette personne ? Préférez vous prendre dans votre groupe de travail quelqu’un qui n’est pas fiable, ne sait rien et ne veut pas apprendre ? Ou quelqu’un fait des recherches, travaille et sur qui l’on peut compter ?

En Bref le plus important ce n’est pas d’apprendre, le plus important c’est d’apprendre à apprendre




vendredi 17 novembre 2023

21/11/23 - Lycée Muret - La colère peut-elle être bonne conseillère ?

 


Quel sentiment se cache derrière la colère ?
Quel est le message de la colère ?
Quelle est la cause de la colère ?
Pourquoi la colère est utile ?
La colère ?


https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-grande-table-idees/et-si-la-colere-etait-finalement-bonne-conseillere-4612625

La colère est un état affectif violent et passager, résultant du sentiment d'une agression, d'un désagrément, une frustration, traduisant un vif mécontentement entraînant des manifestations physiques ou psychologiques par une personne. Ces manifestations peuvent être contrôlées.

Selon certains philosophes grecs, notamment Aristote, la colère peut faire souffrir celui qui l'exprime et peut être ainsi considérée comme une passion.

Les différents types de colère

Selon Gonzague Masquelier, psychothérapeute didacticien et directeur de l’école parisienne de Gestalt, l'état de colère chez l'être humain peut se développer selon quatre modes différents10:

  • La « colère étouffée » : non déclarée, elle se manifeste chez une personne se définissant comme incapable de se mettre en colère.
  • La « colère rentrée » ou rétro-réfléchie : non exprimée, la personne enferme sa colère en elle.
  • La « colère réfléchie » : liée à une réflexion personnelle, elle est déviée par la personne sur un autre objet que celui qui est lié à sa colère.
  • La « colère hypertrophiée (fureur) » : exprimée dans l'excès et disproportionnée par rapport à sa raison, elle peut entraîner la personne à commettre des actes violents.

Existe-t-il de bonnes et de mauvaises raisons de se mettre en colère ?

Sophie Galabru : Non. La colère est un signal corporel qui manifeste une menace, la perception d’un abus ou d’une injustice. Elle pousse à dessiner les marques de notre territoire, à réagir pour conquérir une liberté, un droit ou pour défaire une domination. Quand des philosophes comme Socrate s’intéressent à la colère, ils considèrent que la raison doit la reprendre en main pour qu’elle ne devienne pas irrationnelle et sauvage. Aristote, lui, la prend pour un signal sensible intelligent, qui doit être accompagné d’une réflexion. En radicalisant cette position, je dirais que la colère a sa propre intelligence, qu’elle peut même éveiller une conscience, réveiller la raison à ses intérêts et à des motifs de lutte ou de résistance légitimes.

 

Les rassemblements et manifestations de « gilets jaunes » vous ont fait réfléchir aux bienfaits de la colère. De quelle façon ?

Il y avait dans ce mouvement une colère incarnée mais aussi du désespoir et de la peur, parfois de la joie. Toute une gamme d’émotions se déployait dans cet élan de revendications qui n’a pas cherché de représentants. Il ne s’est pas appuyé sur ce que le philosophe Peter Sloterdijk appelle des « banques de colère ». Le sentiment physique d’étouffer, de ne pas vivre correctement, a grandi pour se transformer en une demande de changement politique : le référendum d’initiative citoyenne, une autre répartition des pouvoirs… Mais nous avons eu du mal à l’entendre, d’une part, par peur de la vindicte, par l’inquiétude de perdre des privilèges, et, d’autre part, tout simplement par la crainte de voir des habitudes bousculées. Leurs colères ont été discréditées en répétant cette idée reçue et erronée que la raison doit être « désaffectée ».

 

Cette colère a abouti à la défiance de toute autorité.

Si les « gilets jaunes » ont entretenu une défiance envers l’autorité, celle du gouvernement et des organisations politiques en général, c’est que cette autorité n’était plus légitime à leurs yeux. Comme l’explique Hannah Arendt, une autorité qui n’est plus digne de confiance est perçue comme un pouvoir autoritaire et violent. Pour elle, l’autorité « présuppose que ceux qui commandent et ceux qui obéissent admettent tous la légitimité du commandement ».

