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vendredi 26 avril 2024

Lycée et collège - 30-04-2024 - ëtre paresseux est-ce mal ?

 


Honteuse ou glorieuse ? La journée de travail, bien sûr, s’est raccourcie. Le temps libre n’est plus réduit à la régénération des forces vitales. Mais il est toujours hanté par une idéologie qui fait du travail la source du sens et de l’épanouissement. Même dans une société où des IA nous délivreraient du labeur, ne resterait-il pas un peu de cette paresse honteuse qui nous saisit lorsque, dit Locke, nous nous évadons dans un « rêve paresseux et léthargique » pour fuir le réel ?




lundi 1 avril 2024

Lycée - 2-04-2024 - Le wokisme nous empêche t il de parler ?

 


Le « wokisme » est le nom donné au mouvement « woke » qui signifie « éveillé » en français. Le principe est de « rester éveillé ». Autrement dit, il faut avoir conscience des inégalités sociales et de racisme.

Les jeunes de cette classe se sentent parfois censuré par une pensée que l'on pourrait sans doute appellé wokiste. Alors peut-on tout dire sans être mis au pilori ? Au contraire le wokisme est-il une bonne chose ? 


Une pensée protectrice pour des minoritées et des individus ayant droit à notre respect ?  





samedi 30 mars 2024

Médathèque 6 avril 2024 - Que peut-ii avoir de bien dans une séparation ?

 

La séparation est toujours une épreuve. Les enfants la vivent avec gravité. 
Nous aurons ce samedi avec nous une jeune fille de 10 ans qui souhaite s'interroger sur ce sujet : Si la mort d'un animal de compagnie, d'un grand-père ou simplement une séparation moins définitive,car temporaire est toujours difficile, y a-t-il quelque chose de bien là-dedans ?" 

La séparation amouteuse

Nous nous interrogerons donc sur les aspects positifs de cette épreuve. Il n'est pas question de nous chercher des raisons de consolation mais bien des raisons de réjouissance. S'il y en a évidemment. 

La dernière des séparations qui nous concerne est bien celle de notre corps et de notre esprit !


La rupture est une déchirure | Claire Marin

La rupture crée l'histoire ?

mardi 26 mars 2024

Lycée 26/06/2024 - Lettre à Ménécée

 


Un atelier ou l'on vva se frotter à un texte philosophique. La lettre à Ménécée est une oeuvre majeure et à la fois courte. 

Nous allons essayer de le lire puis d'en tirer les grandes règles et ensuite d'en discuter certaines

Cela nous permetra de définir l'épicurisme à la fois dans sons sens populaire et philosophique et d'essayer de pénétrer la pensée de cet homme.


Le bonheur à portée de main

Thierry Marx, Robert Harrison, Jacques Schlanger, propos recueillis par Suzi Vieira publié le 24 janvier 2008 

Tout est dans le présent et dans la fuite de la souffrance. Loin de la jouissance grossière, le philosophe enseignait la recherche des plaisirs simples pour vivre en harmonie avec soi-même.

Thierry Marx :
 « Le mot de “démesure” est à bannir. »

Épicure, épicurisme : éternelles références quand on en vient à parler gourmandise ou gastronomie. Ces mots sonnent souvent comme une excuse, voire un encouragement à la goinfrerie. Et s’éloignent ce faisant de la pensée du philosophe… Car l’épicurisme, si je me souviens bien, prônait l’aptitude à se satisfaire de ce qu’on a, quand bien même ce serait peu. Aujourd’hui, une confusion règne : on mélange épicurisme et hédonisme. On camoufle les excès de la gastronomie derrière la pensée de nos illustres philosophes pour se donner bonne conscience et légitimer nos conduites. Arrêtons ces amalgames ! « Ceux qui s’indigèrent ou qui s’enivrent ne savent ni boire ni manger », disait joliment Brillat-Savarin dans sa Physiologie du goût. Dans la cuisine gastronomique, le mot de « démesure » est à bannir, contrairement à ce que certains petits consuls du monde gourmand aiment à faire croire, se réclamant d’un pseudo-épicurisme qu’ils assimilent faussement à une vaste goinfrerie. Bien sûr, Épicure faisait de l’homme un être de plaisirs. Mais de quel plaisir parle-t-on ? J’imagine que le philosophe antique visait cette capacité de l’homme à s’émerveiller, à retirer des satisfactions de choses simples, parfois infimes. Il disait même satisfaire son plaisir d’un peu d’eau et de pain. Je crois moi aussi aux plaisirs naturels et nécessaires.

Les mets les plus simples peuvent procurer des émotions incomparables : faire un pain, le regarder cuire dans l’antre du four et le partager avec des amis sur le coin d’une table, accompagné d’une poignée de gros sel et d’un filet d’huile d’olive. Voilà le bonheur, à portée de main et de regard, et non pas dans des cimes inaccessibles. Sans ostentation. Sans discrimination. La cuisine, telle que je la revendique, n’est pas qu’un assemblage de saveurs. Tous les plats créés sont autant de déclinaisons de ma sensibilité.

Et ce don, j’aime que l’autre le ressente et le vive en lui-même. Qu’il le ressente plus qu’il ne le pense. Parce que, à mon avis, nos sens vont bien au-delà de ce que nous imaginons.

Robert Harrison : 
«Il faut cultiver son jardin.»

