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mardi 27 juin 2023

Partir en Livre - 8 juillet 2023 - La liberté


Partir en livre est un évènement culturel. Le club y participe 
Réunion donc au jardin des 3 bassins ou Parc Périsse à Noé à partir de 10h30 - Auberge espagnole en suivant.
S'il pleut rendez vous à 10h30 à la médiathèque.  
Amenez des nouvelles, des poèmes et pourquoi pas vos écrits parlant de liberté pour les partager!

La Liberté en philosophie

Et on va parler de Liberté!
La liberté est en général l’objet d’une triple analyse. C’est d’abord une notion métaphysique. Il s’agit alors de savoir si l’homme est libre ou déterminé par des contraintes qu’il ne maîtrise pas. S’il est la cause première de ses choix, on dit qu’il possède un libre-arbitre (aussi appelé liberté d’indifférence). Mais un tel pouvoir – qu’il ne faut pas confondre avec une volonté capricieuse, sujette aux élans pulsionnels – est difficilement démontrable et semble déroger aux lois de la nature qui reposent sur un déterminisme strict dont l’acceptation relèverait cependant du fatalisme. C’est ensuite une notion morale. Pour Kant, la liberté, ne pouvant être démontrée, doit néanmoins être postulée afin que la morale soit possible. En effet, seul un être libre peut choisir entre le Bien et le Mal, car, pour devoir, il faut d’abord pouvoir. Réciproquement, selon Kant, seul un être moral peut être libre : la liberté est alors synonyme d’autonomie. A contrario, celui qui veut jouir sans contrainte morale est appelé libertin. C’est enfin une notion politique. On oppose ici le citoyen libre (appelé d’ailleurs en latin : liber, d’où vient le mot « liberté ») à l’esclave. Lorsque l’État exerce peu de contraintes sur l’individu, on parle d’un État libéral. Si l’individu estime que les lois sont trop contraignantes et empêchent l’exercice de sa liberté (qu’elles sont liberticides), il lui arrive de contester l’État sous toutes ses formes. Un tel individu est dit alors libertaire ou anarchiste.


 20 décembre 2022  Gabin Bernard  

La liberté en philosophie : les thèses essentielles
“La liberté est un de ces mots détestables qui a plus de valeur que de sens.” écrivait Paul Valéry, pointant notre incapacité à définir ce concept abstrait. Elle est un thème central en philosophie politique ou lorsqu’on touche au droit. Aussi, il semble important de revenir sur les philosophes qui ont forgé notre conception de la liberté. 
 

MONTESQUIEU, De l’Esprit des lois : deux types de liberté 
Montesquieu distingue dans sa pensée deux sortes de liberté. L’une philosophique, l’autre politique. Ces deux libertés sont de deux ordres différents. “La liberté philosophique consiste dans l’exercice de sa volonté”. Je suis libre tant que personne ne vient contredire ma volonté ou ne me force à aller contre celle-ci.

“La liberté politique consiste dans la sûreté”, du moins, dans l’opinion que l’on en a. Cette liberté dépend donc de la législation en vigueur dans la société, de “la bonté des lois criminelles”. Ce premier témoignage montre la dualité du mot “liberté”. Philosophique ou politique, le mot “liberté” désigne deux choses bien différentes. 


ROUSSEAU, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes : l’homme se distingue de l’animal par sa liberté
L’animal est une machine, l’homme est un agent libre. C’est-à-dire qu’il peut agir par choix conscient et sans contrainte. C’est la conscience qui détermine notre liberté. Ainsi, l’animal agit par instinct, l’homme “par un acte de liberté”, par un libre choix. Contrairement à la thèse de Descartes, Rousseau ne constate qu’une différence de degré du point de vue de l’entendement entre l’homme et l’animal.

“Ce n’est donc pas tant l’entendement qui fait parmi les animaux la distinction spécifique de l’homme que sa qualité d’agent libre” mais “c’est surtout dans la conscience de cette liberté que se montre la spiritualité de son âme.” En résumé, la conscience de sa liberté distingue l’homme de l’animal, encore faut-il savoir ce que veut dire être conscient de sa liberté. 
 