 

La colère risque-t-elle d’être instrumentalisée ?

La colère n’est pas une énergie neutre et malléable, que l’on peut orienter diversement. Ce n’est pas un affect que l’on peut facilement s’accaparer. Mais encore faut-il distinguer, comme le fait Kant notamment, la colère comme émotion de la haine et du ressentiment, qui sont des passions tristes pouvant, elles, être détournées vers des boucs émissaires. La haine ne détient aucun mobile fondé ni aucune fin. Elle se nourrit de fantasmes et non d’un désir de réparer l’injustice. Elle nie l’autre dans son existence, là où la colère, en défendant les principes d’une vie digne, a pour but une réparation.

“Dire ‘non’ protège l’individu des autorités abusives, elle le fait naître face au groupe”
Sophie Galabru

Sophie Galabru : “La colère réveille la raison à ses intérêts”

N’y a-t-il donc aucun lien entre la colère et la violence ?

La colère est une émotion primaire qui vise à répondre à des agressions ou à manifester à l’autre que des limites sont en train d’être dépassées. Elle repousse la menace et régule le lien. Elle est un carrefour incontournable pour éviter la violence. Selon l’éducation reçue, cette émotion complexe a pu être refoulée. Or la colère est un affect instituant : il institue en effet une individualité face à un collectif. Dire « non » protège l’individu des autorités abusives. Elle le fait naître face au groupe en sa liberté, avec sa personnalité, ses désirs et ses principes. Elle rappelle à l’individu ce qu’il est, ce que Michel Foucault appelle, après les Grecs, le « souci de soi » ; une certaine façon de veiller à ne pas s’oublier, soi et ses valeurs, voire de les assumer pour se créer à la façon d’une œuvre d’art, au sein de laquelle se composent des plaisirs, des idéaux et des vertus. « Le souci de soi-même est une sorte d’aiguillon, écrit-il, qui doit être planté là, dans la chair des hommes, qui doit être fiché dans leur existence et qui est un principe d’agitation, un principe de mouvement, un principe d’inquiétude permanent au cours de l’existence. » Paul Ricœur parle, lui, de « l’estime de soi », c’est-à-dire la capacité de se réfléchir, en évaluant ses actions, « en estimant bons les buts de certaines d’entre elles ».

Quel garde-fou nous garantit de ne pas sombrer dans l’excès ?

Autrui, car la colère est une émotion relationnelle. L’autre fait partie intégrante de cette recherche tendue et délicate vers ce que Ricœur appelle la « vie bonne », un ensemble d’idéaux et de valeurs. Je ne suis pas sûre que l’on puisse se donner des principes à soi seul pour se canaliser. Ce qui excite la colère, jusqu’à la faire basculer dans l’agressivité, est au contraire le manque d’écoute, voire le mépris. On peut inviter à rester calme, à ne pas s’emporter, mais, sans la collaboration d’autrui, tous ces principes sont vains. Ils peuvent même confiner à la soumission et à l’humiliation. Hegel a mis en avant cette quête de reconnaissance qui prend la forme d’une lutte des consciences et qui a été interprétée comme une dialectique du maître et de l’esclave.

Savons-nous encore dire non ?

En Europe, depuis 1945, nous vivons dans un relatif confort et, jusqu’à récemment, dans la paix. Nous vivons aussi à l’heure de la consommation, du divertissement et du plaisir. Dès lors qu’un semblant de désaccord surgit, qu’une souffrance s’exprime et rompt la concorde hédoniste, la réaction première est le rejet, voire le déni. On refuse ces dialectiques conflictuelles, parce qu’elles sont inconfortables. Une république démocratique devrait pourtant favoriser la pluralité des points de vue et la divergence des intérêts, car les positions se crispent, parfois tragiquement, quand la colère ne s’exprime pas.


Peut-on organiser la colère ?