Si Épicure a appelé son école le « Jardin », ce n’est pas un hasard. Le « Jardin » était, pour être exact, un potager que les disciples cultivaient quotidiennement pour en consommer les fruits et légumes. Et le jardinage est, pour Épicure, un acte à dimension profondément philosophique.

De fait, dans la pensée épicurienne, le bonheur n’est pas un état naturel et spontané, mais un état spirituel à atteindre par tout un travail sur soi. Comme les jardins, il requiert une attention et un soin particuliers, de la vigilance et de l’entretien. Les vertus épicuriennes les plus importantes – l’amitié, la sérénité, la conversation, la gratitude, la patience, l’acceptation de la mort – sont des vertus qui se cultivent. L’épicurisme est une longue « culture de soi », jamais achevée. Toute sa philosophie tient dans le bon mot de Voltaire : « Il faut cultiver son jardin. » On comprend alors pourquoi l’école épicurienne s’organisait comme un jardin. Mais contrairement au jardin platonicien, celui de l’éducation, où les disciples symbolisent la terre que le professeur-jardinier doit cultiver (cf. Phèdre) pour faire « pousser » des dirigeants et des citoyens éclairés, Épicure ne donne aucune fonction politique à cette « culture de soi ». Pour lui, la philosophie ne doit viser qu’au bonheur personnel, non à fixer le bien public. Vivant à une époque où Athènes connaît la crise et le déclin, le sage épicurien cherche à atteindre le bonheur en dépit des tourmentes sociales et politiques. Telle est la leçon d’Épicure : quand l’histoire devient un cauchemar, il faut cultiver son jardin. Je crois que tout jardinier est un épicurien au sens le plus radical du terme, en ce qu’il cultive son bonheur en disant « non » aux forces de destruction et en créant ici-bas un lieu pour l’ataraxie. Tous les jardiniers sont au fond des cultivateurs de sérénité. Et l’épicurisme est bien la philosophie de vie qui leur va le mieux…

Jacques Schlanger : 
« Nous émerveiller de notre existence. »

Poursuivis par le passé, aspirés vers l’avenir, nous avons tendance à oublier que c’est maintenant, ce n’est que maintenant, que nous vivons. À force de se laisser envahir par le souci, on perd de vue l’essentiel, le fait d’exister – avec ce que cela a d’unique, d’improbable, de merveilleux. Dans un monde né du hasard de l’entrechoc des atomes ou d’un big bang, il nous faut d’abord nous émerveiller de notre existence, ici et maintenant.

Le passé n’est plus, l’avenir n’est pas encore, tout est dans le présent et c’est maintenant qu’il faut vivre et bien vivre. Voilà la grande leçon d’Épicure, tout le reste est commentaire. « La mort n’a aucun rapport avec nous ; car ce qui est dissous est insensible, et ce qui est insensible n’a aucun rapport avec nous », écrit le sage (Maximes capitales II). Facile à dire, plus difficile à intégrer. Pour ceux d’entre nous qui vivent dans un monde sans un dieu qui surveille, récompense et punit, la mort est une fin finale, si j’ose dire, et il faut apprendre à vivre avec l’idée de cette fin. Tout instant peut être l’instant de la cessation d’être et c’est le sentiment de cette imminence qui pousse à vivre pleinement le présent. La mort imminente sert ainsi de limite, et ne pas craindre la mort devient une discipline de vie, une manière de jouir de la liberté que nous permet la connaissance de cette limite. Autre conseil d’Épicure : désirer le plaisir et surtout fuir la douleur… Qui n’est pas de cet avis ? Pourtant, on a souvent fait d’Épicure un hédoniste grossier, un vulgaire jouisseur, un homme du « manger, boire, baiser ». Il n’en est rien, justement à cause de son sentiment de la mesure. Et rien ne le révèle mieux que ces lignes écrites à un de ses amis : « Envoie-moi un pot de fromage, afin que je puisse, quand je le voudrai, faire grande chère. » Un pot de fromage et peut-être aussi un verre de vin, voilà le vrai plaisir !

mercredi 20 mars 2024

Collège - Doit-on apprendre à être gentil ?

 




"Putain! Toi tu es trop gentil!"
C'est cette phrase entendu dans un lycée où je traîne qui me pousse aujourd'hui à partager cette question avec les colègiens.

Alors la gentillesse c'est quoi ? 

La gentillesse est la qualité morale de ceux qui n'ont rien de plus noble ni de mieux à offrir, disent ceux qui la moquent. La gentillesse est aussi le geste condescendant de ceux qui vivent avec le sentiment d'être supérieurs aux autres, prétendent ceux qui la soupçonnent et s'en méfient.


La gentillesse est-elle cosmique ?

Martin Legros publié le 09 janvier 2023 

Face à une petite catastrophe du quotidien qui est survenue à Martin Legros ce week-end, notre rédacteur en chef a été conduit à convoquer ce que les spiritualités orientales appellent la “sollicitude universelle”. Et cela a marché ! De quoi remettre en question son credo rationaliste ?