EPICURE, Lettre à Ménécée : la liberté face au déterminisme et aux aléas
Epicure illustre sa vision de la liberté par l’image d’un sage. Le sage vit sans la moindre angoisse : il n’a sur les dieux des opinions pieuses, est sans crainte à la pensée de la mort et arrive à comprendre le but de la nature.”. Le sage ne craint ni la mort, ni les dieux, car il ne peut connaître véritablement aucun d’eux. De son point de vue en effet, la mort ne peut être vécue puisqu’elle est justement l’opposition de la vie. “Quant au destin […], le sage en rit.” L’épicurisme exprime la liberté sous la forme d’une tranquillité,  le sage visant l’ataraxie.

 
SPINOZA, Ethique, I : il n’est rien donné de contingent dans la nature
Dans la pensée de Spinoza, le réel désigne l’ensemble du possible. En effet, la maxime “Deus sive natura” implique que toute chose est nécessaire et en Dieu.  Spinoza pose la nécessité absolue des choses. La nature observe un ordre fixe et immuable.

Toute chose ayant une existence déterminée, l’homme ne semble pas libre de son destin (il existe bien en revanche une forme de liberté accessible pour lui, plus politique). “Il n’est rien donné de contingent dans la nature, mais tout y est déterminé par la nécessité de la nature divine à exister et à produire quelque effet d’une certaine manière.” 
 

SPINOZA, Ethique, III :  l’homme, un empire dans un empire 
Spinoza rejette l’idée d’une place privilégiée de l’homme au sein de la nature. C’est ce qui lui valut (en partie) d’être excommunié. En effet, certains (et notamment l’Église) ont conféré aux affections un caractère extranaturel : l’homme trouble l’ordre naturel plutôt qu’il ne le suit, il ne tire que de lui-même sa détermination.  C’est pourquoi ces gens cherchent un vice de la nature humaine : “Ils cherchent donc la cause de l’impuissance et de l’inconstance humaine” dans sa propre nature.

Or, pour Spinoza, les affections résultent de lois nécessaires de la nature divine. Elles suivent de la même nécessité et de la même vertu de la Nature que les choses singulières. L’homme suit les lois communes de la nature, comme toute chose, il n’a pas un caractère particulier qui l’exempterait de ce déterminisme. 


SPINOZA, Ethique, II : il n’y a point de volonté libre
Spinoza nie le sentiment de libre-arbitre et détruit par là toute perspective morale. Toute chose est en Dieu et produite par Dieu, elle est déterminée à produire quelque effet par la substance divine. “Il n’y a dans l’âme aucune volonté absolue ou libre.” Il n’y a que des volitions nécessaires et déterminées. Il n’y a dans l’âme aucune faculté absolue de vouloir mais des volitions singulières : l’affirmation et la négation.

L’homme n’est pas créateur de choix, il ne fait qu’accepter ou décliner ce qui se présente à lui. En réalité, l’absence de libre-arbitre a d’importantes conséquences sur notre perception de la moralité et semble contradictoire avec certaines idées de Spinoza. En effet, si tout est déterminé, s’il n’y a ni bien, ni mal, la philosophie morale de Spinoza considère tout acte comme neutre, même le pire des meurtres (Cf. Spinoza et Leibniz. Le bonheur par la raison, Luc Ferry). 

Lire plus : Que faire pendant les vacances de Noël en prépa ?


SPINOZA, Lettre LVIII : la liberté, illusion humaine
Spinoza remet en cause la conception cartésienne de la liberté selon laquelle la liberté est un libre décret de l’esprit. Pour Spinoza, la liberté désigne la nécessité comprise. “J’appelle libre […] une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa nature.” Il y a bien une liberté chez Spinoza, elle réside dans “une libre nécessité.” Ainsi Dieu existe et se connaît librement par cette seule nécessité :  il existe par la seule nécessité de sa nature, il se connaît lui-même et toute chose librement.