On peut organiser de vrais débats contradictoires plutôt que de les scénariser médiatiquement en cherchant le clash. En effet, théâtraliser le conflit est encore un moyen d’éviter que la confrontation ait lieu, que les sujets soient abordés. S’agissant de l’organisation politique, les demandes de démocratie directe et l’appel aux référendums d’initiative citoyenne me paraissent intéressants, tout comme les invitations à revoir la répartition des groupes politiques à l’Assemblée nationale. La campagne présidentielle était de ce point de vue assez frustrante, pauvre en débats contradictoires. Nous rencontrons une difficulté, car la dénonciation d’un ordre injuste bute non seulement sur la résistance de ceux qui n’ont aucun intérêt au changement mais aussi sur le fait que les colères liées aux inquiétudes écologiques, chez les jeunes par exemple, ou aux injustices socio-économiques sont empêchées faute d’une reconnaissance politique, faute d’être entendues. Face à au désespoir de ceux qui souffrent, on préfère parler de résilience.

L’appel à la résilience est-il une stratégie pour étouffer la colère ?

La résilience est souvent une stratégie abusive pour désamorcer la colère et exiger des gens qu’ils trouvent seuls un équilibre, alors qu’ils subissent des déséquilibres structurels. Il s’agit de leur demander de prendre sur eux, comme si leur souffrance socio-économique était un problème purement individuel, voire psychologique, abstraction faite des systèmes de domination et des effets bien concrets des choix politiques.
 
Peut-on dire que « créer, c’est dire non » ?

La colère peut être destructrice. Mais elle autorise aussi l’avènement d’un nouvel ordre, lié à un désir, à des besoins et à des droits. Comme le dit Henri Bergson, « le désordre est simplement l’ordre que nous ne cherchons pas. Vous ne pouvez pas supprimer un ordre, même par la pensée, sans en faire surgir un autre ». En ceci, la colère détruit, mais ce qu’elle met en pièces est aussi l’avènement d’une création. Elle détient un pouvoir créateur. Elle est même un moteur pour des artistes comme Arman ou Joseph Beuys, lesquels considèrent que tout art est politique. Dans leur récent Dialogue sur l’art et la politique [PUF, 2021], Ken Loach et Édouard Louis revendiquent aussi, par la création, une résistance à l’ordre en place, à un système qui rend triste.


 La colère un spectacle ?

Qu'on on se met en colère, les hormones s'activent
-    L’adrénaline appelée aussi l’hormone guerrière : elle est sécrétée lors des situations de danger mais aussi pendant une activité physique intense
Utile pour résister à la douleur ou faire face à un danger (se sauver ou se défendre).  
-    Le cortisol est aussi l’une des hormones du stress et intervient quelques minutes après l’arrivée de l’adrénaline qui elle oriente cette énergie vers les muscles des jambes dans l’éventualité d’une fuite en courant ! 
Le corps ne faisant pas la différence entre les différentes situations de stress, il va fabriquer du cortisol aussi dans le cas de la colère, quand on s’énerve dans les bouchons ou dans le cas d’un stress au travail. 
-    La testostérone que l’on appelle aussi l’hormone du pouvoir. 
-    Et un peu de sérotonine qui entraîne une augmentation de la chaleur corporelle et une désinhibition. 


mardi 14 novembre 2023

COLLEGE DU LHERM - 23/11/23 - La mode ?


 La mode et la philosophie ? que peuvent se dire un styliste et un philosophe ? Pourtant il s'agit bien d'un langage, le vétement parle de nous, pour nous! 
Alors que dit il ? Si la question est toujours la même qui suis je ? alors savoir lire ce que je dis par mon suivi de la mode va m'instruire.

Dis moi comment tu suis la mode et je te dirai qui tu es ou encore, dis moi qu'elle mode tu es et je te dirai qui tu suis !

