Ce club est la continuité du Club commencé au collège de Carbone en 2012, puis au collège de Noé de 2013 à décembre 2015. Il est aujourd'hui installé à la médiathèque de Noé, au collège du Lherm et à la maternelle de Noé ainsi qu' au Lycée international Charles Daudet de Casablanca.
Des vêtements jugés “inadaptés” ont conduit à une procédure disciplinaire dans un collège de l’Isère. Si l’on ne connaît pas encore l’issue de cette histoire dévoilée mardi 8 octobre, elle interroge sur la capacité des établissements scolaires à déterminer ce que sont des vêtements “corrects”.
Le rectorat a jugé la tenue de la jeune fille en question inadaptée ”à une situation de travail, en vertu du règlement intérieur”. Avant cela, deux surveillantes lui avaient souligné que sa robe et son débardeur étaient “provocants”.
Que dit la loi à ce sujet? Des directives émanent-elles du ministère de l’Éducation ou les collèges et lycées sont-ils libres d’écrire leurs propres règlements intérieurs?
Règlements intérieurs de chaque établissement
Contacté par Le HuffPost, le ministère de l’Éducation indique que le contrôle des tenues vestimentaires relève de la compétence des règlements intérieurs de chaque établissement.
Les collèges et lycées doivent toutefois respecter quelques consignes qui sont disponibles sur le site du ministère de l’Éducation et qui ne sont pas spécifiques aux vêtements. Un règlement intérieur doit par exemple “déterminer les conditions dans lesquelles sont mises en œuvre la liberté d’information et la liberté d’expression dont dispose chaque élève, dans le respect du pluralisme et du principe de neutralité, le respect des principes de laïcité et de pluralisme” ou encore “le devoir de tolérance et de respect d’autrui dans sa personnalité et dans ses convictions”.
Il faut savoir qu’un règlement intérieur, s’il est préparé par le collège et le lycée, en concertation avec des personnels élus de l’établissement ainsi que des représentants d’élèves et parents d’élèves, est aussi “examiné et voté par le conseil d’administration, puis transmis au recteur d’académie”.
Loi française
Sachant cela, il faut bien sûr garder en tête la loi française. Ainsi, la loi de 2004 sur la laïcité stipule que “dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. Le règlement intérieur rappelle que la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire est précédée d’un dialogue avec l’élève.” Selon une autre loi, de 2010, “nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage.” Ces lois sur les signes ou tenues religieux, aucun établissement ne peut évidemment les ignorer.
Le ministère de l’Éducation précise par ailleurs que certains règlements stipulent également des restrictions vestimentaires pour des raisons d’hygiène ou de sécurité.
Par exemple, dans celui de l’université Paris Descartes, il est indiqué que: “Les tenues vestimentaires doivent être conformes aux règles d’hygiène et de sécurité et être adaptées aux activités suivies, notamment aux activités sportives et de travaux pratiques en laboratoire. Dans ce dernier cas, ne peuvent être admis notamment les vêtements ou accessoires flottants ou facilement inflammables, ou susceptibles d’entraver le port des équipements de protection individuelle.”
De nombreux cas similaires
Au-delà de ces quelques conditions, c’est au bon vouloir des établissements. Qu’est-ce qu’une tenue “correcte” acceptée par un collège, un lycée ou une université? “Le cadre juridique sur les ‘tenues correctes’ reste assez flou”, confirme l’avocate Valérie Piau auprès du Figaro. Dans le règlement intérieur du lycée professionnel privé Saint François d’Assise, sont par exemple interdits: “les pantalons et vestes déchirés et troués, les pantalons laissant apparaître les sous-vêtements, les jupes courtes, les shorts, les bermudas, les sarouels, les joggings (en dehors des heures de cours d’EPS), les casquettes, les bobs, les capuches, les foulards”.