« C’est une petite stupeur qui m’a saisi samedi quand, en revenant sur le parking après une longue balade en forêt avec toute ma famille, j’ai plongé la main dans la poche de mon manteau et me suis rendu compte que la clé – la seule dont je dispose – de ma voiture n’y était plus. J’avais dû la perdre quelque part en chemin, et il n’était plus temps, alors que le jour commençait à décliner, d’imaginer pouvoir la retrouver en revenant sur les sentiers boueux des bois et des prés empruntés pendant plusieurs heures. Les serruriers contactés nous annoncent qu’ils ne pourront rien faire avant lundi. Nous voilà plantés là, désemparés, avec le repas du soir acheté dans ce petit village à quelques kilomètres de chez moi et deux chiens tout crottés en laisse qu’aucun taxi n’acceptera jamais d’embarquer. Comme ces petits désastres du quotidien n’arrivent jamais seuls, ma mère, venue avec mon père et ma sœur depuis Bruxelles passer le week-end chez moi, prend alors conscience qu’elle a laissé la clé de leur voiture à eux dans la mienne, ce qui les empêche de rentrer au pays le lendemain. Tandis que ma fille y a laissé son cartable avec tous ses devoirs… Après avoir fait appel à une voisine bienveillante pour qu’elle vienne nous chercher dans ce lieu perdu, et dégusté tout de même un excellent repas, nous décidons de partir le lendemain, au lever du jour, refaire la balade en sens inverse.

Au petit matin, passablement fatigués mais l’esprit à l’affût et les yeux grands ouverts, nous balayons le sol en tous sens en nous mettant dans nos propres pas. Mon père, cartésien, réclame déjà que nous élaborions un plan B dans le cas très probable où nous ne retrouverions pas la clé. Tandis que ma mère, versée dans les spiritualités orientales, me signale qu’elle a adressé une pensée à “Amma”. C’est-à-dire à Mata Amritanandamayi, dite la “Mère de la Béatitude immortelle”, une femme indienne originaire du Kerala qui parcourt le monde pour embrasser ses millions de fidèles et les ouvrir à son éthique de la sollicitude universelle dont l’idée de base est qu’en se rendant service les uns aux autres de manière désinteressée, les hommes se libèrent de leur karma négatif.

Comme cela me faisait doucement rigoler, ma mère m’explique que, loin de toute magie, convoquer Amma lui permet de suspendre ses soucis latéraux et de s’installer dans un état d’ouverture au monde susceptible de favoriser la découverte des clés. À peine avait-elle terminé son explication que je la vois, à l’arrêt devant un panneau indicateur signalant l’entrée dans la forêt. Je venais moi-même de l’inspecter du regard, sans rien y déceler. Mais ma mère me montre du doigt, silencieusement, une pochette transparente qui y est accrochée avec du scotch. Contenant quoi ? La clé de ma voiture, évidemment !

Euphoriques, nous sommes soudain emplis de gratitude pour la personne inconnue qui a non seulement trouvé la clé, mais pris le temps de rentrer chez elle pour récupérer pochette et scotch et disposer le tout à notre attention, à l’endroit stratégiquement le plus visible. De retour à la maison, réunis autour de la table pour un nouveau festin digne de l’événement, nous nous interrogeons. Faut-il penser, comme ma mère, qu’Amma et sa “gentillesse cosmique” sont intervenues pour que l’on retrouve nos clés ? Ou faut-il considérer qu’il y a eu simple connexion mentale entre ma mère et l’inconnu(e) pour que l’attention paisible de l’une et la prévenance désintéressée de l’autre se croisent ?

Cosmique ou psychique, un petit miracle a eu lieu qui nous a interdit, pour une fois, de nous gausser des convictions de ma mère. Loin d’avoir l’esprit troublé, elle nous a donné une petite leçon de santé mentale – s’il est vrai, comme l’affirme le psychanalyste Donald Winnicott, que celle-ci se définit par “la capacité à entrer en imagination dans les pensées, les sentiments, les espoirs et les peurs de quelqu’un d’autre et de laisser ce quelqu’un d’autre en faire autant avec soi”. »

Racontez moi vous avez déjà été gentil, rencontré 

mercredi 13 mars 2024

College 21-03--2024 - Pourquoi rêvons nous ?

 


Depuis plus d'un siècle, psychologues et neuroscientifiques cherchent à percer le sens de cette « pensée propre au sommeil ». Les difficultés sont de taille. Outre qu'ils défient souvent toute logique, les rêves semblent enfermés dans le cerveau du dormeur, incapable de communiquer pendant leur déroulement – sauf si c'est un « rêveur lucide », comme nous le verrons plus loin.

Ainsi pour Freud, les rêves pourraient fonctionner comme une réalité virtuelle, permettant de simuler les menaces potentielles en toute sécurité et ainsi être mieux préparés à les éviter/affronter si elles se manifestaient dans la « vraie vie ».Freud estime que toutes ces représentations d’un au-delà que l’activité onirique permettrait d’explorer, ne sont que des interprétations imaginaires d’une activité psychique bien réelle mais mal comprise. Là où la vision mythologique voit dans le rêve le lieu d’une rencontre avec des réalités extérieures et surnaturelles, Freud, en scientifique qu’il est, perçoit la présence d’un pouvoir tout à fait naturel et intérieur à notre psychisme qu’il nomme la « dramatisation »[ii]. De quoi s’agit-il ? La dramatisation est la capacité que nous avons de mettre en scène à l’aide d’une production imaginaire la réalisation un désir qui nous tient à cœur. Cette fonction psychique générale permet de comprendre bien des œuvres d’imagination mais aussi et surtout le jaillissement en nous des rêves. Si nous rêvons la nuit, c’est parce que nous mettons en scène la satisfaction d’aspirations profondes que dans la journée, nous ne pouvons pas combler. Le rêve est ainsi une sorte de soupape de sécurité qui permet à la pression de nombreux désirs non assouvis dans le quotidien de baisser et de devenir supportable. Une personne qui perdrait la possibilité de rêver deviendrait folle. Loin de nous introduire dans une extension mystérieuse du réel, le rêve permet de nous consoler grâce à l’imaginaire de toutes les privations que le réel nous impose.  il dira même ; « le rêve est la réalisation d’un désir ».  Consoler ? Hummm mes cauchemards ne me sonsolent de rien et m'angoissent au contraire ?