"La mode pose des questions qui sont d'essence philosophique : l'identité, la subjectivité et l'altérité, mais aussi la perception du corps, un corps genré ou fétichisé", 

Marie-Aude Baronian, docteur en philosophie

Tout se passe, en effet, comme si la mode tenait son équilibre d’une mise en tension permanente d’incessantes polarités contraires : conformisme/distinction ; collectif/individuel ; contrainte/libération ; éphémère/récurrent ; contemporain/à contre-temps ; laid/beau ; apparence/être, etc. Brouillage des frontières, transgression, renversement des valeurs : la mode est source de vertige conceptuel permanent, production d’oxymores déroutants – Balzac parle ainsi du « monde des superfluités nécessaires"

Chassat, S. (2017). La mode : boule à facettes philosophique. Revue de la BNF, 54, 46-53. https://doi.org/10.3917/rbnf.054.0046

La philosophie de la mode



lundi 13 novembre 2023

Internantional (France-Maroc) - Le plaisir de se moquer - 16 novembre 2023

 

Se moquer provoque le rire qui est un facteur de séduction et de cohésion sociale. Celui qui fait rire donne du plaisir et crée l'attention aautour de lui et envers lui. Car oui, rire est agréable. Se moquer est alors un moyen (façile ?) de briller et de reçevoir une attention du groupe.

Définition : Se moquer1. Tourner quelqu'un, quelque chose en ridicule, s'amuser d'eux : Se moquer d'un ami étourdi.

Mais se moquer, c'est aussi ne pas donner d'importance à une chose comme si il fallait se moquer des moqueries. Il est aussi possible de se moquer de soi. Si l'on se moque de ses propres moqueries qui ont pour sujet soi-même, on fait quoi ?
Pourquoi, alors s'en priver ? Puisque c'est si bon ? 
Quand on se moque, Il y a clairement une intention de rire de l’autre et non plus avec l’autre. On cible un trait de son physique, de sa personnalité que l’on tourne en dérision. Le but est de le rendre « minable », de lui « mettre la honte ». La moquerie est amplifiée par l’effet groupe. Elle a encore plus de poids et d’impact. Se moquer est une façon d’expérimenter son agressivité, sa cruauté. C’est aussi tourner en ridicule une qualité de l’autre que l’on convoite ou un élément qui nous inquiète. Ainsi « l’objet » convoité tombe dans le ridicule et perd alors sa valeur. Bien souvent, on se moque de l’autre car il nous renvoie quelque chose que l’on a du mal à assumer chez soi. Celui-celle qui se moque du « p’tit gros » peut avoir des soucis avec son poids. On peut rire de « l’intello de la classe » alors que secrètement on aimerait bien avoir ses résultats.


Se moquer ? Est-ce du harcelement ? 


Deux rires s’entremêlent : il y a de la joie dans le rire moqueur (auquel Bergson se limite) et de la moquerie implicite dans le rire de la joie : on se moque de tout le reste ; on se moque du monde, sans trop d’agressivité. Les autres vous disent : « Tu te moques du monde ? » pour signifier : tu te complais pendant qu’on rame ? Bien sûr, moquerie et complaisance font bon ménage.Dans la moquerie, on échappe à la faute, au défaut ; on est heureux d’y échapper. Dans le rire de la joie, on exalte sa plénitude qui n’a besoin de triompher d’aucun défaut, ni d’aucune faute pour se faire valoir ; elle est là tout simplement comme une acuité de la vie. Il y a deux rires, mais chaque rire comme tel est déjà double. Il veut et ne veut pas la mort. Il veut la vie totale et la refuse. C’est conforme à sa physique, où le souffle est coupé et repris aussitôt. Le rire est contradictoire.
Dans le même mouvement, il se pousse et se retient.
Le rire tente d’amoindrir le plaisir qu’il donne. Car ce dernier pourrait à la longue nous tuer ; alors le rire met son frein qui fait des étincelles, comme ces vieux trains qui s’arrêtent brusquement.
On peut regretter d’avoir ri, mais le temps du rire balaie tout regret. Ferenczi le dit très bien : « Rire et coït font une trouée dans la conscience de culpabilité. » On peut regretter d’avoir coïté, mais le moment du coït ne laisse aucune place au regret. Le rire et le sexe concernent des zones d’avant la culpabilité ; des régions de notre être en marge du bien et du mal ; ou au-delà…

Se moquer des accents ? C'est grave ou c'est drôle ? 
Se moquer des portugais c'est possible !