Au contraire, les choses singulières sont contraintes par des causes extérieures. Le philosophe néerlandais prend l’exemple de la pierre en mouvement : si une pierre pensait son mouvement, elle se croirait libre alors même qu’elle ignore la cause première de son mouvement. De même, les hommes se croient libres alors qu’ils sont contraints ou déterminés par leur nature. Ainsi, la liberté consiste à être et à agir par la seule nécessité de sa nature, et non par les décrets d’un libre-arbitre illusoire.


EPICTÈTE, Manuel : les choses qui dépendent de nous et celles qui n’en dépendent pas
Il y a dans la vie de nombreux aléas qui s’imposent à nous. Dans ces circonstances, seuls sont en notre pouvoir nos jugements. Dès que nous en sommes maîtres, nous sommes en mesure de gouverner notre vie. Peut-être ce qui peut advenir, nos jugements sont maîtres de notre liberté. Epictète distingue donc deux ordres de réalité : les événements et notre jugement.

“Parmi les choses, les unes dépendent de nous, les autres n’en dépendent pas.” Seul l’ordre du jugement permet d’accéder à la sagesse : “si tu tiens cela seul qui est tien, et étranger ce qui en effet t’est étranger, nul ne te forcera jamais à faire une chose.” En résumé, si l’ordre des événements est indépendant de nous, celui du jugement est libre. 


THOMAS D’AQUIN, Somme théologique : l’homme est libre grâce à la raison 
Selon Aristote et Saint Paul, l’homme n’est pas libre car il ne peut être cause de soi. Pour Saint Thomas, Dieu meut la volonté de l’homme qui ne peut faire ce qu’il veut. L’homme est libre grâce à la raison qui lui permet de juger : “l’homme agit par jugement, car c’est le pouvoir de connaître”.

Ce jugement libre lui permet de diversifier son action. De cette pensée découle une chose : “il est nécessaire que l’homme soit doué du libre arbitre, du fait même qu’il est doué de raison”. L’homme est libre, le jugement lui permet de choisir entre différentes actions également possibles.


DESCARTES, Méditations métaphysiques : la liberté est-elle indifférence ou mouvement vers le vrai ?
La volonté, infinie, est à l’image de Dieu: “Il n’y a que la seule volonté”. Cette volonté désigne le pouvoir d’affirmer ou de nier. Elle dispose d’un rôle actif par rapport aux idées : étant seulement le pouvoir de dire oui ou non, elle est sans limite. La volonté affirme ou nie sans contrainte. Toutefois, la liberté n’est pas l’indifférence de choix, elle est un choix éclairé par la connaissance du vrai.

Descartes écrit donc : “si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais en peine de délibérer […] et ainsi je serais entièrement libre, sans jamais être indifférent.” Pour le philosophe français, la véritable liberté est un choix. La liberté d’indifférence (le fait de ne pas choisir volontairement) est son degré le plus bas.

 
SPINOZA, Ethique, IV : l’homme médite sur la vie et non la mort
“Un homme libre ne pense à aucune chose moins qu’à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie.” La sagesse, forme de liberté la plus totale, est la méditation de la vie. L’homme libre est celui qui vit suivant le seul commandement de la Raison, il n’est pas dirigé par la crainte de la mort mais désire ce qui est bon directement, il est à la recherche de “l’utile propre”. Pour ce faire, il médite sur la vie et non sur la mort.

Lire plus : L’art en philosophie : quelques thèses incontournables

SPINOZA, Traité théologico-politique : agir selon son bon plaisir n’est pas être libre
Spinoza propose ici une vision politique de la liberté. Être libre, ce n’est pas être captif de son plaisir, mais vivre sous la conduite de la raison : “la liberté n’est qu’à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison.” Ainsi, obéir ne conduit pas à l’esclavage si le salut du peuple constitue l’impératif politique. En revanche, “si la fin de l’action n’est pas l’utilité de l’agent lui-même, mais de celui qui la commande, alors l’agent est un esclave”.

L’esclave est celui qui agit, inutile à lui-même. Toute action doit être guidée par la raison est rendre service au moins à celui qui l’effectue. Être libre, c’est obéir à un Etat fondé sur la Raison, c’est “vivre de son entier consentement sous la conduite de la Raison.” 

