Ce club est la continuité du Club commencé au collège de Carbone en 2012, puis au collège de Noé de 2013 à décembre 2015. Il est aujourd'hui installé à la médiathèque de Noé, au collège du Lherm et à la maternelle de Noé ainsi qu' au Lycée international Charles Daudet de Casablanca.
Pour préparer le débat ----------------------------------------------------
Il convient bien sûr avant tout de définir ce qu'est l'art et le verbe Servir.
Voici les définitions du dictionnaire :
Servir
Étymologie
Du latin servire (« servir », « être esclave », « vivre dans la servitude ») S’acquitter de certains offices, de certaines obligations envers une personne ou une collectivité; S’acquitter de certaines fonctions auprès de quelqu’un comme domestique; Rendre à quelqu’un les mêmes services qu’un domestique rend à son maître; Fournir, s’occuper de quelqu’un, lui procurer marchandise ou service. Rendre de bons offices à quelqu’un, l’aider, le seconder, l’assister. Faire fonctionner. ...
L’art est une activité humaine, le produit de cette activité ou l'idée que l'on s'en fait s'adressant délibérément aux sens, aux émotions, aux intuitions et à l'intellect. On peut dire que l'art est le propre de l'homme, et que cette activité n'a pas de fonction clairement définie.
Effectivement, les définitions de ce concept varient largement selon les époques et les lieux, et aucune d'entre elles n'est universellement acceptée. Ainsi, pour Marcel Mauss1, « un objet d'art, par définition, est l'objet reconnu comme tel par un groupe ». C'est pourquoi les collections de productions artistiques peuvent être classées et appréciées diversement selon les cultures, les auteurs et les institutions... http://fr.wikipedia.org/wiki/Art
Sur les fonctions de l’art bien des questions fusent :
"A quoi sert l'art ?", "A quoi l'a-t-on fait servir ? ", "A quoi doit servir l'art ?". Poser la question "L'art est-il utile ? " peut sembler sacrilège à certains.
Nous devons donc envisager successivement les fonctions esthétiques, humaines, morales et ontologiques.
1. L’ART NE SERT A RIEN
La première fonction de l'art est évidemment de produire de la beauté, puisque c'est sa définition. Et la beauté, étant une finalité sans fin, n'a pas d'autre but qu'elle-même. Elle est pure gratuité et infinie liberté. Elle ne doit rien à personne et ne demande rien d'autre qu'elle-même. Elle se suffit à elle-même, sans finalité utilitaire immédiate. L'art est un jeu désintéressé qui se justifie par sa seule beauté. L'art ne sert à rien (à rien d'autre que lui-même). Il est un luxe totalement inutile, mais dont l'homme ne saurait se passer pour continuer à devenir ce qu'il est.
Il est gratuit et désintéressé. Selon Kant "le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée et libre". Est beau ce qui porte en soi sa propre fin "le beau est ce qui est reconnu sans concept comme l'objet d'une satisfaction nécessaire".
.... Pour ceux qui en veulent plus ...... À quoi sert l’art - Bernard Stiegler : "La puissance d'un groupe capitaliste c'est son esthétique."
Considérée par les uns comme la gardienne de mon identité – puisqu’elle m’assure d’être le même aujourd’hui qu’hier –, la mémoire apparaît à d’autres comme la source d’une croyance illusoire et trompeuse en un moi identique à lui-même au cours du temps. Généalogie d’un long débat qui court depuis le Moyen Âge, au cours duquel les philosophes se répondent – et s’opposent – les uns aux autres.
La mémoire, une technique pour percer les mystères de l’Univers
Raymond Lulle (1232-1315)
Ouvrage de référence : Ars Magna (v. 1277)
Avant l’invention de l’imprimerie, les livres sont peu disponibles. Pour être savant, il faut donc avoir une excellente mémoire et apprendre par cœur des centaines de pages manuscrites ! Impossible d’y parvenir sans utiliser une série d’astuces mnémotechniques mises au point dès l’Antiquité et codifiées notamment par Cicéron. Hérité de la tradition romaine, l’art de la mémoire a surtout au Moyen Âge un usage moral. Thomas d’Aquin s’en sert pour enseigner les vertus. Raymond Lulle, philosophe majorquin contemporain de saint Thomas, en propose une tout autre application : chez lui, l’art de la mémoire devrait permettre d’accéder à une vision mystique de l’Univers ! Avec cette ambition, il rénove la mnémotechnique des Anciens. Celle-ci consistait notamment, pour un orateur, à associer les parties de son discours à certains lieux qu’il a en vue dans son amphithéâtre, puis à parcourir des yeux ces lieux pour retrouver ce qu’il doit dire. Avec Lulle, les lieux sont remplacés par des roues en mouvement : son Ars Magna se présente comme un ensemble de cercles concentriques sur lesquels sont disposées des lettres renvoyant à des concepts. L’art de la mémoire de Lulle est une machine combinatoire qui permet d’harmoniser logique et métaphysique. Il est censé fournir une clé universelle pour percer les mystères de l’Univers, lui-même compris comme un « gigantesque ensemble de symboles ». Selon Lulle, mémoriser les principes, les termes et les combinaisons de son Ars Magna permettrait à celui qui en fait l’effort (qui n’est pas mince !) de transporter en lui-même la vérité.
En l’absence de souvenirs, c’est Dieu qui assure la permanence de mon être
René Descartes (1596-1650)
S’oppose à Raymond Lulle
Ouvrage de référence : Règles pour la direction de l’esprit (v. 1628-1629)et Méditations métaphysiques (1641)
Intéressé par les travaux de Lulle qu’il a lus dans sa jeunesse, Descartes se convainc peu à peu que la mnémotechnique est inutile : « il n’est nul besoin de la mémoire pour toutes les sciences » (Cogitationes privatæ). C’est que notre mémoire est « faible de nature » (Règles pour la direction de l’esprit). Augmenter artificiellement ses capacités n’y change rien. Il faut donc lui préférer la raison et user de celle-ci avec méthode. S’il rejette la mnémotechnique, Descartes s’intéresse à la physiologie de la mémoire. Il en explique le mécanisme par les « plis » que laisseraient les impressions dans le cerveau mais aussi dans le corps. Lorsqu’on admire la virtuosité d’un joueur de luth, remarque Descartes, on s’aperçoit que sa mémoire s’est déposée dans ses mains, comme si ses doigts se souvenaient tout seuls des gestes qu’ils doivent accomplir. Dans les Méditations métaphysiques, Descartes est parvenu à ces affirmations célèbres : « je suis une chose qui pense », ou encore « je pense, donc je suis » (« cogito, ergo sum »). Mais ce célèbre cogito s’expose à une objection embarrassante : quand je ne pense pas, que je dors par exemple, est-ce que j’existe encore ? Refusant de s’aventurer dans l’hypothèse d’une activité psychique inconsciente, Descartes préfère recourir à une solution métaphysique pour résoudre cette énigme : quand je ne suis pas conscient, c’est Dieu qui assure la permanence de mon être. C’est ce qu’il appelle « la création continuée ». Cette solution métaphysique résout moins le problème de l’identité qu’elle ne le pose : sans recourir à Dieu, comment expliquer que je demeure le même, que je pense ou non ?