L’autodérision 

  • L'humour dans les diverses formes du rire
  • Brigitte Bouquet, Jacques Riffault

  • L’autodérision est une aptitude à reconnaître ses défauts en s’en moquant soi-même et en en faisant rire autrui. Elle aurait un statut particulier qui l’amène à faire partie de l’humour puisqu’elle est d’une part, celle qui amuse et qui facilite les rapports avec les autres, d’autre part, celle qui réconforte devant l’adversité. L’autodérision signifie en effet rire de soi et être la cible de son propre rire, et de ce fait comporte en même temps, reconnaissance lucide et jeu. Par exemple René ZAZZO, « Préface », in Françoise BARIAUD, soulignent qu’être capable de rire de soi, est une forme raffinée d’humour.


De l'esclavage, se moquer des racistes

Se moquer des racistes ?

Au bout du bout la moquerie peut devenir harcélement !

Mieux armer les enfants contre le harcèlement scolaire: Emmanuelle Piquet at TEDxParis
Harceleur ou harcelé, qui est le plus à plaindre? | Lou Halfon | TEDxNouméa

ref : 

mercredi 8 novembre 2023

Maternelle Noé - premier trimestre 2023\2024 C'est quoi un ami?


Un ami ? 
Comment le définir ? 
Il y a quoi de particulier entre lui et moi ?
On fait quoi avec lui ? que l'on ne fait pas avec les autres ?


Est-ce qu'on peut être ami.e avec...

- sa maman?

- son animal de compagnie (son chien, son chat, sa souris...)?

- une personne inconnue?

- sa maîtresse/son maître d'école?

- son doudou?

- un robot?

- sa voiture?

- sa sœur / son frère?

- un personnage imaginaire?

- un arbre?



 

Mardi 14 Novembre - Lycée Charles De Gaulle Muret - Pourquoi vole-t-on ?

 


Ref : https://www.radiofrance.fr/franceculture/le-vol-philosophie-d-un-delit-parfois-heroique-5965579

Ce qui nous fascine aussi chez Lupin, c’est son rapport original à la morale. « La légalité, il s’en moque ; l’honorabilité, il la ridiculise ; le sérieux, il l’ignore. Et pourtant, c’est un homme de devoir et, j’ose le mot, de vertu. » Là, c’est fort de café. Comment un homme baignant si manifestement dans l’illégalité pourrait-il faire preuve de moralité ? demanderez-vous à juste titre. Eh bien, justement, « là où la plupart des gens sont légaux sans être moraux, Lupin est moral sans être légal », explique Comte-Sponville

La propriété c'est le vol ?


L’adolescent vit chez son père, et une nuit, accompagné d’une "troupe de jeunes vauriens", précise-t-il, il décide d’aller voler des poires dans un champ qui se situe à côté de chez lui. Ces poires ne sont ni belles, ni bonnes. Non, ce qui rend ces poires particulièrement désirables, c’est qu’elles sont interdites.
Ce qui fait envie au jeune homme, Augustin le dit en une phrase : "le simple plaisir de faire ce qui était défendu". Plaisir ? C’est peu de le dire. Non seulement il est passé à l’action, mais en plus, la jouissance qu’il tire de cette malice est aussi intense qu’indiscutable. Ecoutez comment il décrit son envie irrépressible de basculer du côté obscur de la morale :
Hideuse qu’elle était, je l’ai aimée ; j’ai aimé à périr ; j’ai aimé ma difformité ; non l’objet qui me rendait difforme, mais ma difformité même, je l’ai aimée !
Et l’auteur de préciser que ces poires, il ne les a même pas mangées – elles n’étaient pas bonnes !-, mais il les a données aux cochons.

Alibaba et les 40 voleurs




jeudi 2 novembre 2023

Samedi 25 novembre 2023 - Médiathèque de Noé - La violence ? - Animé par F. Tolmer



La violence est un concept à propos duquel on se pose beaucoup de questions, très actuelles. Beaucoup de gens disent que nous vivons aujourd’hui (en France, disons) dans une société violente, et les médias nous le montrent bien… Bien qu’elle soit presque unanimement décriée, on la produit toujours. Toutes les horreurs du 20ème siècle n’ont pas suffi à éradiquer la guerre et son cortège de violences. Et pourtant, certains anthropologues considèrent que notre société occidentale est devenue, dans les temps modernes, beaucoup moins violente. Par comparaison, par exemple, avec le moyen âge, ou le monde perçu comme idyllique, des tribus amazoniennes : un fort pourcentage de la population masculine y meurt de guerres inter-tribales 

Alors, voici quelques questions qu’on peut se poser à propos de la violence : 

La violence est-elle une notion objective (factuelle) ou subjective (ressentie) ? 