HEGEL, La raison dans l’histoire : l’esprit est liberté
D’après Hegel, l’Esprit est conscience, mais aussi objet de cette conscience. Il s’oppose parfaitement à la matière, l’Esprit est liberté. “La nature de l’Esprit se laisse connaître par son opposé exact.” En effet, toutes les propriétés de l’Esprit exigent la liberté : “la liberté est l’unique vérité de l’esprit.” A l’inverse, la matière est déterminée par un élément extérieur.

Il n’y a pas d’unité dans la matière, elle est une juxtaposition d’éléments et cherche son unité. L’Esprit, quant à lui, ne dépend que de lui-même et c’est pourquoi il est libre. “L’Esprit est ce qui demeure dans son propre élément et c’est en cela que consiste la liberté […]. Je suis libre quand je suis dans mon propre élément.”


NIETZSCHE, Le crépuscule des idoles : le libre arbitre n’est pas d’origine rationnel mais d’origine théologique
Nietzsche cherche à démontrer que le devenir est innocent, sans finalité ni volonté. On a inventé le libre arbitre afin de rendre responsable l’homme. “On a dépouillé le devenir de son innocence lorsqu’on a ramené à une volonté, à des intentions, à des actes de responsabilité le fait d’être de telle ou telle manière”.

Cette doctrine de la volonté a été mise en place dans le but de trouver un coupable. Ses inventeurs voulurent “se créer le droit d’infliger une peine”. “Les hommes ont été considérés comme “libres”, pour pouvoir être jugés et punis.” Vous l’aurez compris, Nietzsche critique (encore une fois) la religion catholique, responsable de ce libre arbitre illusoire. Faisant ainsi, toute action devait être regardée comme voulue et consciente. Le libre arbitre est lié au désir des théologiens de juger et punir l’humanité pour en être les maîtres.


La chèvre de  M. Seguin - Notre texte de travail!


Quelques citations

“On parle souvent de sacrifier la liberté de chacun à la liberté collective. Stupidité ! Il n'y a pas de liberté collective : il n'y a que des libertés individuelles.”

De Jean-Charles Harvey / Les paradis de sable

“C’est par la grâce de Dieu que nous avons ces trois précieuse choses : la liberté de parole, la liberté de penser et la prudence de n’exercer ni l’une ni l’autre.”

Mark Twain 

"Etre libre, ce n'est pas avoir la capacité de faire n'importe quoi ; la liberté de l'individu seul sur une île n'a pas de contenu. Etre libre, c'est accepter des contraintes discutées en commun et auxquelles chacun se soumet au nom d'un objectif supérieur : la liberté de la parole est l'aboutissement des contraintes du langage."

Albert Jacquard - 1925-2013 - J'accuse l'économie triomphante, 1995

“Le peuple n'a pas besoin de liberté, car la liberté est une des formes de la dictature bourgeoise...”

Lénine

"La politique est la science de la liberté."

Pierre-Joseph Proudhon - 1809-1865 - Qu'est-ce que la propriété ?, 1840

"Le domaine de la liberté commence là où s'arrête le travail déterminé par la nécessité."

Karl Marx - 1818-1883

"Les lois et les censures compromettent la liberté de pensée bien moins que ne le fait la peur. Toute divergence d'opinion devient suspecte et seuls quelques très rares esprits ne se forcent pas à penser et juger "comme il faut"."

“Recherchez la liberté et vous deviendrez esclave de vos désirs. Recherchez la discipline et vous trouverez la liberté.”

Koan zen

André Gide - 1869-1951 - Journal 1939-1949, 18 octobre 1944

"La liberté d'opinion est une farce si l'information sur les faits n'est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l'objet du débat."

Hannah Arendt - 1906-1975 - La Crise de la culture, 1961

"Amoureux et jaloux de la liberté humaine, et la considérant comme la condition absolue de tout ce que nous adorons et respectons dans l'humanité, je retourne la phrase de Voltaire, et je dis : Si Dieu existait réellement, il faudrait le faire disparaître."

Mikhaïl Bakounine - 1814-1876 - Dieu et l'Etat, 1882

“La liberté enfante l'anarchie, l'anarchie conduit au despotisme et le despotisme ramène la liberté.”