Étant donné les différences au sein des différents établissements, le cas du collège de l’Isère, qui fait polémique en ce moment, n’est pas isolé. En 2016, un lycéen d’Albi, en Occitanie, avait été convoqué par son CPE parce qu’il se maquillait. La même, le lycée Condorcet, à Limay dans les Yvelines, avait même interdit le port du jogging.
En ce qui concerne l’adolescente de l’Isère, le rectorat a précisé à l’AFP: “On parle d’adolescents, de leur construction, de leur rapport à l’autre et de l’importance du vêtement dans notre société. On est dans un processus éducatif, qui n’est pas mis en place pour stigmatiser ou punir, mais pour faire prendre conscience. Il y a un règlement et ce dernier doit être appliqué”.
Nous nous sentons tous concernés par les questions touchant aux droits culturels : en notre qualité de citoyens attachés aux patrimoines reçus en héritage et soucieux de bénéficier des progrès de la pensée et des sciences en tous domaines, membres de nos familles et de nos communautés diverses, individus capables de voyager, au sens propre comme au sens figuré, avides de sens, d’explication du monde et de beauté.
La définition des droits culturels actuellement utilisée dans le cadre des Nations unies
Il s’agit d’une définition de travail, initialement proposée montre bien l’ampleur des enjeux : les droits culturels protègent les droits qu’ont les personnes, individuellement et collectivement, de développer et d’exprimer leur humanité, leur vision du monde et la signification qu’elles donnent à leur existence, à travers, notamment, des valeurs, des croyances, des convictions, des langues, des connaissances, les arts, des institutions et des modes de vie. Ils protègent également l’accès aux ressources culturelles et aux patrimoines culturels : de même que le droit à l’information est indispensable aux libertés de pensée et d’expression, l’accès aux patrimoines est nécessaire aux processus d’identification et de développement culturels de la personne humaine. Par exemple, vivre sa liberté de religion demande de pouvoir accéder aux textes sacrés, s’exprimer dans une langue implique d’en avoir reçu l’enseignement, et poursuivre un mode de vie peut exiger la préservation du territoire dans lequel il s’inscrit.
Si les droits culturels font débat, en France comme ailleurs, c’est parce qu’ils abordent des questions fondamentales relatives au sens que nous voulons donner au monde. Ils protègent à la fois la sphère intime de l’individu et ses modes de relation aux autres. Ils se trouvent au cœur des discussions relatives au vivre ensemble, et sont par là même intimement liés aux enjeux de domination et de pouvoir dans les sociétés.
La vidéo ci-après est une conférence sur le thème de la séduction de Nicolas Guéguen.
Voici quelques questions cruciales soulevées par les droits culturels : Qui a droit à l’expression artistique et pour dire quoi ? Quels sont les patrimoines auxquels j’ai un droit d’accès : ceux de ma famille, de ma communauté, de mon pays, d’autres communautés et d’autres pays ? Qui écrit et enseigne notre histoire, et quelle est l’histoire des autres ? Ai-je le droit de critiquer les patrimoines et les religions des autres ? Quels sont les valeurs, les récits et les groupes qui dominent l’espace public, à travers l’architecture, les arts, les mémoriaux ou encore les panneaux publicitaires ? Avec quelle légitimité et quelles conséquences ? Ai-je le droit d’exprimer ma vision du monde, par la parole, l’expression artistique, des pratiques culturelles ou un mode de vie ? Dans quelles limites ?
Le droit d'apparaître comme l'on le veut ?
Quelques vidéos
Le poids des apparences
Pourquoi accorde-t-on de l'importance à l'apparence physique ?
Cours Philo Terminale
Marie-Aude Baronian - Mode et Temps - Pop philosophie 2014 Bruxelles
Amour se dit en plusieurs sens. Classiquement on distingue trois formes de base : philia, eros et agapè.
