Le club-discussion vous propose un débat en forme de procés. Ce sera celui de l'ourse contre le chasseur.
De lmanière fictive dans ce tribunal des hommes et des animaux l' Avocat général, Avocat de l'Ourse et Avocat du Chasseur ainsi qu'un Juge et des témoins seront présents ... venez participer au débat et jugez l'ourse et le chasseur.
Notre histoire est peut-être un conte de Noël, l'ourse et le chasseur.
Alors qui avait raison L' Ourse ou le Chasseur ?
Chasseurs et ours calmes (les deux ; les chasseurs et les ours) sont les bienvenus !
Qu'est-ce que la tristesse ?La tristesse est une émotion. C’est plus précisément une des sept émotions universelles de base, tout comme la joie, la colère, la peur, le dégoût, la surprise et le mépris.
Elle peut prendre différentes formes : mélancolie, chagrin, souffrance, rancœur, inquiétude…
Une émotion est une réaction physiologique du corps suite à un stimulus. Son but est de provoquer un mouvement en réponse à un événement. Pour cela, elle génère des sensations physiques, telles que frissons, bouffées de chaleur, accélération des battements du cœur et encore beaucoup d’autres en fonction de l’émotion ressentie… Cela peut durer plus ou moins longtemps selon le stimulus, toutefois l’émotion reste passagère. C’est un changement interne rapide. Sa durée varie entre quelques secondes et quelques minutes (même si des rémanences perdurent parfois plus longtemps).
Beaucoup de facteurs peuvent impacter et exacerber les émotions :
S’il est difficile de ressentir des émotions désagréables telles que la tristesse, soyez conscient qu’il s’agit d’un passage. Toute émotion est transitoire, si tant est qu’on accepte de la vivre.
Être heureux, c'est quoi ?
Être heureux est un état, c’est durable (contrairement à la joie qui, elle, en tant qu’émotion, est ponctuelle).
Le fait d’être heureux est directement relié au concept du bonheur. L’étymologie des deux mots est d’ailleurs commune. Ils sont dérivés de heur signifiant « avoir la chance de ».
Être heureux est un mode de pensée, un mode de fonctionnement, une façon de voir la vie, un état d’esprit… C’est donc quelque chose de bien plus grand, complet et complexe qu’un ensemble d’émotions agréables.
Dans le livre Sapiens, une brève histoire de l’humanité (que je vous conseille de lire et relire tellement il est riche d’informations), Yuval Noah Harari donne différents points de vue sur le bonheur.
Le bonheur consiste plutôt à voir la vie dans sa totalité : une vie qui a du sens et qui en vaut la peine.
Voir la vie dans sa totalité… C’est bien là la clé du bonheur, selon moi.
Mais faut-il rechercher le bonheur pour être heureux ? Non, pas à mon sens, car le bonheur se trouve quand on arrête de le chercher.
Les gens sont libérés de la souffrance non pas quand ils éprouvent tel ou tel plaisir fugitif, mais quand ils comprennent l’impermanence de leurs sensations et cessent de courir après.
Bouddha recommandait de cesser de poursuivre les objectifs extérieurs, mais aussi les sentiments intérieurs pour trouver le bonheur.
Selon Henry David Thoreau, la pire chose qui puisse nous arriver, c'est d'arriver à l'heure de notre mort en ayant découvert que nous n'avons pas vécu. Pour éviter cela, vivons dans l'instant présent, vivons délibérément et existons de toute notre âme, de manière intentionnelle, dans la liberté et la simplicité...
Ainsi, toute attente, que ce soit pour obtenir une chose matérielle, vivre une situation ou ressentir une émotion, va à l’encontre du bonheur. C’est pourquoi nous comprenons de plus en plus que le bonheur est dans le moment présent.
Alors peut-on être triste et heureux en même temps ?
Comme on vient de le voir, être triste et être malheureux sont deux choses bien distinctes (tout comme être joyeux et être heureux).