Je suis ce que je me souviens être
John Locke (1632-1704)
S’oppose à René Descartes
Ouvrage de référence : Essai sur l’entendement humain (1689)
Le philosophe anglais conteste les réflexions de Descartes. Pour lui, la mémoire n’est pas si faible que le prétendait l’auteur des Méditations : elle est « une sorte d’assurance qui dépasse la simple croyance ». Méfiant, en dépit de son protestantisme, envers la tradition métaphysique qui fait le pari qu’il y a dans l’homme une âme immatérielle et immortelle, Locke en vient à définir le moi par la mémoire et par elle seule : « Aussi loin que la conscience peut être étendue en arrière à une action ou pensée passée, aussi loin va l’identité de la personne. »Plus exactement, ce qui fait mon identité est moins ma mémoire que la certitude qu’elle confère à mes actes d’être miens. Car, pour Locke, la mémoire retient non seulement ce qui arrive à la personne mais aussi l’acte de réflexion qui a accompagné l’expérience passée. La raison n’est pas extérieure à la mémoire, mais indissociable de son fonctionnement. C’est pourquoi la mémoire suffit à me définir : pour Locke, je suis ce que je me souviens être. Ce qui est oublié ne me définit pas. Locke assume pleinement les conséquences de cette identification du moi à la mémoire : si Socrate avait tous les souvenirs de Nestor, le héros de la guerre de Troie, il serait Nestor. De même, si on transplantait la mémoire d’un prince dans le corps d’un savetier, ce dernier deviendrait le prince qu’il se souviendrait avoir été. C’est donc le corps du savetier avec la mémoire du prince qu’il faudrait placer sur le trône !
La mémoire donne l’illusion d’une identité stable qui traverse le temps
David Hume (1711-1776)
S’oppose à René Descartes et à John Locke
Ouvrage de référence : Enquête sur l’entendement humain (1748)
L’Écossais rejette tout à la fois les théories de Descartes et de Locke. Il soutient en effet qu’il n’y a pas d’identité personnelle, pas de continuité du moi : « Quand je pénètre le plus intimement dans ce que j’appelle moi-même, je tombe toujours sur une perception particulière ou sur une autre, de chaleur, de froid, de lumière ou d’ombre, d’amour ou de haine, de douleur ou de plaisir. Je ne parviens jamais, à aucun moment, à me saisir moi-même sans une perception et je ne peux jamais rien observer d’autre que la perception. » Le moi n’est qu’un théâtre où passent et repassent les perceptions. Mais « il n’y a pas en lui à proprement parler de simplicité à un moment donné, ni d’identité à différents moments ». Si nous avons l’illusion de posséder un « moi », une identité stable, c’est à cause de la mémoire : en gardant une trace des sensations passées, elle crée l’impression qu’un seul esprit les manipule et les ordonne. Hume écrit, à propos de l’identité : « La mémoire contribue à la créer en produisant la relation de ressemblance entre les perceptions. » L’idée d’une identité stable qui traverse le temps n’est pas fondée en raison : elle repose sur une croyance générée par la mémoire qui n’est elle-même qu’une collection de souvenirs disparates et hétérogènes, et non une faculté possédée par le prétendu moi.
Ma mémoire conserve tout… de manière inconsciente
Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716)
S’oppose àJohn Locke
Ouvrage de référence : Nouveaux Essais sur l’entendement humain (1704, publié en 1765)
Quoi qu’en dise Hume, mon identité me paraît indubitable. Pour preuve : je ne doute pas que je suis la même personne entre le moment où je m’endors et celui où je me réveille. D’où vient cette certitude de la continuité de mon être ? Inventeur du calcul infinitésimal qu’il applique à la psychologie, Leibniz répond que les « liens de consciosité » sont assurés par les « petites perceptions » dont on ne s’aperçoit pas, un peu comme le bruit des vagues est composé de celui de chaque goutte d’eau que pourtant nous n’entendons pas. Autrement dit, mon identité ne repose pas uniquement sur un « je » transparent à lui-même comme le veut Descartes, ni sur une succession de souvenirs conscients comme l’affirme Locke. Au contraire, il faut admettre que toute activité psychique n’est pas consciente, que la mémoire va « confusément à l’infini ». Penseur de l’harmonie préétablie, Leibniz soutient de plus une hypothèse métaphysique hardie : mon individualité (qu’il appelle une « monade ») reflète de manière singulière, en raison de la place qu’elle occupe dans l’espace et dans le temps, la totalité du scénario de l’Univers. Je peux donc dire que je suis ma mémoire en ce sens que mon être conserve tout ce qui est arrivé et contient par avance tout ce qui arrivera. Mais cette mémoire élargie, infiniment riche, susceptible de me définir parce qu’elle contient mon passé et mon futur, n’est que virtuelle pour le « je » conscient : elle m’est inaccessible.