Philia : ce serait l'amitié. Philia désignait à l'origine l'hospitalité, autrement dit « proprement non une relation sentimentale mais l'appartenance à un groupe social ». Dans l’Éthique à Nicomaque, Aristote appelle philia l'affection qui fait que nous aimons un être pour ce qu'il est, et non pour ce qu'il peut nous apporter. Le " Parce que c'était lui ; parce que c'était moi " de Michel de Montaigne. Dans l’Éthique à Nicomaque, Aristote appelle philia l'affection qui fait que nous aimons un être pour ce qu'il est, et non pour ce qu'il peut nous apporter. J'aime ma mère parce qu'elle est ma mère.
Eros : l'amour du partenaire sexuel qui inclurait le désir du corps de l'autre. Mais attention si pour nous Eros désigne clairement une relation incluant une sexualité dans la mythologie les choses ne sont pas si claire. Eros qui représente la puissance créatrice est accompagné de son frère Hilméros qui est le désir incontrôlable et de Pothos qui est ausi une personification du désir puis viendra Antéros qui personnifie l'amour en retour. Que de monde !
Agapé : l'amour de la cité nation qui irait aujourd'hui jusqu'à l'amour de son prochain.
On peut aussi y ajouter Philautia et Storgê.
En bref on aurait :
Agapé, l’amour universel ;
Éros, l’amour passion ;
Philia, l'amitié, l'amour réciproque, le plaisir de la compagnie ;
Philautia, l'amour de soi-même, ou amour-apropre (à ne pas confondre avec le narcissisme) ;
Storgê l'amour familial, comme l’amour d’un parent pour son enfant, le « prendre soin ».
Pragma l'amour qui dure, fait de respect, de paience et de tolérance. C'est du solide qui résiste à tout. de à vient l'adjectif pragmatique.
"L’amour est désir, explique Socrate, et le désir est manque : Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l’amour. J’ajouterais volontiers : et voilà pourquoi il n’y a pas d’amour heureux. Si l’amour est manque, et dans la mesure où il est manque, nous n’avons guère le choix qu’entre deux positions amoureuses, ou deux positions quant à l’amour. Soit nous aimons celui ou celle que nous n’avons pas, et nous souffrons de ce manque : c’est ce qu’on appelle un chagrin d’amour. Soit nous avons celui ou celle qui ne nous manque plus, puisque nous l’avons, que nous n’aimons donc plus, puisque l’amour est manque, et c’est ce qu’on appelle un couple. Si bien que la seule réfutation vraie du platonisme, ce sont les couples heureux. C’est pour ça que Platon est un si grand philosophe, la plupart des couples lui donnent raison. Mais il suffit, en bonne logique, d’un seul contre-exemple pour lui donner tort dans sa prétention à l’universel. Or les couples heureux, malgré tout, cela existe aussi…."
L'amour selon Platon et Spinoza -André Comte-Sponville
Les définitions modernes
Pour Francis Wolf l’amour, c’est un triangle définitionnel qui comprend trois traits : amitié, désir et passion. Personnellement, je préfère le définir comme le triangle Tendresse, Respect et pour finir (comme Wolf) : Désir.
Les bornes externes de Wolf : "L'amour est la fusion instable en proportion variables de l'amical, le passionnel et le désirant."
Mariana Alcoforado (1640 -1723) évoquait l'amour avec les mêmes termes dont usent saint Augustin ou Pascal pour évoquer Dieu. Elle attestait ainsi que l'amour est la forme profane d'une "expérience religieuse"; de sorte que personne ne serait capable d'amour s'il ne vivait dans l'attente de Dieu.
Dans les idées en place. Mon abécédaire philosophique, Nicolas Grimaldi déclare :"Tantôt l'amour est donc une grâce qu'on reçoit, et dont le principal effet est l'assurance qu'il ne finira pas. Tantôt c'est une grâce qu'on voudrait pouvoir donner : ce surcroît de joie, d'élan, de confiance et de force, qui transfuserait en un autre être cette vitalité qui est en nous, et que nous ne sentons s'accomplir que si un autre en jouit. L'une et l'autre expériences nous délivrent de notre solitude. Mais alors que la première nous abrite du temps, la seconde, à l'inverse, l'accomplit. Un amour nous dit : « Où je suis, tu demeures à jamais. Quoi que tu fasses, quoi qu'il t'advienne, en moi rien ne peut t'arriver. » Être aimé, c'est avoir en un autre être son éternité."