Pour les premiers (triste et joyeux), ce sont des émotions, donc éphémères. Pour les seconds (malheureux et heureux), ce sont des états, donc durables.
Une multitude d'émotions tout au long de la vie
Nous ressentons une multitude d'émotions toute notre vieUne réflexion d’un collègue qui critique notre façon de faire, sentir une bonne odeur en passant près d’une boulangerie, se cogner le pied contre le coin du lit, le coup de fil d’un ami à qui l’on n’a pas parlé depuis longtemps…
L’être humain vit des stimuli multiples chaque jour. Il est donc amené à ressentir autant d’émotions, agréables ou désagréables, et avec plus ou moins d’intensité. Mais c’est sa façon de voir (consciemment ou non) sa vie dans sa globalité qui le fera se considérer heureux ou malheureux.
C’est en cela que la sagesse d’une personne âgée lui fera prendre conscience qu’elle a eu une vie heureuse, même si elle a été parsemée d’événements tristes et douloureux.
Ne pas s'enfermer dans une émotion
Être heureux ne signifie pas ne pas vivre d’événements nous provoquant une émotion de tristesse (ou toute autre émotion désagréable). C’est le fait de ne pas s’y enfermer et de ne pas la transformer en un état permanent. Car c’est au moment où l’on s’identifie à sa tristesse, où l’on se met dans la tête qu’on est réglé pour toujours vivre des moments douloureux ou désagréables, que la frontière entre l’émotion passagère et l’état durable est franchie.
Alors oui, la tristesse peut emmener progressivement une personne à déprimer et être malheureuse. Mais être heureux et être triste ne sont pas incompatibles. L’un est holistique, l’autre spécifique et temporel.
Tristesse, joie... Le mot de la fin
Si vous ressentez de la tristesse, grand bien vous fasse, écoutez-la et donnez-lui sa place, vous ne serez pas malheureux pour autant. Et si vous ressentez de la joie ? Faites de même, tout comme pour chaque émotion. Comme le disait la maman de Forrest Gump : « La vie, c’est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. » Alors certains chocolats ne seront peut-être pas à votre goût, mais saurez-vous quand même apprécier la boîte qui vous a été offerte ?
Aristote
“Le bien humain réside dans une activité de l’âme conforme à la vertu.”
Pour Aristote, philosophe grec de l’Antiquité, le bonheur est le souverain du bien ; le but ultime de toutes nos actions. Pour l’homme, le bonheur repose donc sur la conformité à la raison et à la vertu.
Cependant, la vertu ne suffit pas au bonheur. En effet, Aristote met en avant le fait que l’homme a besoin d’avoir un corps en bonne santé, ainsi que des biens extérieurs.
Epicure
“Le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse.”
Epicure, philosophe grec du grand courant de l’épicurisme, distingue les différents plaisirs. Le plaisir qui apporte souffrance et douleur ; et celui qui apporte la paix de l’âme. Pour Epicure, il faut que l’homme sache différencier ces deux plaisirs pour être heureux.
Confucius
“Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu’il réside dans la façon de la gravir.”
Le sage chinois Confucius a lieu aussi apporté sa vision du bonheur. Le confucianisme inspire aujourd’hui bon nombre de livres, blogs sur le développement personnel, la « positive attitude » et la méditation. Il s’agit tout compte fait de savoir apprécier le moment présent, plutôt que de voir le bonheur comme un but à atteindre.
Lao Tseu
“Si vous êtes déprimé, vous vivez dans le passé. Si vous êtes anxieux, vous vivez dans le futur. Si vous êtes en paix avec vous-même, vous vivez dans le présent. »
Considéré comme le père fondateur du taoïsme, ce sage chinois conseille à tout Homme de vivre dans l’instant présent, sans se soucier de ses actes passés, ni de ceux futurs. Il s’agit concrètement de profiter des joies de la vie paisiblement.