Platon dans la république va dans le même sens : « Ce que nous voulons savoir, c’est qu’il y a en chacun de nous une espèce de désirs terribles, sauvages, sans frein, qu’on trouve même dans le petit nombre de gens qui paraissent tout à fait réglés, et c’est ce que les songes mettent en évidence » .

Essayons de nous raconter nos rêves, nos cauchemards etvoyons si nous pouvons y trouver un sens?
Nous nous poserons aussi la question du lien entre le rêve éveillé et celui qui vient durant le someil.




Lycée - 19-03-2024 - Parler est-ce agir ?


A écouter :

« parler »
Synonymes : s’exprimer, discourir, communiquer (ce qui implique la présence d’autrui : un auditeur)…

« est-ce » 
Entraîne la recherche d’une essence ou d’une équivalence.

« agir »
Opération propre à un être animé (agir suppose un agent) qui modifie le réel (sans quoi l’action se confond avec la simple intention).

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La parole performative ou agissante 
Un énoncé performatif est ainsi un énoncé qui réussit à accomplir quelque chose du fait même qu'il est énoncé. On dit qu'il accomplit un acte, d'où la qualification ultérieure de ces énoncés en termes d'« actes de parole ».
Le discours performatif est notamment utilisé par les institutions pour produire du droit, si bien qu’un acte de langage peut équivaloir à un acte juridique. Lorsque, par exemple, le maire scelle le mariage en prononçant la phrase « Je vous déclare mari et femme », il constitue les fiancés comme mari et femme, les faisant ainsi passer de l’état de fiancés à celui de mariés – c’est-à-dire que la réalité a été modifiée par la parole. 
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Les injures et menaces

Le discours qui blessent et rends la situation intenable donc instable.
 
ROBERT REDEKER, qui enseignait la philosophie dans un lycée de la banlieue de Toulouse, vit aujourd'hui comme un reclus. Auteur d'une tribune dans « le Figaro » en septembre 2006, intitulée « Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? », il fait depuis l'objet de menaces de mort, lancées par des islamistes radicaux dans une fatwa qui circule toujours sur Internet. Ces menaces sont prises très au sérieux par les services de police, à tel point que Robert Redeker a été contraint de changer d'existence. Depuis un an, il vit caché.

La parole appaisante 
Comme la menace, l'injure la parole appaisante peut aussi modifier sufisament les "humeurs" ou ce que l'on peut nommer l'état des relations de façon à ce que ce changement puisse engendrer une modification du réel.  

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Parler modifie mon image qui elle est bien réelle. Je dis des choses importantes, mon image est bonne. Je parle pour ne rien dire, mon image est dégradée.

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Parler est aussi un moyen de dire la vérité et donc de forcer les gens à bouger : Les habits neufs de l'empereur.

Ou mentir et manipuler le réel.



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Platon, Gorgias. Il y dénonce l’usage que les sophistes font de la parole : ils ne l’utilisent pas pour chercher la vérité mais pour servir leur propre gloire en manipulant les foules.

Karl Marx, L’Idéologie allemande. « Les hommes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde, il faut maintenant le transformer. » Marx ne se contente pas de dénoncer l’idéologie bourgeoise et d’aider le prolétariat à prendre conscience de lui-même : il appelle à la révolution active.

Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne. L’action, distinguée du travail et de l’œuvre, est pour elle indissociable de la parole. Agir suppose qu’on justifie ses actes dans un débat démocratique où chacun peut s’exprimer librement.

John L. Austin : Quand dire, c’est faire. Ce linguiste anglais démontre que certaines de nos paroles (comme promettre, parier, pardonner…) sont équivalentes à des actes.

lundi 11 mars 2024

Collège14/03/2024 - Pourquoi la rumeur ?

 «On a quand même des fadas.» C’est en ces termes qu’Emmanuel Macron a pour la première fois évoqué et dénoncé la rumeur selon laquelle son épouse serait un homme qui s’appellerait «Jean-Michel Trogneux»

Le mot rumeur vient du latin "rumor" qui signifie "bruit vague, bruit qui court, nouvelle sans certitude garantie".

La rumeur est une chose étrange. Au delà du fait que l'on s'interroge sur sa naissance, elle est d'autant plus forte qu'elle est est incroyable. 

      La rumeur ? 


Mais qu’est-ce qu’une rumeur ? Comment opère-t-elle et pourquoi est-il parfois si difficile de s’en prémunir ? 

C'est facile !!!!!!!