L’oubli est la condition même de la vie
Friedrich Nietzsche (1844-1900)
S’oppose à René Descartes
Ouvrage de référence : Deuxième Considération inactuelle (1874)
Nietzsche rejoint Hume dans sa critique du « je pense, donc je suis ». Ce fameux « je », pour Nietzsche, n’est qu’un pronom, pire, une « fiction grammaticale ». Mais cette fiction ne repose pas sur le fonctionnement naturel de la mémoire, ajoute Nietzsche qui s’éloigne ici de Hume, car l’être humain, comme animal, est naturellement oublieux. La mémoire n’est donc qu’un artifice, une création de la civilisation. Son développement a été commandé par ceux qui ont voulu faire de l’homme un animal obéissant, capable de tenir ses promesses : « On applique une chose au fer rouge pour qu’elle reste dans la mémoire: seul ce qui reste dans la mémoire ne cesse de faire souffrir. » Le « je » qui doit répondre de ses actes, qui doit rembourser ses créanciers ou comparaître devant un tribunal en cas de délit, est le résultat d’un tel dressage. Et si la mémoire participe de son édification, c’est dans la mesure où la douleur est « l’adjuvant le plus puissant de la mnémotechnique ». En conséquence, Nietzsche invite à repenser l’identité en l’affranchissant de la cruauté qui l’a générée. Dénonçant ceux qui s’intoxiquent avec leur mémoire, Nietzsche prône l’oubli parce que celui-ci est la condition même de la vie. La volonté en moi est affermie, décuplée, rendue plus libre et plus vivante par l’oubli, car « nul bonheur, nulle sérénité, nulle espérance, nulle fierté, nulle jouissance de l’instant présent ne pourrait exister sans faculté d’oubli». Pourtant, Nietzsche ne condamne pas totalement la mémoire : elle est aussi une force active de sélection. Il y a de bons « ruminants », ce sont ceux qui n’utilisent leur mémoire que pour amasser les forces du passé et augmenter leur puissance d’exister. « L’histoire ne peut être supportée que par les fortes personnalités, pour les plus faibles, elle achève de les effacer. »
Conscience et mémoire s’excluent
Sigmund Freud (1856-1939)
S’oppose àRené Descartes
Prolonge G. W. Leibniz et Friedrich Nietzsche
Ouvrage de référence : De l’interprétation des rêves (1900)
Comme Nietzsche, Freud fait de l’être humain un champ de forces en conflit. Mais c’est surtout l’approfondissement de la notion d’inconscient, ébauchée par Leibniz avec les « petites perceptions », qui permet au père de la psychanalyse de mettre en valeur le rôle de la mémoire dans la construction de l’identité. Freud invente l’expression de « traces mnésiques » et montre que la mémoire qui me permettrait de connaître mon moi profond ne peut être que partielle, sinon déformante. Nous ne nous souvenons pas de notre toute petite enfance, par exemple. Freud invente aussi un concept particulier, celui de « souvenir-écran » (Psychopathologie de la vie quotidienne). Ces souvenirs, explique le psychanalyste, sont « anormalement clairs ». Le patient se les rappelle d’autant mieux qu’il a besoin d’oublier quelque chose d’autre qui s’est produit presque au même moment. Ainsi, vous vous rappelez parfaitement un événement banal, avoir perdu un bonnet, mais non un deuil qui vous a frappé deux jours plus tard. Les souvenirs-écrans permettent de cacher et de refouler des chocs traumatiques et de contribuer à la reconstruction de notre identité. Mais si les souvenirs les plus archaïques sont à jamais inaccessibles, enfouis en moi, et les traumatismes occultés en raison de leur caractère déplaisant ou inavouable, cela implique que le fondement de mon être m’échappe. Ma mémoire imparfaite me rend obscur à moi-même. Elle m’oblige à me satisfaire d’une histoire personnelle dont l’authenticité demeure incertaine, car « conscience et mémoire s’excluent » (lettre à Fliess, décembre 1896).
Le souvenir pur permet de saisir la profondeur de l’être
Henri Bergson (1859-1941)
S’oppose àFriedrich Nietzsche
Ouvrage de référence : Matière et Mémoire (1896)
Bergson, bon connaisseur des théories neuropsychologiques de son époque, refuse d’expliquer la mémoire par la seule matière. Il réhabilite le dualisme entre l’âme et le corps que Nietzsche contestait et promeut une « métaphysique positive ». Il y a, pour lui, deux mémoires : la mémoire-habitude et la mémoire pure. La première est un « mécanisme tout monté », issu de l’expérience du corps, qui aide à percevoir et à agir : « reconnaître un objet usuel consiste surtout à savoir s’en servir ». Le cerveau, centre sensori-moteur, serait l’organe de cette mémoire tournée vers l’action, spatialisée, qui sélectionne ce qui est utile pour vivre au présent. La seconde mémoire, qui est pour Bergson la vraie mémoire, est faite de tout ce qui n’est pas consciemment perçu et qui ne peut être appréhendé que par l’âme : « le souvenir pur n’intéresse aucune partie de mon corps ». Ni sensation ni même image, c’est ce type de souvenir qui me permet de quitter le présent toujours lié à l’action et de saisir la profondeur même du temps, c’est-à-dire de l’être, car, pour Bergson, seul ce qui dure est. Le passé est indestructible tout comme la mémoire qui ne s’en distingue pas, puisqu’« il est impossible de distinguer entre la durée, si courte soit-elle, qui sépare deux instants et une mémoire qui les relierait l’un à l’autre ». Spirituelle et non pas matérielle, irréductible au cerveau, la vraie mémoire est intégrale, parce qu’elle se confond avec tout ce qui arrive : elle n’est pas en moi, mais c’est moi qui suis en elle puisque pour trouver un souvenir, il faut s’installer dans le passé.
L’identité est ce que l’on se raconte être
Paul Ricœur (1913-2005)
S’oppose à John Locke
Prolonge Sigmund Freud
Ouvrage de référence : Soi-même comme un autre (1996) et La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli (2000)
Dans La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli, Ricœur conteste la théorie de l’identité de Locke parce qu’elle ignore la pluralité des mémoires et en particulier celle du corps. Il revisite l’exemple du prince et du savetier, proposé par Locke. Pourquoi le remplacement de la mémoire du savetier par celle du prince ne suffirait-il pas à transformer le savetier en prince ? Parce que la mémoire du corps du savetier viendrait interférer avec cette nouvelle mémoire psychique. Le savoir-faire qui est dans ses mains l’étonnerait et son attitude s’en ressentirait. Sur le trône, il ne s’assiérait pas du tout de façon princière et serait sans doute embarrassé par les couverts à poisson ! Mais si l’identité doit beaucoup à notre rapport au corps et au désir comme l’a vu Freud, elle se comprend mieux encore par le récit, soutient Ricœur : je suis ce que je me raconte être. C’est l’« identité narrative » qui permet de tenir ensemble les différents aspects du moi : d’un côté, mon identité est ce que je suis aux yeux des autres (tel homme, de tel âge, exerçant telle profession…) ; de l’autre, elle est façonnée par l’histoire que je me raconte à moi-même sur moi-même. Ainsi « l’opération narrative développe un concept tout à fait original d’identité dynamique ». Se raconter, c’est mettre en intrigue son propre vécu. Cependant, en raison de sa fragilité, la mémoire requise pour me reconnaître moi-même ne peut faire de la vie racontée qu’un « mixte instable entre fabulation et expérience ». La mémoire et l’imagination travaillent ensemble pour reconfigurer par le récit ce que je prétends savoir de moi.
Ciné-Philo en hommage à Antonio Del-Pino, Philosophe Vénézuélien né dans un bidonville de Caracas il a peut-être 72 ans ou 76 ans. Parmi ces multiples compétences dont l'expertise informatique cet ancien professeur d'université en Chimie était Docteur en science de l'éducation et accessoirement mon ami. Il nous a quitté il y a un an. En hommage à sa pensé philosophique nous vous proposons un Ciné-Philo un peu spécial autour de l'un de ses films favoris : Zardoz.