« Il avait suffi d’un changement léger de la coiffure, d’une robe différente, ou de l’atmosphère d’un lieu public pour rendre méconnaissable celle qu’on croyait déjà à jamais fixée dans la mémoire. Qui n’a pas éprouvé ce désappointement, dit Aragon, ne sait rien du véritable amour. » Car l’amour est de sang-mêlé. Quand il est céleste, l’amour pue les organes, et dès qu’il est charnel, il aspire à l’absolu. L’amour est impur, jaloux, inquiet, de mauvaise foi. Ôtez à l’amour tout ce qu’il n’est pas vraiment, vous obtiendrez l’indifférence. Enlevez-lui le désir, les regrets, la jalousie, la rage, le plaisir, la tendresse, la peur de mourir et l’impuissance, il n’en restera que du bois sec."
Le désir correspond à un lien physique, l'amour à un lien émotionnel. Le désir est impulsif, l'amour prend du temps. Avec le désir, on reste à la surface, l'amour est plus profond.
Le désir est bref et soudain, l'amour est lent et stable. L'amour s'amplifie avec le temps, le désir s'éteint sur la durée. Le désir est égoïste, l'amour est tourné vers l'autre.
"Le désir est souvent conçu comme l’expression d’un manque. Le mot vient d’ailleurs du langage des oracles où il désigne l’absence d’une étoile (siderius) dans le ciel. On distingue le désir du besoin (qui appelle une satisfaction urgente) et du souhait (dont la réalisation est souvent utopique). Lorsque le désir est si intense qu’il devient exclusif, on parle de passion. Inversement, l’absence de désir signale un manque de force (asthénie), de goût (apathie). Deux disciplines s’intéressent particulièrement au désir : la psychanalyse qui le rapproche de la pulsion, et la morale qui s’interroge sur la possibilité de contrôler les désirs. Ainsi Épicure distingue-t-il les désirs sains (naturels et nécessaires) et les désirs que doit fuir le sage (plaisirs du corps, quête des richesses, de la gloire…). L’attitude qui vise à annihiler les désirs, nommée ascétisme (de askesis : « exercice »), est peu valorisée par la philosophie (sauf dans le stoïcisme) parce qu’elle engendre souvent des frustrations qui peuvent conduire à la névrose ou à la perversion."
Je veux aussi vous parler du livre "L'amour liquide" du sociologue Zygmunt Bauman. Parfois, le fait d’établir un engagement est difficile pour de nombreuses personnes. Derrière cela, se cache un sens des responsabilités et de la transcendance personnelle qu’elles ne sont pas disposées à assumer. Il est possible qu’il existe même le facteur “peur” et l’immaturité personnelle, où il n’est pas possible de concevoir une relation solide, authentique et stable, avec un projet de futur. Le même Bauman nous explique que beaucoup de relations actuelles sont des “connexions plus que des relations”. Nous ne sommes plus en train de parler uniquement de la primauté des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, ceux qui nous unissent avec de multiples personnes au moment où nous le choisissons. Ce concept va un peu plus loin. L’individualisme cherche seulement à satisfaire les besoins ponctuels avec un début et une fin, d’où l’idée de “l’amour liquide”, des émotions que nous ne pouvons pas retenir et qui s’échappent vite des mains, jusqu’à disparaître totalement. C’est quelque chose qui, sans aucun doute, résonne comme quelque chose de triste. Nous vivons dans un monde dynamique où le réel se conjugue parfois avec le virtuel, une modernité liquide où beaucoup de choses paraissent s’échapper de nos mains. Nous établissons des relations instables car notre société paraît exalter les relations humaines plus flexibles.