Si la rumeur plaît, c’est d’abord parce qu’elle est une parole facile à comprendre et à relayer. Sa caractéristique première, c’est qu’elle suscite notre curiosité mais pas notre sens critique, de sorte qu’avant même de vérifier si elle est fondée ou pas, nous nous en faisons l’écho sans trop nous demander ce qu’en feront les autres. Naturelle à l’homme parce qu’il est à la fois un être sociable et un être de langage, ainsi, la rumeur à laquelle on prête foi et qu’on propage relève d’abord d’un comportement infantile. Vraie pas vraie, aucune importante , on se marre facilement !



C'est dingue !!!!!

Plus la rumeur est dingue, plus elle difficile à croire et plus ellle est facile à retenir. Il arrive même un moment ou si elle devient vraiment "par nature" incroyable, la propager est en fait une bonne blague, que l'on dfait aux autres et à soi même. "Tu m'as cru Lustucru ?". Avec des détails bien croustillant : Brigitte Macron serait "Jean-Michel Trogneux" . Vous pensez que ce nom de Trogneux est là par hasard ? Allons .... Plus elle est incroyable et plus on a envie d'y croire!

On se venge des puissant !!!!

« à mesure que les citoyens deviennent plus égaux et plus semblables, le penchant de chacun à croire aveuglément un certain homme ou une certaine classe diminue. La disposition à en croire la masse augmente, et c’est de plus en plus l’opinion qui mène le monde » (Toqueville De la démocratie en Amérique II, 1, 2, 1840). La rumeur a trouvé dans internet et les réseau sociaux le media de rêve. Tous parle et peuvet dire leur fantasme tout haut. Il suffit que l'un écoute et répette .... 

Et pourtant !!!

Certaines rumeurs se révèlent fausses, tandis que d’autres s’avèrent justes. 


La rumeur : Il est aussi difficile d'endiguer une rumeur que de blesser un banc de poisson

vendredi 8 mars 2024

Lycée Charles de Gaulles - 12/03/2024 - Fierté ou consigne

 A vaincre sans péril ? peut-on trionpher ?  

Le valeureux jeune adolescent doit tuer un lion pour devenir un véritable guerrier de sa tribu. 



Il est pêt au combat. Mais voila que le lion qui est sur sa route est déjà gravement blessé par un autre combat, sans doute avec un annimal. Doit-il le tuer ou pas ? 


Maternelle Noé - Trimestre 3\2024 - C'est bien d'être un enfant ?

 


La question du troisième trimestre de l'école maternelle est la suivante Est-ce que c'est bien d'être un enfant et pourquoi ?

 Le dispositif est le suivant :  

Après la présentation de la peluche Socrate nous rappelons ce qu'est la philosophie : Se poser des questions sur les grandes questions de la vie : l'amour, l'amitié", le bonheur, la tristesse, la vie, la mort, le travail, la famille ....

Je pose alors une première question : Est-ce que vous êtes tous des enfants ?

Puis j'averti que je vais poser une question, mais qu'il ne faut pas répondre et qu'il faut chercher dans sa tête sans rien dire.

Je pose alors une deuxième question : Est-ce que c’est bien d’être un enfant ?

Pendant que les enfants réfléchissent je pars faire une « promenade » dans la salle de classe et je vais même jusqu’à quitter la salle. En marchant je ramène les enfants sur la question du pourquoi ; « Pourquoi c’est bien d’être un enfant ? et Pourquoi c’est pas bien ? » , «  On réfléchit dans sa tête, on ne parle pas ».

Au bout de 2 à 3 minutes je reviens devant eux et je montre la première affiche, celle avec les enfants et leur demande qui veut parler ?
Nous commençons alors la discussion. Puis au bout d’environs 15 à 20 minutes quand chaque enfant qui le souhaite à pu s’exprimer

Je réexplique que de la même manière je vais poser une question mais qu’il faudra réfléchir sans parler pendant ma nouvelle « promenade ».

la deuxième affiche : Les animaux inspirant

J’affiche la seconde affiche celle avec les animaux et Je pose une troisième question : Si vous étiez un animal, vous seriez lequel et pourquoi celui-là ?

Les enfants sont invités à s’exprimer sur ce choix et à donner leur raison durant une vingtaine de minutes.

LA troisième affiche : les adultes modèles


Je recommence le cycle de réflexion avec une troisième affiche montrant des adultes. En leur posant la troisième question qui consiste à choisir un visage de l’adulte qu’il voudrait être plus tard et de la même manière à en justifier la raison.

Cela dure environ 15 minutes.

Pour conclure, je demande si un enfant s’il veut bien raconter ce que l’on a fait, je les remercie et nous applaudit.

 

 

mercredi 6 mars 2024

30 mars 2024 - Mediathèque Noé - Jusqu'où a-t-on le droit de nous servir d'autrui ?

 




Nos relations sont très souvent réductibles à une mise au service de l'autre. Que ce soit par la séduction, l'argent ou encore la manipulation ou la force, nous nous asservissons les uns les autres. MAis qui est autrui ?



La question contient bien un présupposé qui est que nous n’allons bien devoir nous servir d’autrui. Notre première servante est bien sûr notre mère qui nous porte puis le plus souvent nous nourrit.  Peut on reprocher cet état de fait au nourrisson. Il y là nécessité.