Zardoz est un film de série "Z". Mais comme parfois quand la forme n'exige plus, le fond devient alors prédominant. Avec le temps, le film est devenu un classique que les élèves des écoles de Cinéma du monde entier regardent en riant de la gaucherie des trucages et puis, la confusion gagnant du terrain au fur et à mesure que le film avance, Ils se retrouve au petit matin philosophant sur la vie, la mort, l'amour, l'amitié, le travail, internet, la violence, la trahison, Dieu et la science et pour finir l'immortalité.
Oui, on peut trouver Sean Connery portant slip rouge ridicule! Quoi que, quel bel animal.
Mais quand du bout de son pistolet il va vous demander non pas la bourse ou la vie mais : "L'éternité ou la vie?", vous lui répondrez quoi , vous? Il y a juste un an, mon ami Antonio Del-Pino a répondu sans hésiter devant cette question : "LA VIE" et il s'est écroulé.
Venez voir ce qui est indiscutablement le nanar le plus philosophique du XXème siècle.
En 2005, le film figure dans la liste The 100 Most Enjoyably Bad Movies Ever Made (« Les 100 plus agréablement mauvais films jamais faits ») du livre The Official Razzie Movie Guide de John J. B. Wilson (en) (cofondateur des Razzie Awards).
C'est donc une OFNI (Objet Filmé Non Identifié) que nous vous proposons et si vous avez une ouverture d'esprit comparable à celle qu'avait A. Del-Pino peut-être direz-vous après l'avoir vu, comme le réalisateur-scénariste britannique Ben Wheatley, que Zardoz est un de vos films préférés.
Zardoz est un film de science-fiction américano-britannico-irlandais, écrit et réalisé par John Boorman, sorti en 1974.
Alors que les femmes travaillent à obtenir une considération égale à celle des hommes, des être humains déclarent ne plus se reconnaitre basiquement "homme ou femme". L'égalité homme-femme les exclut-elle encore d'avantage ou est-ce le même combat ?
Ce débat doit il s'étendre systématiquement aux LGBT ou au contraire devons nous séparer les choses pour pouvoir avancer. Par exemple, les politiques de parité dans les élections doivent être revues, élargies ou abandonnées?
Les LGBT aide-t-il la cause féministe ou brouillent-t-iels les cartes et les repères faisant alors malgré eux le jeu des conservateurs. Si les luttes contre les discriminations homophobes et sexistes se rejoignent dès qu’il s’agit de refuser le modèle de société actuel pensé et construit pour le mâle (blanc) supradominant.
Pouvons nous convenir qu'il est plus difficile d'effectuer des actions passant par la modélisation des personnes, comme les lois sur la parité. Il est aussi plus difficile (voir illégal) d'effectuer des statistiques sur des population dont la déclaration de sentiment d'appartenance à un groupe est protégé par les lois sur le respect de la vie privé (RGDP) et quelle est la valeur légale d'un sentiment d'appartenance?
On peu aussi se poser la question sur ce qui peut apparaître comme plus généralement le remplacement du sexe par le genre. Si cette proposition est soutenable dans un droit individuel, elle n'a aucun sens scientifique dans un domaine ou le corps d'une femme et celui d'un homme ne sont pas identique. Loi et science doivent-ils s'ignorer? Doit-on préfixé chaque mot pouvant donner lieu à contresens d'un terme legal ou scientifique pour savoir de quoi l'on parle comme dans l'usage de Mère biologique, Mère porteuse ou mère adoptive. Le mot maman ne pouvant alors être utilisé que dans le domaine de l'intime.
Bref : la complexité amenée par cette question du genre est-elle finalement un frein à l'égalité de chacun ou une aide ?
Atelier conçue
par Jean-Charles Pettier,
docteur en sciences de l’éducation
et en philosophie,
professeur à l’IUFM de Créteil.
Les objectifs
✔ Décrire une variété d’exemples de situations de sa vie quotidienne où il se sépare de ses parents ;
✔ Décrire d’autres situations où il se sépare d’autres personnes (plus ou moins proches «affectivement») ;
✔ Élargir le propos en évoquant des séparations où il peut n’être concerné que par conséquence (des proches de l’enfant se séparent), voire n’être que spectateur ;
✔ En préciser les raisons et les circonstances, notamment en identifiant des séparations brèves, d’autres plus longues, des séparations «désirées», voire voulues et attendues, ou pas (par exemple, quand on est avec des gens que l’on n’aime pas), des séparations correspondant ou pas à la perte d’amour, notamment à son égard ;
✔ Problématiser les différentes séparations évoquées, en s’interrogeant sur leur nécessité, parfois en regard de leur durée (se séparer plus longtemps ou plus souvent qu’il ne serait nécessaire) ;
✔ Identifier la particularité de la séparation «scolaire» en étant amené à préciser ce que l’on vient faire à l’école. Pouvoir faire correspondre la séparation «scolaire», le fait de grandir et la nécessité d’apprendre ;
✔ Identifier éventuellement une séparation plus «définitive», la mort, pour pouvoir préciser, par comparaison, le statut plus ou moins temporaire des autres séparations («ce n’est pas pour toujours») ;
✔ Décrire son «ressenti» lors de ces situations différentes : comment cela fait «dans sa tête» et «dans son cœur», lors de la séparation (éventuellement : avant, pendant et après) ;
✔ Identifier ce qui aide à supporter les différentes séparations : l’habitude, la confiance en la parole donnée («je reviens tout à l’heure»), le doudou... ;
✔ Décrire la fin de la séparation, les retrouvailles (en différenciant à nouveau les retrouvailles attendues et désirées, d’autres types de craintes
Ce que nous appelons nous adulte, "La micro violence" est faîte d'injures, de bousculades, de regards menaçants qui n'en sont pas moins tout au long d'une adolescence, un moyen de briser les individus.
Pas assez caractérisé pour faire l'objet d'une punition ou d'un signalement aux parents, pas assez répétitif pour être classé "Harcèlement" , ce qui est quand un adulte le voit, immédiatement typé comme "Mais, Monsieur ou Madame, on s'amuse !" n'en est pas moins une source de stress pour les victimes, les spectateurs et peut-être même les auteurs.
A voir notre président, que je pense très bien informé et relativement responsable, faire du jet ski, avant de nous parler de sobriété, je me suis dit : "Cet homme sait des choses que je ne sais pas!" .
Tout est foutu, il profite à fond! Mais pas de la fin des vacances non, il profite de la fin du monde.
Et s'il avait raison ?
Alors j'ai cherché s'il y avait d'autres issues. Peut-on encore sauver la planète ? Si la réponse est non, alors, foutu pour foutu pourquoi pas se faire une grande bouffe ?
