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samedi 27 novembre 2021

Médiathèque de Noé - Samedi 18 décembre 2021 - Peut-on appliquer la loi des Hommes aux animaux sauvages?

 





Le club-discussion vous propose un débat en forme de procés. Ce sera celui de l'ourse contre le chasseur. 

De lmanière fictive dans ce tribunal des hommes et des animaux l' Avocat général, Avocat de l'Ourse et Avocat du Chasseur ainsi qu'un Juge et des témoins seront présents ... venez participer au débat et jugez l'ourse et le chasseur. 

Notre histoire est peut-être un conte de Noël, l'ourse et le chasseur.


La situation est ubuesque. L'ourse ne portera pas plainte, elle est morte mais ne doutons pas qu'elle trouvera nombre d'avocats. Son sort de mère protectrice envers un chasseur potentiellement dans l' illégalité de situation nous pousse irrésistiblement à lire cette situation comme une injustice. Pourtant le chasseur aurait eu le droit d'être à cet endroit mais sans son fusil et donc le droit de mourir. Peut-on parler pour ce chasseur de légitime défense ? 


Alors qui avait raison L' Ourse ou le Chasseur ?

Chasseurs et ours calmes (les deux ; les chasseurs et les ours) sont les bienvenus !



QUEL STATUT JURIDIQUE POUR L’ANIMAL SAUVAGE:

Source : https://yvesceysson.com/?p=1126

Le mercredi 28 janvier 2015, les députés français ont adopté en lecture définitive le projet de loi relatif à la modernisation et à la simplification du droit qui donne aux animaux la qualité d’« êtres vivants doués de sensibilité ».

Après son entrée en vigueur, la loi insérera un nouvel article dans le Code civil — l’article 515-14 — rédigé en ces termes : « Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens. » Donc rien ne change les animaux seront toujours soumis, dans certains cas, au régime des biens immeubles par destination, car les articles 522 et 524 du Code civil ne changent pas .

Enfin, l’animal sauvage ne trouve pas sa place dans notre droit. Il n’existe qu’en tant qu’appartenant à une espèce de la faune sauvage, laquelle est régie par le code de l’environnement à divers titres comme la préservation, la chasse, la pêche et la destruction.

Mais jamais il n’est fait référence à sa nature propre. Une distinction existe avec l’animal domestique, à qui le code attribue dans le même code de l’environnement le caractère de sensibilité. N’est-il pas choquant que notre droit refuse la nature d’« être sensible » à un animal sauvage, alors qu’elle est accordée à un animal de la même espèce, tenu en captivité ?

Nous pouvons prendre l’exemple de tout gibier élevé par l’homme, et protégé à ce titre en tant qu’animal domestique, mais perdant tout caractère d’être sensible dès lors qu’il vit en liberté. Nous pouvons également évoquer le cas des animaux sauvages dont les espèces ne sont classées ni chassables, ni nuisibles, ni protégées, ce qui relègue ces animaux à l’état de « biens qui n’ont pas de maître » (art. 713 du code civil) ou de « choses qui n’appartiennent à personne et dont l’usage est commun à tous » (art. 714). L’animal sauvage est ainsi doté d’un statut « res nullius ».

Leur protection est ainsi mise à mal et ils peuvent être blessés, capturés, maltraités ou mis à mort en toute impunité. C’est pour cela qu’il est indispensable que la nature d’être sensible soit reconnue à l’animal sauvage.

Pour ce faire, l’article 713 du code civil doit être modifié par l’adjonction d’un alinéa, précisant que cet article n’est pas applicable à l’animal sauvage, « être vivant et sensible vivant à l’état de liberté, lequel relève du droit de l’environnement. ». ( proposition de loi du Sénat)

Et en Roumanie

LR&LP : Justement, que préconisez-vous face à la détresse de certains éleveurs ?

On peut être du côté des éleveurs sans être pour la destruction de loups. On peut leur reconnaître un certain droit à l’auto-défense dans des cas très particuliers, mais les tirs systématiques ne sont pas une solution. Ce problème a besoin d’une réponse systémique.

Les préconisations des chercheurs, c’est d’investir massivement dans l’anticipation, y compris dans les Régions françaises où le loup pointe son nez. Face aux informations caricaturales, qui sont propagées aussi bien par des militants « anti » que pro-loups, tous les éleveurs devraient apprendre les bases : qu’est-ce que c’est qu’un loup, comment il vit, fonctionne sa biologie, ce qui peut l’amener à attaquer un troupeau. La suite 

vendredi 26 novembre 2021

26/11/2021 [Par vidéo Lycée international de Casamblaca] Etre tritse ou heureux


Heureux ou malheureux ? ça change quoi ?