  • A quel moment allons-nous nous servir d’autrui de manière exagérée ?  Et pourquoi ?
  • Si je demande un service ne suis pas déjà dans l’asservissement de l’autre ?
  • Est-ce moi qui m’affaiblit en perdant des compétences d’usage ?
  • Dois-je considérer que l’IA est autrui ou Autrui est-il dans mon regard ou dans celui d’autrui ?
  • Si je ne peux pas faire (par manque de compétences, de forces ou de courage) cela me donne t il le droit de demander à autrui ?
  • L’argent m’autorise-t-il à tout demander ?
  • Peut-on avoir une relation à autrui sans se servir de l’autre ou être au service de l’autre ?

Le philosophe Eugen Fink disait ainsi : "La puissance correspond au plus profond à la disposition à tuer. Parce que tout homme existe dans l’ouverture pour la mort, la plus extrême violence peut lui être infligée en le plaçant devant l’alternative mort ou soumission, en lui laissant le choix d’être plutôt mort qu’esclave, ou plutôt esclave que mort"

La servitude volontaire

jeudi 22 février 2024

Lycée débat contradictoire - Doit on légliser le Canabis à des fins récréatives ? 5-mars-2024

 


La question de la légalisation du Cannabis est un marronnier. Ce sujet est un sujet philosophiquement pertinent. Nous nous proposons donc de créer un débat contradictoire au sein de la classe.  

Deux dossiers sont distribués un avec de arguments Pour lé dépénalisation et l’autre contre.  Après une période de préparation, les élèves doivent ensuite débattre groupe contre groupe.  

Quelques arguments pour la légalisation

- La dépénalisation voire la légalisation est en marche 

Pays-Bas, Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Portugal, Italie, Tchéquie, Croatie, Slovénie, Estonie et Irlande, ont dépénalisé l’usage récréatif de cannabis tandis que Malte et le Luxembourg l'ont récemment légalisé. Aux États-Unis, le Colorado et l'État de Washington ont légalisé le cannabis dès novembre 2012. Bien que 22 autres États fédérés ont depuis lors franchi le pas de la légalisation, le cannabis reste interdit au niveau fédéral. 

- La pénalisation ne fonctionne pas   

Après plusieurs décennies de « guerre à la drogue » menée par les gouvernements américains successifs et leurs alliés occidentaux, force est de constater que cette stratégie destinée à éradiquer l’usage de produits stupéfiants a échoué. Ainsi, entre le début de la War on drugs lancée par Richard Nixon en 1971 et la fin de l’administration Reagan en 1989, qui a porté cette « guerre à la drogue » à son paroxysme, les importations de produits stupéfiants aux États-Unis ont été multipliées par trois. 

Nous sommes en France, après l’Islande, les plus gros consommateurs de cannabis en Europe [1], plus de 50% des français de 17 ans l’ont essayé au moins une fois au cours de leur vie. La France est pourtant un des pays ayant la législation la plus répressive concernant ces produits. Force est de constater que cette répression ne s’est à ce jour pas révélée efficace, étant donné l’augmentation constante du nombre de consommateurs. 

- Fumer du cannabis est déjà dans les meurs 

En France, le cannabis reste de loin la drogue illicite la plus consommée. Son trafic génère à lui seul un chiffre d'affaires annuel de 1,2 milliard d’euros selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives3. Ce même organisme estime que cinq millions de Français en consomment au moins une fois dans l'année, 900 000 d’entre eux en faisant même un usage quotidien.

Selon une étude récente de l’OFDT (observatoire français des drogues et des toxicomanies), près de 17 millions de français ont déjà fumé du cannabis au cours de leurs vie. Il semble contre-intuitif de travailler dans le domaine des addictions et de se prononcer pour la légalisation du cannabis. Pourtant des voix de médecins addictologues, spécialistes de la question, se font de plus en plus entendre dans ce sens.

Plus de 50% des français de 17 ans ont déjà consommé du cannabis au moins une fois. 

Une consultation citoyenne lancée en janvier vient de révéler que plus de 80% des Français sont favorables à la légalisation du cannabis récréatif. Sur 250 000 personnes interrogées, seulement 0,8% sont pour le maintien du cadre légal en vigueur.

- Des produits de plus en plus dangereux

Un des principaux arguments en faveur de la légalisation réside dans la composition même des produits en circulation.

Les cannabidoïdes sont les substances se fixant sur les récepteurs cannabidoïdes de notre organisme. Le premier découvert (en 1964), et le plus connu, est le THC (Δ9-tétrahydrocannabinol). Le second est le CBD (cannabidiol).

Depuis plusieurs années, la concentration de THC constatée dans les résines de cannabis explose, au détriment du CBD. La raison en est simple : le THC a une affinité très forte pour les récepteurs cannabinoïdes, et est donc très addictogène.

Le problème majeur est le suivant : le THC est une substance puissamment psychoactive, et ses effets sont normalement contre-balancés par le CBD. Lorsque le THC est présent à un taux beaucoup plus élevé que le CBD, il y a un risque majeur de virage psychotique.

Dans les pays où le cannabis thérapeutique existe, le rapport entre THC et CBD est de 1/1. Si la légalisation du cannabis et la mise à disposition de cannabis thérapeutique ont entraîné mécaniquement une légère augmentation du nombre de consommateurs, le nombre de complications psychiatriques liés à la consommation a au contraire diminué dans le même temps.