Philosophiquement, France Culture nous propose une heure sur la question
D'un point de vue factuel, le truc est mal engagé : La décennie 2010-2019 représente à elle seule 17% de toutes ces émissions de gaz à effet de serre depuis 1850. Certes nous accélérons moins fort depuis car sur cette même période, la croissance annuelle moyenne des émissions a été d'1,3% par an, alors qu'elle était de 2,1% entre 2000 et 2009. En gros on ne freine pas, on accélère juste moins fort. Alors qu’il faudrait être debout sur les freins. Et selon le rapport, en imaginant que les engagements des gouvernements pris lors de la Cop26 soient tenus et même qu'ils renforcent leurs politiques actuelles, la planète devrait se réchauffer de +3,2 degrés d'ici 2100, avec des conséquences catastrophiques pour l'humanité.
Du coté des neuro-sciences pas beaucoup plus d'espoir : Sébastien Bohler docteur en neuroscience et rédacteur en chef du magazine Cerveau et psycho pense que le premier coupable à incriminer n'est pas l'avidité des hommes ou leur supposée méchanceté mais bien, de manière plus banalement physiologique, la constitution même de notre cerveau lui-même. Dans son livre, Le Bug Humain, il déclare que nous ne serions tout simplement pas capable d'agir raisonablement à moins de subir un conditionement extrème.
En gros, on doit tous changer et vite? Soyons clair, pour ça, une solution serait peut-être une énorme éco-dictature pour nous reprogrammer et nous contraindre à agir vite avec plus de sobriété. Qui veut ça ?
Loup , sanglier, renard, chat, aigle, panterre ? Quel est votre animal totem ?
On vous propose une méditation orienté vers la terre d'en bas pour y rencontrer votre animal Totem.
Depuis quelques années, les voyages chamaniques sont devenus des voyages touristiques cotés. Est-ce le manque de nature, notre culture qui s'en détache trop ou trop vite ? Est-ce un goût pour les espaces délaissés qui redeviennent des espaces à découvrir ?
Après notre cérémonie, nous nous poserons les questions :
Qui est l'animal qui est en nous et où est-il ?
Et pourquoi cette fascination et pourquoi cela nous apparaît comme normal (si une personne nous déclarait vouloir rencontrer sa boîte d'allumettes ou sa machine à lavertotem, qu'en penserions nous ?)
Des pauvres et des riches ? les joueurs de foot
sont-ils trop payés ?
Eléments de référence
Les inégalités économiques se sont rapidement amplifiées dans la plupart des pays depuis le début de la crise. Près de la moitié des richesses mondiales est aujourd'hui détenue par 1% de la population seulement. Les 85 personnes les plus riches de la planète possèdent autant que les 3 milliards et demi les plus pauvres !
Neymar domine ce classement avec son salaire mensuel brut de 4.083.000 euros soit 40 million de dyrams par mois, devant la star argentine Lionel Messi , arrivée l'été dernier en provenance du FC Barcelone (3.375.000 euros) 30 millions de dyram et Kylian Mbappé (2.220.000 euros) 20 millions de dyrams par mois , qui arrive en fin de contrat.
Le salaire moyen au Maroc est de 340 euros
Questions
Que'est ce qui pourrait faire que certains gagnent plus que d'autres
Est ce normal que certains gagnent plus que d'autres ?
L'argent est-elle la seule chose à considérer quand on parle de richesse ?
Qui devraient gagner le plus d'argent si on accepte les différences de salaire ?
Les joueurs de foot sont-ils trop payés ?
La violence - Peut-on vivre sans?
L'aimons-nous?
En spectacle, dans le sport nous regardons la violence, au cinéma plus le
film est violent plus nous en sommes friand. Rien ne fascine comme un incendie
... alors aimons-nous la violence ?
La violence fait vendre : "Jeudi dernier, Le Parisien augmentait son tirage de 6 % par rapport à sa moyenne annuelle. Soit 27 400 exemplaires supplémentaires. Et pour cause. En une, un titre choc : « Bandes de banlieue : la nouvelle menace ». "
C'est quoi la violence ? : Force brutale pour
soumettre qqn.
Si la plupart des penseurs rejettent la violence au nom du respect des
individus (Sartre, Alain) ou du pacifisme (Kant, Derrida, Arendt), certains
philosophes (Marx, Engels, Nietzsche, Hegel) ont souligné le rôle moteur de la
violence dans l'avancée des sociétés ou des rapports humains :
Chez Hegel, la lutte des consciences permet à l'individu de se poser en
tant que tel. Sans opposition, la conscience ne peut parvenir à la réflexivité.
- Chez Sartre, l'existence même d'autrui est violence en ce qu'il porte un
regard, une objectivité sur moi. Cette violence me permet néanmoins d'entrer en
communication avec autrui.
- Chez Marx, la violence permet d'accoucher d'une société libre, de
renverser les rapports de classes.
- Chez Weber, la violence est nécessaire à l'exercice de l'autorité de
l'Etat.
- Chez http://la-philosophie.com/le-prince-machiavel, elle peut se
justifier si l'objectif de la violence est la paix.
Citations
- Tous les États-nations naissent et se fondent dans la violence. Je crois
cette vérité irrécusable. Sans même exhiber à ce sujet des spectacles atroces,
il suffit de souligner une loi de structure : le moment de fondation, le moment
instituteur est antérieur à la loi ou à la légitimité qu’il instaure. Il est
donc hors la loi, et violent par là-même (Derrida)
- Etre politique, vivre dans une polis, cela signifiait que toutes choses
se décidaient par la parole et la persuasion et non par la force ni la violence
(Arendt)
- Il y a des moments où la violence est la seule façon dont on puisse
assurer la justice sociale (Eliot)
Questions
La violence est-elle la preuve de la puissance ?
Peut on dominer quelqu'un sans violence ?
La violence est-elle naturelle ou apprise ?
Peut-on légitimement faire acte de violence pour maintenir l'ordre
? (Police, Batman)
La violence dans le sport, au cinéma est-elle admissible ?
La violence dans la nature (ouragan, inondation)
Pourquoi la regardons nous ?
C’est quoi le bonheur ?
Le bonheur, en philosophie, peut se définir comme l'état de complète satisfaction. Dans la philosophie antique (Epicure a écrit le premier traité du bonheur : La lettre à Ménécée), le but de la vie humaine est le bonheur, fin parfaite et Souverain Bien (summum bonum) ou pas ?
Quelques questions :
Définition ?
Est-il possible d'être heureux ?
Le plaisir et le bonheur ?
Pour être heureux doit-on satisfaire ses désirs ?