Emmanuel Kant
“Le bonheur est un idéal de l’imagination et non de la raison.”
Emmanuel Kant, philosophe allemand du XVIIIe siècle, assimile la notion de bonheur à la satisfaction complète des besoins et des désirs.
Arthur Schopenhauer
“Le bonheur positif et parfait est impossible ; il faut seulement s’attendre à un état comparativement moins douloureux.”
Arthur Schopenhauer, philosophe allemand du XVIIIe siècle, refuse l’idée que la satisfaction totale des désirs s’identifie à la plénitude ou à la tranquillité. Pour ce philosophe, la quête du bonheur est donc une perte de temps, puisqu’il s’avère introuvable…
John Stuart Mill
“Les actions sont bonnes ou sont mauvaises dans la mesure où elles tendent à accroître le bonheur ou à produire le contraire du bonheur.”
Philosophe partisan de l’utilitarisme, cet économiste britannique du XIXe siècle assimile l’idée du bonheur à une action utile. Pour lui, l’intérêt premier n’est pas le bonheur de l’individu mais la somme de bonheur totalisé pour le plus grand nombre de personnes.
Friedrich Nietzsche
“Qu’est-ce que le bonheur ? Le sentiment que la puissance croît, qu’une résistance est en voie d’être surmontée.”
Pour le philosophe allemand du XIXe siècle, la vie ne tend pas au bonheur. En effet, selon lui, la vie est une énergie qui pousse tout être vivant à étendre son pouvoir. Elle est donc à la fois force créatrice et destruction.
L'analyse du film : https://www.dvdclassik.com/critique/la-jetee-marker
Un Ciné-Philo. C'est un film, une question, un public et la rencontre des trois dans un débat.
Notre film est La Jetée de Chris Marker ou l’apocalypse du souvenir.
Pour ceux qui voudraient voir le film avant notre rencontre du samedi 20/10/21 il est visible à l'adresse suivante : https://www.youtube.com/watch?v=fU99W-ZrIHQ
Il parle de la mémoire. La mémoire est la capacité d'établir une continuité entre mon présent et mon passé : c'est le support de l'identité personnelle, c'est-à-dire de la conscience d'être soi.
Sans aucun doute mais est on prisonnier de notre mémoire ?
La Jetée de Chris Marker est un film français de science-fiction par excellence. un petit garçon assiste à un meurtre depuis la plateforme d'Orly. Cette scène le marque pour toujours ainsi que le regard d'une jeune femme qu'il croise à ce moment là.
Les thèmes du films sont nombreux l'amour, la mémoire,
La mémoire est chez Chris Marker est à la fois un territoire à explorer et un refuge. La mémoire est le départ du présent et définit le futur. Mais elle est le passé ou une image du passé.
Sommes nous construits par nos souvenir ou prisonniers de nos souvenir ?
C'est la question que nous nous poserons samedi 20/11/2021 à 11h après avoir regardé ce film ensemble.
Pour NKM, le métro parisien est "un lieu de charme" qui a "des moments de grâce"
Encore faudrait-il définir ce qu'est un peuple ? Le Petit-Robert nous propose deux définitions :
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De mon point de vue ces deux définitions s'opposent. En effet dans la première l'individu appartient à un peuple par le partage d'une culture et d'origine. Il s'agirait donc de génétique, d'histoire et d'identité culturelle donc de sentiment d'appartenance et dans la seconde la chose n'est que légale. L'individu est alors soumis à un ensemble de lois dans ce qui est une nation.
La seconde définition a pour elle de ne pas soulever de question philosophique et même en quelque sorte de l'évacuer. Elle est purement géographique, si vous êtes sur un territoire national, alors vous en subissez les lois et faite donc partie du peuple local.
C'est donc d'avantage sur la seconde que nous nos questionnerons et sur les limites qu'entrainent l'existence ces deux définitions.