 Qu'est-ce que la tristesse ?

Qu'est-ce que la tristesse ?La tristesse est une émotion. C’est plus précisément une des sept émotions universelles de base, tout comme la joie, la colère, la peur, le dégoût, la surprise et le mépris.

Elle peut prendre différentes formes : mélancolie, chagrin, souffrance, rancœur, inquiétude…

Une émotion est une réaction physiologique du corps suite à un stimulus. Son but est de provoquer un mouvement en réponse à un événement. Pour cela, elle génère des sensations physiques, telles que frissons, bouffées de chaleur, accélération des battements du cœur et encore beaucoup d’autres en fonction de l’émotion ressentie… Cela peut durer plus ou moins longtemps selon le stimulus, toutefois l’émotion reste passagère. C’est un changement interne rapide. Sa durée varie entre quelques secondes et quelques minutes (même si des rémanences perdurent parfois plus longtemps).

Beaucoup de facteurs peuvent impacter et exacerber les émotions :

  • la fatigue ;
  • le stress ;
  • les hormones (la période de votre cycle menstruel) ;
  • l'adolescence ;
  • les traumatismmes passés ...;

S’il est difficile de ressentir des émotions désagréables telles que la tristesse, soyez conscient qu’il s’agit d’un passage. Toute émotion est transitoire, si tant est qu’on accepte de la vivre.


Être heureux, c'est quoi ?

Être heureux est un état, c’est durable (contrairement à la joie qui, elle, en tant qu’émotion, est ponctuelle).

Le fait d’être heureux est directement relié au concept du bonheur. L’étymologie des deux mots est d’ailleurs commune. Ils sont dérivés de heur signifiant « avoir la chance de ».

Être heureux est un mode de pensée, un mode de fonctionnement, une façon de voir la vie, un état d’esprit… C’est donc quelque chose de bien plus grand, complet et complexe qu’un ensemble d’émotions agréables.

Dans le livre Sapiens, une brève histoire de l’humanité (que je vous conseille de lire et relire tellement il est riche d’informations), Yuval Noah Harari donne différents points de vue sur le bonheur. 

Le bonheur consiste plutôt à voir la vie dans sa totalité : une vie qui a du sens et qui en vaut la peine.

Voir la vie dans sa totalité… C’est bien là la clé du bonheur, selon moi.

Mais faut-il rechercher le bonheur pour être heureux ? Non, pas à mon sens, car le bonheur se trouve quand on arrête de le chercher.

Les gens sont libérés de la souffrance non pas quand ils éprouvent tel ou tel plaisir fugitif, mais quand ils comprennent l’impermanence de leurs sensations et cessent de courir après.

Bouddha recommandait de cesser de poursuivre les objectifs extérieurs, mais aussi les sentiments intérieurs pour trouver le bonheur.

Selon Henry David Thoreau, la pire chose qui puisse nous arriver, c'est d'arriver à l'heure de notre mort en ayant découvert que nous n'avons pas vécu. Pour éviter cela, vivons dans l'instant présent, vivons délibérément et existons de toute notre âme, de manière intentionnelle, dans la liberté et la simplicité...

Ainsi, toute attente, que ce soit pour obtenir une chose matérielle, vivre une situation ou ressentir une émotion, va à l’encontre du bonheur. C’est pourquoi nous comprenons de plus en plus que le bonheur est dans le moment présent.


Alors peut-on être triste et heureux en même temps ?

Comme on vient de le voir, être triste et être malheureux sont deux choses bien distinctes (tout comme être joyeux et être heureux).

Pour les premiers (triste et joyeux), ce sont des émotions, donc éphémères. Pour les seconds (malheureux et heureux), ce sont des états, donc durables.


Une multitude d'émotions tout au long de la vie

Nous ressentons une multitude d'émotions toute notre vieUne réflexion d’un collègue qui critique notre façon de faire, sentir une bonne odeur en passant près d’une boulangerie, se cogner le pied contre le coin du lit, le coup de fil d’un ami à qui l’on n’a pas parlé depuis longtemps…

L’être humain vit des stimuli multiples chaque jour. Il est donc amené à ressentir autant d’émotions, agréables ou désagréables, et avec plus ou moins d’intensité. Mais c’est sa façon de voir (consciemment ou non) sa vie dans sa globalité qui le fera se considérer heureux ou malheureux.

C’est en cela que la sagesse d’une personne âgée lui fera prendre conscience qu’elle a eu une vie heureuse, même si elle a été parsemée d’événements tristes et douloureux.