Qu'est ce qui nous rend heureux ?
Peut on pleurer de bonheur ? -
Peut on être triste et heureux à la fois ? On sait comment que l'on est heureux ?
Le bonheur est-il vraiment la chose la plus importante de votre vie ?
Accepteriez vous d'être heureux en étant opéré et avec juste l'envie de compter les brins d'herbes.
C’est quoi l’amitié ?
Définition : Sentiment réciproque d'affection ou de sympathie qui ne se fonde ni sur la parenté ni sur l'attrait sexuel.
Questions :
Amitié fille-garçon ?
C'est quoi un véritable ami ? Celui a qui ont dit tout et qui nous incite à agir pour notre propre bien ?
Le meilleur ami ?
Qu'est-ce qui est important dans l'amitié ?
Peut-on avoir plusieurs meilleurs amis ?
L’amitié nous rend meilleurs ou jaloux ?
Aristote 3 types d'amitié : l’amitié utile, fondée sur l’intérêt, l’amitié agréable, qui repose sur le plaisir, et enfin l’amitié, plus rare et plus exigeante, qui a pour fondement la vertu (admiration de l'honnêteté et de la bonté de l'autre) en voyez vous d'autres ?
C’est quoi la gentillesse ?
Définition : « être gentil•le, c'est rendre service à quelqu'un qui nous le demande [sans contrepartie] ». Ce n'est donc pas très difficile… et c'est tout bénef', puisque vous vous sentez mieux après. Alors, pensez à montrer un peu de gentillesse de temps en temps ! C'est un premier pas vers la sainteté
Questions :
- Si la gentillesse est tout bénef pourquoi ne sommes nous pas toujours gentils
- Pourquoi la gentillesse est-elle mal vue ?
- Pourquoi la gentillesse est une force ? La gentillesse est plus qu'une force : c'est une philosophie de vie et une ouverture sur le monde, un vecteur de relations et d'opportunités.
- Pourquoi les gens abusent de la gentillesse ? Certaines personnes abusent de leurs “amis” D'autres sont gentilles en permanence car elles ne supportent pas l'idée-même d'un conflit.
- Peut-on être aimable partout, tout le temps, avec tout le monde ?
- Peut on être gentil et dire Non ? Comment être aussi gentil avec soi même ?
La beauté, comment la reconnaître ? Est-ce important ?
Définition :
Le beau ou la beauté est une notion abstraite liée à de nombreux aspects de l'existence humaine. Ce concept est étudié principalement par la discipline philosophique de l'esthétique, ... (définiiton de misère)
Qu'est ce que cela nous fait ?
Questions :
Qu'est ce que je resent quand je dis c'est beau ?
La beauté est-elle superficielle ? Importante ?
La beauté est-elle un moyen de se découvrir par l'émotion devant un objet que l'on penserait nous laisser insensible?
La beauté est-elle un mystère ? Devons nous accepter de na pas comprendre pourquoi c'est beau ?
Si on explique pourquoi c'est beau, est ce moins beau ?
Le beau est-il un moyen d'aller vers le bonheur ?
Qu'est ce qui est beau pour toi et pourquoi tu dis que c'est beau ?
Quand on dit c'est beau, qu'est ce que l'on dit ? Est ce que l'on doute ?
Que ce passe t il si l'autre à coté de nous pense au contraire que ce n'est pas beau ?
La beauté est elle un moyen d'accepter l'inexplicable ?
Si nous étions tous les mêmes ? exactement les mêmes ?
Il y avait une fois une petite fille qui s’appelle Jacqueline. Elle avait une maman qui s’appelait Madame Jacqueline. Le papa de la petite Jacqueline s’appelait Monsieur Jacqueline. La petite Jacqueline avait deux sœurs qui s’appelaient toutes les deux Jacqueline, et deux petits cousins qui s’appelaient Jacqueline, et deux cousines qui s’appelaient Jacqueline et une tante et un oncle qui s’appelaient Jacqueline…
Un sujet d'absurde. L'absurde en philosophie est un moyen de nettoyer toutes la doxa. En effet il n'y est plus possible d'y faire référence à une pensée classique, l'ordre est devenu le chaos. Avec ce sujet le chaos est en fait l'ordre suprême puisque tous pareils, nous sommes alors tous égaux, tous pareils, tous en ordre.
Le sujet est étrange, comme un jeu. C’est une expérience de pensée ou nous avons tous exactement la même apparence, le même nom et le même prénom, le même travail et nous habitons dans exactement le même appartement.
Nous avons les mêmes gouts, les mêmes vêtements.
Les élèves doivent poser des questions à partir de l’énoncé « Tous pareils » de l’expérience de pensée pour découvrir progressivement la puissance du jeu et les inconvénients d’une telle situation et peut-être aussi les avantages.
Nous serions comme des fourmis, pour un humain, tous pareils ….
Comment savoir ce qui est bien et mal ?
Une séance au format "Matthew Lipman" . Nous lirons donc le texte ensemble. Chacun s'arretant à un poit ou à une virgule. Puis nous nous demanderons ce qu'est le bien ou le mal et ce qui doir nous conduire dans la vie pour faire ou recevoir ce qui est bien ou mal.
Ce qui m'arrive est-il bien ou mal ?
Un pauvre paysan chinois travaillait dur, aidé dans les travaux des champs par son fils. Rassemblant toutes ses économies, il partit au marché acheter un cheval pour soulager leur labeur. C’est une superbe bête qui tire la charrette pour rentrer les récoltes, rapporter le bois, et bien d’autres taches encore. Ce qui satisfait les deux hommes.
Son voisin voyant cela se montra jaloux, et proposa au pauvre paysan d’acheter son cheval.
Le paysan répondit : " Ce cheval est beaucoup plus qu’un animal pour moi, c’est un ami, je ne veux pas le vendre ".
Un jour, le cheval sauta au-dessus de la clôture et disparut.
Le voisin passant devant l’écurie vide dit au fermier : " C’était prévisible qu’on la volerait cette bête ! Pourquoi ne me l’avez-vous pas vendue ? Vous n’avez pas de chance ! ".
Le paysan se montra plus circonspect : " N’exagérons rien dit-il. Le cheval ne se trouve plus dans l’écurie, c’est un fait ! Tout le reste n’est qu’une question d’appréciation de votre part. Comment savoir si c’est une chance ou une malchance ? Nous ne connaissons qu’un fragment de l’histoire. Qui sait ce qu’il adviendra ? ".
Le voisin se moquait du vieil homme. Il le considérait depuis longtemps comme un simple d’esprit. Le fermier n’est pas assez riche pour s’acheter un autre cheval, et continue de travailler dur avec son fils. Quinze jours plus tard, le cheval revint. Il n’avait pas été volé ; il s’était tout simplement mis au vert, et ramenait une douzaine de chevaux sauvages de son escapade.