La légalisation permettrait ainsi de pouvoir contrôler la qualité des produits mis en vente, et d’éviter au moins partiellement de nombreuses complications liées à un produit de mauvaise qualité. (Bouffées délirantes aiguës, entrée dans la schizophrénie, etc.)

- Des recettes non négligeables pour l’état ?

Un argument phare de la légalisation du cannabis est la question économique : une légalisation contrôlée par les pouvoirs publics pourrait à l’instar du tabac apporter des recettes fiscales pharaoniques, (jusqu’à 1,7 milliards d’euros en fonction des scénarios envisagés selon certains économistes) [4], et permettre notamment de financer le développement d’une véritable politique de prévention efficace, en plus d’assécher le marché noir et de priver le crime organisé de sa plus grande source de revenu.

- Aller vers d’autres drogues ….

La théorie du basculement vers d’autres drogues, longtemps défendue par les anti-légalisation, est aujourd’hui largement contestée. Cette théorie estimait que la consommation de cannabis pourrait être une porte d’entrée vers d’autres drogues plus dangereuses, comme la cocaïne ou l’héroïne. Or, dans les faits, c’est plutôt le contact avec les dealeurs qui pousserait à expérimenter de telles substances. La légalisation réduirait donc, là encore, ce risque.

Quelques arguments contre la légalisation

- Les effets délétères du cannabis sur la santé sont avérés, et plus risqués chez les jeunes qui sont aussi les premiers consommateurs.

D’abord, ses effets psychoactifs sont certains : les plus fréquents étant une altération de la mémoire, des troubles relationnels, voire des troubles mentaux dans des cas plus rares et chez des personnes prédisposées. Par ailleurs, si « aucun décès n’a été rapporté après usage de cannabis », comme le rappelle Drogue info service (la substance ne provoque pas d’overdose), le danger existe bien au volant. Une étude sur la mortalité routière et les stupéfiants estimait que, pour 6 000 accidents mortels par an, 230 seraient imputables au cannabis.

- Faire de l’état un Dealer

Comment demander le respect des institutions à des citoyen dont l’état est un dealer qui assomme ces citoyens ? Les sociétés peuvent s’écrouler sous la drogue, le rôle de l’état est de protéger la société. Par exemple 

- Les riches peuvent se soigner pas les pauvres

En cas de problème psychologiques ou physiologiques et en cas de besoin d’aide important, les moyens possibles ne sont pas les mêmes. De plus les riches peuvent payer les amendes et pas les pauvres.

- Donner le droit de se droguer, c’est donner le droit de ne pas voir la réalité 

Participer à placer la population dans un état de conscience modifiée c’est en fait placer la population dans un état de dépendance pour avoir sa dose mais aussi dans un état de faiblesse physique et intellectuelle. Un individu dans un état de conscience modifié étant par définition moins crédible, moins capable d’échanger et possiblement en état de faiblesse devant le réel. 

- Fumer du cannabis est déjà dans les meurs, c’est bien le problème … 

Si se droguer est bien rentré dans les meurs, il faut en mesurer les raisons sociétales et culturelle pour pouvoir les résoudre. Si se droguer devient la norme nous ne pouvons pas alors lutter contre l’idée de se droguer.

La drogue a aussi un coup sociétal énorme, les consommateurs de cannabis sont moins présents, moins actifs et moins concernés par leur vie. Ils peuvent devenir des personnes à charge ou au moins ne pas devenir ce qu’ils auraient pu devenir professionnellement par de mauvaises performances scolaires.

 

Légalisation, dépénalisation - ou pénalisation ?

On en parle : le cannabis

Légalisation ?

Drogues et cerveau


 


mardi 13 février 2024

La Vérité en cause ? Mediathèque - 24 février 2024

Débat animé par Francis Tolmer de Toulouse

LA VERITÉ EN CAUSE…

Il y a comme une crise moderne de la vérité. La faillite des grandes idéologies globalisantes, l’érosion du sentiment religieux, la remise en cause constante des connaissances scientifiques, la méfiance grandissante envers les politiques et les médias, voici qui pousse beaucoup d’entre nous à douter de la pertinence du concept de vérité, jusqu’à la tentation de s’en débarrasser. A quoi bon la vérité, si tout ce qui paraissait certain est remis en question, dépassé, si l’objectivité est une impasse ? Alors, à chacun sa vérité ?

Voici donc posée la question de la valeur de la vérité.

Peut-elle toujours prétendre à une place dans le peloton de tête des grandes valeurs ? Elle a des concurrents dangereux, comme le bonheur ou l’utilité. Voulons-nous savoir la vérité sur ce qui se décide au-dessus de nous, sur ce que nous consommons, n’avons-nous pas la tentation de ne pas chercher à savoir et de rester dans notre confort ? La modernité a valorisé la vérité sous l’angle de la connaissance scientifique, mais un certain nombre de mythes la présentent comme dangereuse, issue de l’orgueil humain de vouloir tout connaître (par exemple, Adam et Eve chassés du jardin d’Eden pour avoir voulu goûter au fruit défendu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal). La vérité est austère, fruit d’un long et exigeant travail, toujours remise en question, et parfois bien désagréable…

Et d’ailleurs, est-elle atteignable ? On a dû renoncer au rêve de décrypter l’univers. Les connaissances scientifiques, même si elles sont immenses, ne font que susciter de nouvelles questions… Mais dans notre vie quotidienne, il nous suffit d’être confrontés à l’ignorance, au mensonge, à l’erreur, à l’illusion, pour que la notion de vérité retrouve toute son importance…

Alors, que faire de cette vérité ?