Pourquoi produit-on la violence ? Est-ce une création de l’homme ? Fait-elle partie de sa nature ? Et à propos de nature, peut-on dire que la Nature est violente ? 

Faut-il bannir la violence ? Est-elle inévitable, un monde sans violence est-il possible ? Souhaitable ?  Et s’il y a violence, quel peut être son rôle ? 

Y a-t-il une violence légitime ?  

Que faire face à la violence ? Faut-il préserver les enfants de toute forme de violence ? Les préparer à l’affronter ?  

Voici quelques-unes des questions dont nous pourrons discuter ensemble lors de notre atelier philo du 25 novembre. 

Au plaisir de nous retrouver et d’échanger 

Françis

 

Quelques reflexions

La violence désigne la force exercée pour soumettre quelqu'un contre sa volonté. C'est une atteinte portée à la personne humaine (ou à un groupe d'individus) de manière physique ou psychique et qui cause des souffrances traumatisantes. La tradition philosophique s'interroge prioritairement sur l'origine de la violence.

La philosophie a rencontré dès l’origine la question de la violence. Ainsi Héraclite d’Éphèse (fin du vie-début du ve siècle avant J.-C.) affirme-t-il la nature antagonique de l’Être traversé et animé par le conflit (Polemos) : « Le conflit est père de toutes choses, roi de toutes choses », est-il dit au fragment 53. L’affrontement perpétuel des contraires produit une incessante mobilité dans la nature où tout s’écoule et rien ne demeure.
Deux siècles plus tard, Platon rencontre de nouveau la violence, cette fois sous la forme d’un défi éthique à la philosophie. Dans le dialogue Gorgias, Socrate, le philosophe qui cherche à parvenir à la vérité à travers la dialectique, c’est-à-dire en pratiquant la discussion libre, rencontre l’opposition du sophiste qui entend, lui, faire prévaloir l’opinion la plus vraisemblable et politiquement la plus utile. Derrière l’apparence encore aimable du sophiste se profilent des interlocuteurs plus radicaux et plus violents, Calliclès et Polos, qui défendent le recours à la force en lieu et place de la persuasion – parce que la violence persuade de manière expéditive. Dans cet affrontement inaugural, la philosophie se pose comme refus de la violence, choix de la libre discussion et de la raison, entrée dans le dialogue et non pas affrontement des forces. Philosopher, c’est raisonner et persuader, ce n’est ni imposer ni contraindre.
Ces deux figures initiales de la violence définissent des problématiques ontologiques et éthiques de la violence…
La tradition philosophique s’interroge donc prioritairement sur l’origine de la violence. Alors qu’elle est naturelle aux yeux de Machiavel ou de Hobbes, elle provient de l’organisation sociale et de l’histoire pour Rousseau ou Marx. Pour la psychanalyse, la violence est constitutive du psychisme humain. On veut savoir ensuite si la violence peut être rationnellement justifiée. Elle est comprise par les gouvernants comme un moyen nécessaire pour maintenir l’ordre. Ainsi Weber définit-il l’État comme l’instance qui a « le monopole de la violence légitime ». Inversement, elle est revendiquée par ceux qui estiment que l’État abuse de son pouvoir et ne peut pas être réformé. C’est pourquoi Marx en appelle à la révolution du prolétariat tout comme Georges Sorel, auteur de Réflexions sur la violence (1908). L’anarchisme, pour sa part, est divisé quant à l’usage de la violence. Allant du simple sabotage au terrorisme, l’action anarchiste peut aussi refuser tout usage de la force, comme on le voit chez Thoreau, Tolstoï et Gandhi, théoriciens de la non-violence. D’une manière générale, la violence ne doit pas être confondue avec la force ou le conflit. Il n’y a de violence que lorsque la force est en action, se déchaîne et cause des préjudices.