Le voisin du fermier vint lui rendre visite : " Vous aviez raison, ce n’était pas un vol. Vous avez de la chance ! "
" Je n’irais pas jusque-là " dit le paysan. "Je me contenterais de dire que mon cheval est revenu. Comment savoir si c’est une chance ou une malchance ? Ce n’est qu’un épisode ".
Le paysan demande à son fils de dresser les étalons sauvages, ce qu’il entreprit. Au cours d’une séance de dressage, un des chevaux jeta son cavalier à terre et le piétina, lui cassant une jambe.
Le voisin vint une fois de plus donner son avis : " Pauvre ami, vous n’avez pas de chance, voici que ton fils unique est estropié. Qui donc vous aidera pour les travaux de la ferme ? Vous êtes vraiment à plaindre."
" Voyons, " rétorqua le paysan, " n’allez pas si vite. Mon fils a perdu l’usage de sa jambe, c’est tout. Qui dira ce que cela nous aura apporté ? Nul ne peut prédire l’avenir ".
Quelque temps plus tard, la guerre éclata. Tous les jeunes hommes du village furent enrôlés dans l’armée, sauf l’invalide.
« Vieil homme, " se lamenta le voisin, vous aviez raison ; " votre fils ne peut plus marcher, mais il reste auprès de vous, tandis que nos fils vont se faire tuer "
" Je vous en prie " répondit le paysan, " ne jugez pas hâtivement. Vos jeunes sont enrôlés dans l’armée, le mien reste à la maison, c’est tout ce que nous puissions dire. Est-ce un bien ou un mal ? Qui peut le dire ? ".
Lao Tseu vécut au 5ème ou 6ème siècle avant J.C
Question :
Le bien est-il la vertu
Le mal est-il ce qui fait souffir
Le bien et le mal existe t il dans la nature
Est ce que au fond de moi, je sais quand je fais mal ou pas ?
Si la conscience est le jugement pratique par lequel le sujet distingue le Bien et le Mal et apprécie moralement ses actes et ceux d'autrui ? par qu'elle question pouvons nous trouver ce qui est bien et mal.
C’est quoi la liberté ?
Encore un Lipman. Nous partirons de la fable que je vais lire pour réfléchir ensuite à la liberté ?
Monsieur Seguin n’avait pas de chance avec ses chèvres. C’était toujours la même histoire. Elles cassaient leur corde, s’en allaient dans la montagne et là-haut, le loup les mangeait. Ainsi, il perdit six chèvres. Ces bêtes étaient têtues tout comme monsieur Seguin. Il décida alors d’acheter une nouvelle chèvre, plus jeune que les précédentes. Cette dernière était petite avec un regard doux et de longs poils blancs. Il l’appela Blanchette. Elle était docile, se laissant traire sans bouger, elle raffolait des caresses prodiguées par le vieil homme. Il pensait : “Celle-là est contente, elle ne me quittera jamais !”
Mais il se trompait. La petite chèvre rêvait en regardant la montagne et en oubliait de brouter. Elle voulait aller gambader loin, très loin où il y avait tant de feuilles à manger et toute la place pour trotter dans les verts pâturages.
Un matin, alors que monsieur Seguin était venu traire Blanchette, il ne trouva que quelques gouttes de lait dans son seau.
- Tu as maigri, dit monsieur Seguin inquiet. Es-tu malade ?
- Non monsieur Seguin, je m’ennuie. Je veux aller jouer dans la montagne.
- Comment ? Cria monsieur Seguin. Blanchette, tu veux me quitter ? Est-ce que l’herbe te manque ici ? Peut-être que ta corde est trop courte ; veux-tu que je l’allonge
- Oh non ! Monsieur Seguin. Ce n’est pas la peine, votre jardin est trop petit. Je le connais par cœur et j’ai déjà tout mangé.
- Alors qu’est-ce qu’il te faut ? Qu’est-ce que tu veux?
- Je veux partir à la découverte de la montagne !
- Mais malheureuse, tu ne sais pas qu’il y a le loup de la montagne ?
- Je lui donnerai des coups de corne pour me défendre, monsieur Seguin.
- Le loup se moque bien de tes cornes. Il a mangé des chèvres bien plus grosses que toi ! Eh bien, non… Je te sauverai et pour cela, je vais t’enfermer dans l’étable, car tu ne comprends pas le danger qui rôde sur la colline.
Monsieur Seguin emporta la petite chèvre dans une étable sombre. Il ferma la porte à double tour mais oublia de fermer la fenêtre. Blanchette profita de son oubli et sauta. Elle courut en direction de la montagne colorée de fleurs sauvages.
Pour elle, c’était la fête. La nature la reçut comme une petite reine. Les arbres se baissaient jusqu'à terre pour la caresser du bout de leurs branches. Tout sentait si bon. Blanchette goûtait à tout, sautait partout, roulait les pattes en l’air et glissait le long des pentes.
Une fois, au bord d’un plateau de verdure, elle aperçut en bas, tout en bas dans la plaine, la minuscule ferme de monsieur Seguin.
- Que c’est petit ! Dit-elle. Comment ai-je pu tenir là-dedans ?
Blanchette se concentra et entendu le pauvre homme crier :
- Reviens Blanchette ! Reviens !
Mais il était trop tard, la nuit tombait. En bas, la maison de monsieur Seguin disparaissait dans le brouillard ainsi que tous les champs aux alentours. Dans le silence et le noir, Blanchette entendit derrière elle un bruit de feuilles.
Elle se retourna et vit dans l’ombre deux oreilles courtes toutes droites, avec des yeux qui luisaient : c’était le loup ! Énorme, immobile, il était devant elle et la détaillait avec gourmandise tout en se passant sa langue rouge sur ses babines.
Pour se défendre des attaques du loup, Blanchette se mit en garde, la tête basse et les cornes en avant.
À coup de crocs, de cornes, de sabots et de griffes, le loup et la chèvre se bâtirent toute la nuit. La courageuse chèvre résista jusqu’au matin.
- Enfin ! Dit la pauvre chèvre épuisée.
Blanchette avait attendu courageusement le jour pour se laisser tomber dans cette herbe verte qu’elle aimait tant. À bout de souffle, elle abandonna le combat et succomba face au loup.
Sophie Bourguignon
Questions
Blanchette voulait être libre est ec normal ? Pouvait elle être libre ? ëtre libre cela veut il dire être seul ?