Il reste un troisième sens que nous apporte Wikipédia :
[Un peuple est] un « ensemble de personnes qui, n'habitant pas un même territoire mais ayant une même origine ethnique ou une même religion, ont le sentiment d'appartenir à une même communauté »1. Ici, le peuple n'est défini que par une culture, voire une tradition commune. C'est la vision la plus étendue de la notion de peuple.
Cette troisième définition ne nous aide pas non plus, à moins de faire com M. Sarkozy et d'inventer une origine fictive.
Depuis quelques années, les voyages chamaniques sont devenus des voyages touristiques cotés. Est-ce le manque de nature, notre culture qui s'en détache trop ou trop vite ? Est-ce un goût pour les espaces délaissés qui redeviennent des espaces à découvrir ?
Que ce soit par les voyages chamaniques organisés
Ou encore en suivant les histoires de Corine
Il semble bien que vous ne soyez pas tous partis à la mer et encore moins habiter des châteaux en Espagne. Du coup, pour ceux qui souhaiteraient une autre sociabilité que celle des réseaux sociaux numériques, nous vous convions à un débat, dans une guinguette : Le Petit Bal Perdu à Noé (31410).
La question qui nous occupe est simple. Avons nous besoin d'autre chose que de Facebook, Snapchat et autres Whatsapp ou Skype pour être heureux ? Que nous apporte ou nous apporterait pour les plus numérique, une sociabilité "Hors ligne" que ne peut pas nous apporter celle proposée par les services numériques.
Il n'est pas question de discuter de notre besoin de lien social. Dans l'Antiquité, Aristote (384-382 av. J.C.) pose que la société humaine est aussi naturelle que les diverses sociétés animales. L'homme est un « animal politique » (Polis signifie « cité » en grec: le terme de « politique » n'est donc pas à prendre dans son sens moderne). L'homme, dit Aristote, n'est ni un Dieu, ni une bête: il doit vivre en communauté. Celui qui vit à l'écart, parce qu'il n'éprouve pas le besoin d'être avec les autres ou parce qu'il en est incapable, ne peut pas être considéré comme un homme.
Notre sociabilité en "face à face" baisse bien. Elle a a fait l’objet de vérifications statistiques. Il y a bien une baisse de la sociabilité en face-à-face des Français. Cette affirmation est aussi au cœur de la thèse de Putnam (2000) pour qui la sociabilité des Américains s’est dégradée sur les cinquante dernières années.
Depuis 18 mois, le choix ne nous est même plus donné : plus de bise, d'embrassade ,de grande manifestation de foule. Qu'est ce qui nous manque, s'il nous manque quelque chose. Pourquoi est-ce important ou pas ?Certains répondrons le sexe. Mais le sexe est de plus en plus un pratique solitaire. Et si après l'amour l'animal est triste, l'est-il après Facebook?
Alors ? Avons nous besoin de nous toucher, de nous renifler de nous sentir pour être heureux ou peut on le remplacer par d'autres type de message, par des messages électroniques, par les réseaux sociaux ? Meetic crée la rencontre, mais devons nous la "dévirtualiser" ? La rencontre physique nous apporte elle plus de bonheur ?
Et le virtuel peut-il nous caresser ?
Les Sextoys connectés
Ils s’appellent Kiiroo ou encore Lovense, et ils arrivent. Pour notre plus grand bien… Les sextoys connectés (aussi appelés sextoys télédildoniques) ne sont pas de simples sextoys. En effet, ceux-ci permettent d’échanger en temps réel les mouvements effectués depuis et vers un autre jouet.
Ce café philo est une rencontre est en physique pas de visio :)
Acte : Avons-nous besoin d’une autre sociabilité que la sociabilité “en ligne” ?
Avons-nous besoin d’une autre sociabilité que la sociabilité en ligne ?
L’animateur tente par sa méthode de préserver deux objectifs : la rigueur de la pensée avec les trois éléments nécessaires que sont: problématisation, conceptualisation et argumentation, mais en gardant aussi l’objectif de conserver un débat libre et fortement interactif qui sert l’autre but qui est de donner la parole dans un cadre simple et ouvert aux participants.