Raphaël Endoven l'amour peut-il finir ?: "Que nous promet Tinder ? Mieux que le coup d’un soir : le perfect match ! Grâce à des algorithmes sophistiqués, l’application prétend découvrir la personne qui vous convient sur la base de données objectives : âge, profession, mais aussi forme des seins ou du visage, opinions politiques, préférences esthétiques. "
Cherchons nous la complétude dans l'amour? Quid alors du désir ?
L'amour pour retrouver sa complétude? : [Platon - le banquet]D’abord il y avait trois espèces d’hommes, et non deux, comme aujourd’hui : le mâle, la femelle et, outre ces deux-là, une troisième composée des deux autres ; le nom seul en reste aujourd’hui, l’espèce a disparu. C’était l’espèce androgyne qui avait la forme et le nom des deux autres, mâle et femelle, dont elle était formée ; aujourd’hui elle n’existe plus et c’est un nom décrié. De plus chaque homme était dans son ensemble de forme ronde, avec un dos et des flancs arrondis, quatre mains, autant de jambes, deux visages tout à fait pareils sur un cou rond, et sur ces deux visages opposés une seule tête, quatre oreilles, deux organes de la génération et tout le reste à l’avenant. Il marchait droit, comme à présent, dans le sens qu’il voulait, et, quand il se mettait à courir vite, il faisait comme les saltimbanques qui tournent en cercle en lançant leurs jambes en l’air ; s’appuyant sur leurs membres qui étaient au nombre de huit, ils tournaient rapidement sur eux-mêmes. Et ces trois espèces étaient ainsi conformées parce que le mâle tirait son origine du soleil, la femelle de la terre, l’espèce mixte de la lune, qui participe de l’un et de l’autre. Ils étaient sphériques et leur démarche aussi, parce qu’ils ressemblaient à leurs parents ; ils étaient aussi d’une force et d’une vigueur extraordinaires, et comme ils avaient de grands courages, ils attaquèrent les dieux, et ce qu’Homère dit d’Ephialte et d’Otos, on le dit d’eux, à savoir qu’ils tentèrent d’escalader le ciel pour combattre les dieux. Alors Zeus délibéra avec les autres dieux sur le parti à prendre. Le cas était embarrassant : ils ne pouvaient se décider à tuer les hommes et à détruire la race humaine à coups de tonnerre, comme ils avaient tué les géants ; car c’était anéantir les hommages et le culte que les hommes rendent aux dieux ; d’un autre côté, ils ne pouvaient non plus tolérer leur insolence. Enfin, Jupiter, ayant trouvé, non sans peine, un expédient, prit la parole : « Je crois, dit-il, tenir le moyen de conserver les hommes tout en mettant un terme à leur licence ; c’est de les rendre plus faibles. Je vais immédiatement les couper en deux l’un après l’autre ; nous obtiendrons ainsi le double résultat de les affaiblir et de tirer d’eux davantage, puisqu’ils seront plus nombreux. Ils marcheront droit sur leurs deux jambes. S’ils continuent à se montrer insolents et ne veulent pas se tenir en repos, je les couperai encore une fois en deux, et les réduirai à marcher sur une jambe à cloche-pied » Ayant ainsi parlé, il coupa les hommes en deux, comme on coupe les alizes pour les sécher ou comme on coupe un œuf avec un cheveu ; et chaque fois qu’il en avait coupé un, il ordonnait à Apollon de retourner le visage et la moitié du cou du côté de la coupure, afin qu’en voyant sa coupure l’homme devînt plus modeste, et il lui commandait de guérir le reste. Apollon retournait donc le visage et, ramassant de partout la peau sur ce qu’on appelle à présent le ventre, comme on fait des bourses à courroie, il ne laissait qu’un orifice et liait la peau au milieu du ventre ; c’est ce qu’on appelle le nombril. Puis il polissait la plupart des plis et façonnait la poitrine avec un instrument pareil à celui dont les cordonniers se servent pour polir sur la forme les plis du cuir ; mais il laissait quelques plis, ceux qui sont au ventre même et au nombril, pour être un souvenir de l’antique châtiment..."