Ne pas s'enfermer dans une émotion

Être heureux ne signifie pas ne pas vivre d’événements nous provoquant une émotion de tristesse (ou toute autre émotion désagréable). C’est le fait de ne pas s’y enfermer et de ne pas la transformer en un état permanent. Car c’est au moment où l’on s’identifie à sa tristesse, où l’on se met dans la tête qu’on est réglé pour toujours vivre des moments douloureux ou désagréables, que la frontière entre l’émotion passagère et l’état durable est franchie.

Alors oui, la tristesse peut emmener progressivement une personne à déprimer et être malheureuse. Mais être heureux et être triste ne sont pas incompatibles. L’un est holistique, l’autre spécifique et temporel.


Tristesse, joie... Le mot de la fin

Si vous ressentez de la tristesse, grand bien vous fasse, écoutez-la et donnez-lui sa place, vous ne serez pas malheureux pour autant. Et si vous ressentez de la joie ? Faites de même, tout comme pour chaque émotion. Comme le disait la maman de Forrest Gump : « La vie, c’est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. » Alors certains chocolats ne seront peut-être pas à votre goût, mais saurez-vous quand même apprécier la boîte qui vous a été offerte ?


Quelques Pensées

Aristote

“Le bien humain réside dans une activité de l’âme conforme à la vertu.”

Pour Aristote, philosophe grec de l’Antiquité, le bonheur est le souverain du bien ; le but ultime de toutes nos actions. Pour l’homme, le bonheur repose donc sur la conformité à la raison et à la vertu.

Cependant, la vertu ne suffit pas au bonheur. En effet, Aristote met en avant le fait que l’homme a besoin d’avoir un corps en bonne santé, ainsi que des biens extérieurs.

Epicure

“Le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse.”

Epicure, philosophe grec du grand courant de l’épicurisme, distingue les différents plaisirs. Le plaisir qui apporte souffrance et douleur ; et celui qui apporte la paix de l’âme. Pour Epicure, il faut que l’homme sache différencier ces deux plaisirs pour être heureux.

Confucius

“Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu’il réside dans la façon de la gravir.”

Le sage chinois Confucius a lieu aussi apporté sa vision du bonheur. Le confucianisme inspire aujourd’hui bon nombre de livres, blogs sur le développement personnel, la « positive attitude » et la méditation. Il s’agit tout compte fait de savoir apprécier le moment présent, plutôt que de voir le bonheur comme un but à atteindre.

Lao Tseu

“Si vous êtes déprimé, vous vivez dans le passé. Si vous êtes anxieux, vous vivez dans le futur. Si vous êtes en paix avec vous-même, vous vivez dans le présent. »

Considéré comme le père fondateur du taoïsme, ce sage chinois conseille à tout Homme de vivre dans l’instant présent, sans se soucier de ses actes passés, ni de ceux futurs. Il s’agit concrètement de profiter des joies de la vie paisiblement.

Emmanuel Kant

“Le bonheur est un idéal de l’imagination et non de la raison.”

Emmanuel Kant, philosophe allemand du XVIIIe siècle, assimile la notion de bonheur à la satisfaction complète des besoins et des désirs.

Arthur Schopenhauer

“Le bonheur positif et parfait est impossible ; il faut seulement s’attendre à un état comparativement moins douloureux.”

Arthur Schopenhauer, philosophe allemand du XVIIIe siècle, refuse l’idée que la satisfaction totale des désirs s’identifie à la plénitude ou à la tranquillité. Pour ce philosophe, la quête du bonheur est donc une perte de temps, puisqu’il s’avère introuvable…

John Stuart Mill

“Les actions sont bonnes ou sont mauvaises dans la mesure où elles tendent à accroître le bonheur ou à produire le contraire du bonheur.”

Philosophe partisan de l’utilitarisme, cet économiste britannique du XIXe siècle assimile l’idée du bonheur à une action utile. Pour lui, l’intérêt premier n’est pas le bonheur de l’individu mais la somme de bonheur totalisé pour le plus grand nombre de personnes. 

Friedrich Nietzsche

“Qu’est-ce que le bonheur ? Le sentiment que la puissance croît, qu’une résistance est en voie d’être surmontée.”

Pour le philosophe allemand du XIXe siècle, la vie ne tend pas au bonheur. En effet, selon lui, la vie est une énergie qui pousse tout être vivant à étendre son pouvoir. Elle est donc à la fois force créatrice et destruction.

lundi 1 novembre 2021

20 novembre 2021 Ciné-Philo Film : La Jetée de Chris Marker Nos souvenir sont-ils constructeurs ou prisons?

 


L'analyse du film : https://www.dvdclassik.com/critique/la-jetee-marker

Un Ciné-Philo. C'est un film, une question, un public et la rencontre des trois dans un débat.

Notre film est  La Jetée de Chris Marker ou l’apocalypse du souvenir.  