Comment pouvez faire Blanquette pour être libre et ne pas se faire manger par le loup
Choir de partir courir est-ce la liberté ou trop d'envie qui fait que l'on fait une bétise en le sachant o un manque d'information ou de confiance dans ce que lui dit M. Séguin ou encore le désir d'être plus fort que le loup, le désir de devenir le loup ?
Réfléxion
Au niveau plus élevé, la liberté s'identifie avec la spontanéité des tendances. L'homme est libre quand il peut réaliser ses désirs (Epicure). Mais certaines tendances sont néfastes et nous luttons naturellement contre elles. La spontanéité ne peut donc consister à oébir à ses passions.
La liberté se définit par la possibilité de choisir.
La liberté consiste souvent à “changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde” (Descartes).
C’est quoi l’art ? As quoi ça sert ?
Dans notre monde ou tout doit "servir" à obtenir plus de ce plus à jouir l'art sa pratique, sa contemplation, son expérimentation on parfois du mal à trouver une raison d'être.
Questions
C'est qui un artiste
L'art est-il pratiqué dans votre famille ?
Aimez vous dessiner, peindre, chantez, dansez ?
L'art peut il nous faire changer d'avis, nous changer ? nous faire peur, pleurer rire ?
Une oeuvre d'art est-elle un lien entre deux amis, deux amoureux ?
Parfois vous ecoutez de la musique est-ce que cela ne change pas le monde ?
Reflexions
L'homme est-il artiste par nature ?
fonction de l'art dans la société
Il permet l’expression des individus.
Il permet à chacun d’entrer en communion d’esprit avec d’autres individus, d’avoir l’impression de partager des moments, des sentiments et des émotions avec eux, d’être empathique vis-à-vis de ce qu’ils ressentent.
Il permet à chacun de décorer son environnement, de le personnifier.
Il a également pour fonction de fasciner, de créer des passions.
C’est un instrument d’éducation et de diffusion du savoir, mais, également un outil de propagande et d’endoctrinement.
On lui reconnaît des capacités d’introspection.
Les Grecs de l’Antiquité avaient découvert sa capacité de catharsis, on l’utilise aujourd’hui en thérapie.
De tout temps, il a servi à commémorer les événements, forger les souvenirs, glorifier les individus. Il joue un rôle dans la construction de l’identité des individus et des sociétés.
Il est à la fois le résultat d’une culture et un élément qui contribue à sa construction.
Il permet le développement de l’imagination, de la créativité.
L’art est subversif. Il permet d’interroger les gens sur leurs valeurs, leurs croyances.
Etre ami ou dire la vérité ?
L'histoire de Guillaume et Ahmed
Guillaume et Ahmed sont les deux meilleurs amis du monde. Ils étaient très contents lorsque le maître leur confia la mission à tous les deux d’aller chez la directrice pour lui remettre un papier important.
En sortant de la classe, ils furent étonnés d’apercevoir dans le couloir Juliette, une de leurs camarades. Elle était en train de fouiller dans le sac de Marc accroché au porte-manteau. Elle a en sortit un téléphone portable, l'a glissé à toute vitesse sous son pull et partit en courant.
Guillaume et Ahmed étaient atterrés. - Tu as vu ça ? dit Ahmed, Juliette a volé le téléphone de Marc dans son sac !
- Oh la la ! répondit Guillaume, Il va se faire gronder par ses parents quand ils verront qu'il n'a plus son Samsung. Ce soir, moi, je vais aller tout raconter à Marc et à ses parents.
- Tu es fou ! s’exclama Ahmed, tu ne vas pas dénoncer Juliette! C’est notre amie. Et si ses parents apprennent qu’elle a volé, elle aussi, elle va se faire gronder. Non, moi je ne dirai rien à personne.
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La question du dilemme moral est toujours amusante. Souvent les enfants luttent pour se débarrasser de la question qui est comme un insecte énervant que l'on veut chasser du revers de la main. Comme cela ne marche pas, ils choisissent alors au hasard puis … reviennent sur leur choix et reparte avec une hésitation.
Prévu avec des maternelles dans un temps court de 30 minutes, cette question ne se fera peut-être pas. C'est mon challenge !
Définitions : vérité, Ami
Questions
Comment sortir du dilemme ? Le peut-on ?
Préféres tu être un ami, vomplice d'un voleur ou une personne honnête qui n'a pas d'ami ?
S’ennuyer, c’est quoi ?
L'ennui est donc décrit tour à tour, par Schopenhauer et Jankélévitch, comme un rapport douloureux à l'être : il est révélateur de la vacuité de l'existence en général chez Schopenhauer et signe du vide de notre propre existence, accablée du poids du passé, chez Jankélévitch.
Personne n'aime donc s'ennuyer, mais en fait pourquoi ? et s'ennuyer c'est aussi une pause qui permet de faire le point?
La question ici prévue pour des enfants de 7 ans semble elle aussi comme la précédente un peu compliquée. A voir!
Définition : s'ennuyer : Éprouver de la lassitude, du désintérêt.
Question :
Est-ce que ça peut être bien de s’ennuyer ?
S’ennuyer : c’est ne rien faire ou faire quelque chose qui ne nous plaît pas ?
Est-ce que quand on s’ennuie le temps passe plus lentement ?
Pourquoi dit-on qu’il existe « des temps libres » et des « temps morts » ?
Est-ce qu’on peut perdre son temps ?
Pourquoi une heure peut passer vite ou lentement ?
À quoi ça sert de rêver ? À quoi ça sert d’imaginer ?
Pourquoi s'ennuie-t-on ?
Peut-on s'ennuyer avec les autres et être bien seul ?
Est-ce qu'il y a des gens qui ne s’ennuient jamais ? pourquoi ?
Une question d’introspection, à qui correspond cette activité qui est celle de penser.
Au sens large du terme, penser est une activité psychique, consciente dans son ensemble (mais parfois incontrôlée), qui recouvre les processus par lesquels sont élaborées, en réponse aux perceptions venues des sens, la synthèse des images et des sensations réelles et imaginaires qui produisent les concepts que l'être humain associe pour apprendre, créer, agir et communiquer dans la réalité.
La colère est l’une de nos émotions les plus primitives… et les plus dangereuses, remarque le philosophe britannique Nigel Warburton dans The New European. « La colère pousse les gens à se comporter d’une manière irrationnelle », qui engendre souvent un surcroît de « violence ». Mais « est-ce une raison pour essayer de nous en débarrasser ? » Pas si sûr. « Il existe différents types de colère. Certaines sont mauvaises, d’autres bonnes. La bonne colère est précieuse », selon lui, car elle témoigne d’un « désir de justice » lorsqu’elle est « canalisée vers une action alimentant un changement politique ». L’important, c’est que cette colère se détourne du passé et de la « vengeance » pour devenir une force de transformation de l’avenir.