De Honoré de Balzac / La peau de chagrin

"Le temps libre, c'est peut-être toute l'activité ludique dont on le remplit, mais c'est d'abord la liberté de perdre son temps, de le "tuer" éventuellement, de le dépenser en pure perte. (C'est pourquoi dire que le loisir est "aliéné" parce qu'il n'est que le temps nécessaire à la reconstitution de la force de travail est insuffisant. L'"aliénation" du loisir est plus profonde : elle ne tient pas à sa subordination directe au temps de travail, elle est liée à l'impossibilité même de perdre son temps.)"

Jean Baudrillard - 1929-2007 - La Société de consommation, 1970

"La liberté consiste, non pas seulement dans le droit accordé, mais dans le pouvoir donné à l'homme d'exercer, de développer ses facultés, sous l'empire de la justice et sous la sauvegarde de la loi."

Louis Blanc - 1811-1882 - Organisation du travail

"La liberté consiste à faire tout ce que permet la longueur de la chaîne."

François Cavanna - 1923-2014 - 4, rue Choron - 1965

"Pendant des siècles des esprits se sont battus et ont risqué leur vie pour se libérer de Dieu.

Et nous, au milieu du XXe, nous regrettons les chaînes qu'Il représentait et ne savons que faire d'une liberté pour laquelle nous n'avons fait aucun sacrifice, que nous n'avons pas conquise.

Nous sommes les héritiers ingrats de l'athéisme héroïque, les épigones de la révolte, une masse de rebelles qui déplorent secrètement la disparition des "superstitions", des "préjugés" et des anciennes "terreurs"."

Emile Michel Cioran - 1911-1995 - Carnets 1957-1972

“La liberté d'être soi-même, à laquelle chacun devrait tenter d'accéder, c'est aussi, pour certains, la liberté d'être un con ou un salaud.”

De Guy Bedos / Libération - 1993

"Comme l'Homo sapiens est un mammifère plus, la république est la démocratie plus. Plus précieuse et plus précaire. Plus ingrate, plus gratifiante. La république, c'est la liberté, plus la raison. L'État de droit, plus la justice. La tolérance, plus la volonté. La démocratie, dirons-nous, c'est ce qui reste d'une république quand on éteint les Lumières."

Régis Debray - Etes-vous démocrate ou républicain ?, 1995

"Il n'est plus une insulte, une exaction, un égoïsme qui ne se proclame liberté individuelle, y compris la liberté de nuire. Toute contrainte étant devenue insupportable, même la présence de l'Etat, l'ensemble des libertés s'appelle le libéralisme."

Armand Farrachi - Petit lexique d'optimisme officiel - Page 111 - Fayard - 2007

"La liberté individuelle n'est nullement un produit culturel."

Sigmund Freud - 1856-1939 - Totem et tabou - 1913

“L’homme qui réclame la liberté, c’est au bonheur qu’il pense.”

De Claude Aveline / Avec toi-même, etc.


Quelques refis :

Le Marquis de Sade, vers une "liberté impossible" 

Le fantôme de la liberté Buñuel


jeudi 15 juin 2023

24 juin Mediathèque de Noé; De quoi pouvons bien nous rire, tous ensemble?

 

« le rire est du mécanique plaqué sur du vivant » 
Henri Bergson

Attention séance   et à 10 heures - Pas de problème si vous arrivez en retard

Le rire, selon Bergson a une signification sociale : il doit répondre à certaines exigences de la vie en commun, le rire étant toujours le rire d’un groupe. Le rire est donc un phénomène social, nous ne ririons donc pas seul, mais avec les autres (réels ou imaginaires) des autres (réels ou imaginaires).

Alors jeune et vieux, dans la France de la Haute-Garonne du XXIème de quoi pourraient-ils rire tous ensemble ?À quel âge rit-on le plus ?