Pour ceux qui voudraient voir le film avant notre rencontre du samedi 20/10/21 il est visible à l'adresse suivante : https://www.youtube.com/watch?v=fU99W-ZrIHQ 

Il parle de la mémoire. La mémoire est la capacité d'établir une continuité entre mon présent et mon passé : c'est le support de l'identité personnelle, c'est-à-dire de la conscience d'être soi. 

Sans aucun doute mais est on prisonnier de notre mémoire ?   

La jetée 1962
 

La Jetée de Chris Marker est un film français de science-fiction par excellence. un petit garçon assiste à un meurtre depuis la plateforme d'Orly. Cette scène le marque pour toujours ainsi que le regard d'une jeune femme qu'il croise à ce moment là.

Les thèmes du films sont nombreux l'amour, la mémoire,

La mémoire est chez Chris Marker est à la fois un territoire à explorer et un refuge. La mémoire est le départ du présent et définit le futur. Mais elle est le passé ou une image du passé.

Sommes nous construits par nos souvenir ou prisonniers de nos souvenir ?

C'est la question que nous nous poserons samedi 20/11/2021 à 11h après avoir regardé ce film ensemble.


Platon
(v. 428-v. 348 av. J.-C.)
Se souvenir, c’est conserver la trace de sensations imprimées dans la mémoire comme un sceau dans de la cire. Mais se souvenir n’est pas suffisant pour connaître : la connaissance est un « ressouvenir », « une réminiscence des réalités jadis contemplées par notre âme », puis oubliées lorsque l’âme s’est incarnée dans un corps, explique Platon dans le Phédon. Connaître, c’est donc reconnaître, en explorant notre mémoire.

 

Augustin
(354-430)
La mémoire est le présent du passé, établit saint Augustin dans les Confessions. Par définition, le passé est ce qui n’est plus là. Mais en passant, il laisse des traces dans l’esprit, des souvenirs qui nous permettent de mesurer le passage du temps. « L’immense palais de la mémoire », rempli des images de ce qui n’est plus, est donc notre « trésor » le plus précieux : il permet au passé d’être toujours présent dans notre esprit.

 

Locke
(1632-1704)
Comment savoir si l’on est la même personne qu’hier ? Parce qu’on s’en souvient. La mémoire est la capacité d’établir une continuité entre mon présent et mon passé : c’est le support de l’identité personnelle, c’est-à-dire de la conscience d’être soi. « Aussi loin que cette conscience peut s’étendre sur les actions ou les pensées déjà passées, aussi loin s’étend l’identité de cette personne », écrit Locke dans l’Essai sur l’entendement humain.

 

Nietzsche
(1844-1900)
La mémoire nuit à notre santé psychique, explique Nietzsche dans la Généalogie de la morale. Parce qu’elle nous tient prisonniers du passé, la mémoire nous empêche de vivre, en alimentant notre mauvaise conscience. Pour digérer notre passé, pour éviter que nos souvenirs ne nous rendent malades, le philosophe préconise « l’oubli actif » : il faut apprendre à « fermer de temps à autre les portes et les fenêtres de la conscience ».

 

Proust
(1871-1922)
Seule la mémoire involontaire, stimulée par la sensibilité, peut ressusciter le passé. Lorsque l’odeur et la saveur d’une madeleine trempée dans du thé font palpiter un souvenir confus, l’effort de remémoration est incapable de ramener à la conscience « l’instant ancien que l’attraction d’un instant identique est venue de si loin solliciter » ; quand l’effort cesse, soudain le souvenir d’enfance reparaît, avec tout un pan du passé.

 

Freud
(1856-1939)
« La conscience naîtrait là où s’arrête la trace mnésique », écrit Freud dans les Essais de psychanalyse. La mémoire est en effet le royaume de l’inconscient : certains de nos souvenirs y sont déformés, d’autres y sont refoulés, mais ils se rappellent à nous notamment dans les rêves. La mémoire abrite donc les souvenirs que notre conscience a oubliés et que l’analyse peut faire remonter à la surface par un travail de remémoration.

 

Ricœur
(1913-2005)
Face à la fièvre commémorative, mais face aussi au risque de l’oubli, comment définir une « politique de la juste mémoire » ? Dans La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli, le philosophe explique qu’il n’y a pas de mémoire juste sans histoire, car la mémoire vise la fidélité au vécu, alors que l’histoire vise la vérité du passé. Le travail critique de l’historien est nécessaire pour corriger la mémoire et pour lui donner un sens collectif.

Le film 

la thèse du film pourrait être que la mémoire est un outil de préservation au niveau collectif, puisqu'il permet de sauver l'humanité en contactant le futur. Mais au niveau individuel il est simplement un objet létal.