Il n’y a donc pas de “tour de parole” ni de main levée. Le débat peut donc très facilement dévier et fortement s’animer. Le rôle de l’animateur est alors de piloter dans des dérapages qui se veulent contrôlés, les sorties de routes inévitables, et de replacer la parole des participants dans la recherche proposée en rappelant le sujet et en proposant la parole à ceux qui la prennent le moins.
Il y a donc d’une certaine manière un équilibre entre la rigueur de la pensée philosophique et la liberté laissée à une expression spontanée parfois plus émotionnelle que réfléchie.
Le lieu choisi est important. Il s’agit d’une guinguette en milieu rural. Lieu de convivialité “hors ligne” par excellence, il sera désert pendant nos débats à cause d’une pluie incessante nous obligeant à nous rassembler sous un barnum.
L’animateur a fait une introduction devant trois personnes (50 ans environ) pour définir la notion de sociabilité et la notion de lien fort et faible.
Le sujet est précisé par l’animateur comme n’étant pas une recherche sur les bénéfices de la sociabilité hors ligne mais une recherche introspective sur les éléments somatiques et psychologiques créés par les deux types de relation.
Ceux qui ont le plus de contacts avec leur famille en ont aussi plus avec leurs amis, ou participent plus à des activités de sociabilité (associations…). Et si les catégories socio-professionnelles se distinguent par la structure de leur contact, il s’établit une « hiérarchie » de la pratique de sociabilité, liée en partie au revenu mais plus au diplôme donc au capital culturel, ce qui fait dire à Héran que la sociabilité est une « pratique culturelle »
Les personnes qui échangent le plus en face à face sont aussi celles qui communiquent le plus par téléphone. Cela nous amène à discuter du rôle des technologies par rapport aux interactions directes.
Dans l’idée de capital social, l’individu produit un « effort » qui peut bénéficier à ceux avec
qui il interagit. La sociabilité est définie comme l’ensemble des interactions sociales qu’un individu développe au quotidien : la finalité n’est pas d’accumuler un « capital » ; le terme « sociabilité » a donc un sens un peu plus large.
Le débat a été divisé en deux parties, puisque environ à la moitié de celui-ci deux jeunes femmes de 35 / 40 ans nous ont rejoints. La durée du débat a été d’environ 3 heures.
Au delà du Covid, la solitude a beaucoup augmenté et cela augmente aussi la communication en ligne
Les gens se surinvestissent dans le télé-travail et donc utilisent beaucoup les communications en ligne pour la sociabilité de lien faible.
La sociabilité “en-ligne” ouvre des possibles en nombre, en distance dans les liens faibles et forts.
Selon le goût pour le médium, la sociabilité est modifiée.
L’évolution de la société, fait que les femmes quittent plus facilement leur mari. Il y a donc plus de femmes et d’hommes seuls qui ont fait leur vie et ne veulent pas s’engager. Les rencontres en ligne (Tinder) sont moins engageantes. Il est plus facile de rompre une relation amoureuse si c’est une relation créée “en ligne”. Dans les relations hors ligne il y toujours des connaissances communes.
La présence physique est un engagement.
Devant l’écran on contrôle la relation, je peux couper la communication, le son, l’image.
En ligne, je ne risque rien.
Sur Tinder (application de rencontre) le lien n’est pas établi. C’est un capitalisme de la relation.
La relation “en ligne” est moins impliquante, moins engageante mais plus chronophage.
La drague en ligne ne garantit pas l’exclusivité. Le garçon peut parler à plusieurs personnes en même temps, c’est très déplaisant. On se sent dans une sorte d’inégalité: que fait l’autre ?
Mais un paradoxe réside: en “hors ligne” on réinvente des codes, “en ligne” les filles et les garçons sont à égalité. MAis une fois en physique les choses redeviennent comme avant. Les filles ne font pas le premier pas.