Gaétane Poissonnier dans le Mensuel N° 333 - Février 2021 -déclare 

Un enfant de 4 ans rit chaque jour autant qu’un quadragénaire en deux mois et demi ! C’est ce que montrent deux chercheures de l’université de Stanford, qui ont établi une courbe du rire selon l’âge. Leur enquête porte sur 1,4 million de personnes dans plus de 160 pays du monde. Le constat est sans appel : la fréquence des rires (en moyenne 300 fois par jour à 4 ans) chute à 23 ans et ne remonte qu’aux alentours de 70 ans....plus

Les adultes et les enfants ne rient pas des mêmes chose,  les adultes coincés entre le wokisme et des différences de culture exacerbées par une accélération qui nous amène au point de singularité technologique peuvent-ils rirent tous ensemble ? et si oui de Quoi de Qui ? Si l'on rajoute, les enfants, c'est sans doute encore plus compliqué ......

L’expérience est la suivante : préparer une histoire drôle, inventée ou vécue et venez nous la raconter. Que vous ayez 5 ans ou 105 ans venez ensuite la partager et nous verrons si on rit ensemble ?

Le rire Bergson contre Bataille

Le rire des philosophes


Peut être pourrions nous penser que rire de la même chose enfants et adultes est impossible, alors que dire des Simsons ?
 

On peut penser, que l'humour est une expérience subjective, et ce qui peut faire rire une personne peut ne pas susciter le même effet chez une autre, que l'on rirait seul en fait ou plutot selon bBergson avec ceux qui rient desmêm chose que nous. Cependant, existe-il des éléments d'humour qui transcendent les générations et qui peuvent être appréciés à la fois par les enfants et les adultes ?


Je dois avouer aimer la panthère rose depuis très longtemp ..... cet épisode paticulièrement




Dans sa thèse, Julie Hoskens. Le développement de l’humour : la production et l’appréciation de l’humour chez les enfants de 4 ans, 6 ans et 8 ans. Psychologie. Université Toulouse le Mirail - Toulouse II, 2012. Français. ffNNT : 2012TOU20059ff. fftel-01525669f nous explique que c'est les incongruité qui rende pour les petits une histoire drôle ou pas ....

Hé bien ou, un cheval sur une pantère rose devenue bleu, si dans l'histoire c'est bien amené, pour moi aussi c'est drôle.



Le rire : Un pretit tour chez les philosophes

Source : philomag.fr
Aristote
(env. 384-322 av. J.-C.)
« L’homme est le seul animal qui ait la faculté de rire. » Aristote est le premier à faire du rire le propre de l’homme. La comédie est pour lui « l’imitation de ce qui est laid, dont une partie est le ridicule » (Poétique). Celui qui rit se place au-dessus de sa cible, mais « sans médisance ». La comédie sert donc à « purger les passions » du spectateur.

Descartes
(1596-1650)
Rire mêle la joie à l’étonnement : c’est l’effet de surprise qui provoque le rire. D’où la défense par Descartes de l’humour pince-sans-rire : « Lorsqu’on raille soi-même, il est plus séant de s’en abstenir [de ne pas rire], afin de ne sembler pas être surpris par les choses qu’on dit […] ; et cela fait qu’elles surprennent d’autant plus » (Les Passions de l’âme).

Voltaire
(1694-1778)
« Ceux qui cherchent des causes métaphysiques au rire ne sont pas gais », prévient Voltaire dans son Dictionnaire philosophique. Selon lui, le rire est, à la manière des enfants, l’expression d’une « joie gaie, sans avoir un autre sentiment ». Le rire pur se distingue donc de l’ironie, plus critique et féroce. 

Baudelaire
(1821-1867)
Sa vision du rire a de quoi donner le spleen : « le comique est un des plus clairs signes sataniques de l’homme » (Curiosités esthétiques). Celui qui s’esclaffe trahit en fait « sa violence » et « sa misère » intérieures. C’est pourquoi un bon mot peut faire mouche… ou flop : « La puissance du rire est dans le rieur et nullement dans l’objet du rire. »

Bergson
(1859-1941)
Pour Bergson, qui lui a consacré un essai, le rire nous interpelle par une « transfiguration momentanée d’une personne en chose ». Le philosophe français définit le comique comme « du mécanique plaqué sur du vivant ». Le rire s’accompagne nécessairement d’« une anesthésie du cœur » qui nous éloigne de notre humanité.