La rencontre en ligne établit une sorte de chronologie à l’envers. On se confie d’abord “en ligne” pour apprendre à se connaître un peu avant de se rencontrer éventuellement. Alors que dans la rencontre réelle, on se voit en premier lieu puis on se confie si on sent que l’on peut entamer une relation.
C’est une recherche (la recherche de partenaire avec Tinder) égocentrée
Malgré tout les avantages décrits sur le relation “en ligne” (protection, moins de risques…) les jeunes femmes défendent la relation “hors ligne” ardemment mais se disent comme “handicapées” à la mettre en pratique, il est très difficile voire impossible d’aller vers un garçon pour établir une relation, une communication. On ne sait pas faire.
La question s’est posée: est-ce même de la sociabilité ? Puisque la nécessité de protection l’emporte sur l’engagement ? (est sous-entendu ici que la rencontre présuppose un engagement).
Vit-on pleinement une relation dans le virtuel, une relation “en ligne” ?
Peut-on vivre le moment présent ? Savons-nous le faire ?
Où est passée la poésie ?
L’engagement demande un effort, aussi la conversation devient compliquée.
La société est une instance de “grand” groupe, un collectif et dans les réseaux sociaux on a affaire à des petits groupes. C’est différent.
Selon la nature de la relation (faible, forte, amour, amitié, travail) et la représentation du lien social attachée, il est plus ou moins facile selon le goût pour le médium de créer des sociabilités “hors ligne” ou “en ligne”. S’il est souhaitable de téléphoner à l’inspecteur des impôts plutôt que de prendre un rendez-vous, la sociabilité “en ligne” pour vivre une relation amoureuse “C’est mieux que rien”.
La capacité à créer des liens en ligne est facilité par l’offre de rencontre (mécanisme de proposition des réseaux sociaux), par le faible effort nécessaire pour le faire ( je n’ai pas à sortir de chez moi, ni même à m’habiller) et par le faible impact sur la socialité existante : “Quand je romps avec une connaissance rencontrée hors ligne, c’est toujours compliqué? C’est toujours un ami d’un ami ou un cousin d’une copine …Sur le web, il suffit de ne plus répondre et voilà, on a rompu.”
Cette facilité nous fait penser que la théorie du nombre de Dunbar trouvait peut-être une nouvelle limite. Mais que si le nombre d'amis n’est plus limité par l’effort à fournir pour conserver ses amitiés : “Avec facebook, je reprends contacts quand je veux”, la multiplicité des liaisons sociales aboutirait peut être à une dilution de la valeur du lien.
Un peu comme si notre sociabilité était un potentiel émotionnel limité que nous devrions partager entre toutes nos relations devenues soudainement trop nombreuses.
Il y aurait donc une baisse de la valeur de la liaison sociale compensée par un plus grand nombre de liaisons, la facilité de s’en créer de nouvelles et de conserver et réactiver les anciennes.
Plus facile à créer, moins exigeante les relations en-ligne nous poussent à nous poser la question de la perte de faculté que nous apporte toujours la technologie. Comme nos annuaires privés sur nos téléphones portables nous privent de notre mémoire (Combien savions-nous de numéro de téléphone avant nos portables et combien aujourd’hui ?) les propositions de nouvelles liaisons faites par les outils de réseaux sociaux nous privent de notre capacité à aller vers les autres et à maintenir sans assistance ces liaisons sociales.
Des outils trop puissants peuvent nous ôter notre habileté.
Une fois rapportée à la valeur de l’effort, la liaison sociale n’a plus que la valeur du faible temps nécessaire. Elle est de plus toujours mise sous pression par la question : “En cherchant encore un peu, ne vais-je pas trouver mieux”.
Notre sociabilité hors ligne nous apparaît alors lourde, empruntée et risquée et celle en ligne sans valeur.