Francis Tolmer -  Toulouse - 2024


A lire 

... Un terrain favorable au mensonge est favorisé par la suspicion de complot et de dissimulation des élites. Une partie de la population a tendance à

« croire réellement que la vérité est tout ce que la société respectable a hypocritement passé sous silence, ou couvert par la corruption ».

Ce propos de Hannah Arendt concernant la naissance du totalitarisme (Arendt H., Les origines du totalitarisme, le système totalitaire, Paris, Seuil, 2005, p.106) devrait nous inquiéter, car on trouve ce genre de suspicion de nos jours, suspicion que la multiplication des « affaires » n'est pas faite pour apaiser....

A voir et à écouter  

 






mardi 6 février 2024

Drogues : que faire Pénalisation ou Légalisation ? 7--03-2024 - Collège


 

Bien sûr la drogue est un fléau de nos sociétés. Il ne s’agit pas ici de chercher à justifier le fait de se droguer.  L'objectif de l'atelier est de toucher du doigt la complexité du sujet. 

Les arguments pour une pénalisation sont nombreux et classiques : Protection des populations, politique de santé publique, … Mais comment expliquer alors la tolérance pour ces drogues dures que sont le tabac et l’alcool ?

L’argument massue pour la légalisation est de supprimer un énorme marché qui sert à financer d’horribles trafics d’arme et d’êtres humains et éventuellement de récupérer cet argent par des taxes au niveau étatique pour que le plus grand nombre en profite. 

D’autres questions se posent aussi, car la vente de drogue est un commerce qui fait vivre de nombreuses personnes. Il convient donc de penser aussi la légalisation comme un objet de déséquilibre social avant d’être ensuite potentiellement une ressource pour l’état.       

Philosophiquement, cette question touche aussi à la question de la liberté et de la responsabilité individuelle ainsi qu’à celle du gouvernement. Sommes-nous les enfants d’un état qui se doit de nous protéger ou sommes-nous individuellement seuls responsables de nos actes dont nous devons alors assumer les conséquences ? 


samedi 3 février 2024

Réfléchir avant d'agir ? Lycée De Gaulle Muret - 6/12/24 - Réfléchir avant d'agir

 


S'il semble dans un premier temps que comme nous le dit Démocrite que "Mieux vaut réfléchir avant d'agir que regretter après avoir agi." il se peut aussi que réfléchir nous paralyse dans une "non-action» éternelle comme le penseur de Rodin. C'est alors que nous que comme Tristan Bernard nous pouvions penser qu' "Il vaut mieux ne pas réfléchir du tout que de ne pas réfléchir assez."

En effet faire à l'instinct ou " au talent" comme disent certains, n'est-il pas le plus sûr pour être soi. Maïs ce « soi » n'est-il pas lors réduit au "ça" ?

Réfléchir avant d'agir, une vérité répétée tout au long d'une vie. Mais dans le monde de l'entrepreneuriat, faut-il faire place à la raison d'abord ? Notre chroniqueur, Claude Ananou, est catégorique : "réfléchir avant d'agir, c'est n'importe quoi ?".


Et si tout était une histoire de perception. En effet s'il semble qu'il faille réfléchir avant d'agir, c'est le plus souvent au vu de nos décisions ayant mené à des échecs. Mais un échec n'est que la perception d'un évènement déclaré négatif. Alors avnat de juger, il nous faut préciser ce que sont les perceptions, la connaissance aui permet de juger et la pensée puisque ce serait-elle qui devrait précéder ! Bon voyage. 





lundi 29 janvier 2024

Le travail - Lycée - 30/01/2024

 



 "Choisis un métier qui te plaît, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie", nous dit Confucius.
Mais quelle sont les conditions pour qu'un travail nous plaise ?




Le travail : 

Le travail est une activité consciente et la plupart du temps volontaire, sauf dans le cas de l’esclavage. L’histoire de cette notion connaît trois étapes : originellement perçu comme un châtiment divin (Adam, expulsé du paradis, est condamné à travailler), le mot aurait pour origine le latin tripalium, outil qui, d’abord utilisé pour ferrer les chevaux, désigne, par extension, un instrument de torture. Cette connotation négative fait que le travail, source de souffrance, s’oppose au jeu. Mais avec la révolution industrielle, le travail a été revalorisé : il permet non seulement la satisfaction des besoins vitaux, l’augmentation de la richesse, et donc l’essor des nations, mais aussi la socialisation et la réalisation de soi, comme le montre Hegel. L’une des causes de cette revalorisation vient du fait que, aidé par le développement de la technique (passage de l’outil, simple prolongement du corps, aux machines), le travail a perdu une grande part de sa pénibilité. Pourtant, comme Marx le met au jour de manière systématique, l’exigence de productivité et de rentabilité propre à la société capitaliste, brise cet élan libérateur : le travail est de plus en plus exploité tandis que la technique, de plus en plus envahissante, aliène l’homme, comme en témoigne aujourd’hui l’usage compulsif du téléphone portable. C’est pourquoi les philosophes, souvent technophobes, privilégient ce que les Grecs appelaient la skole, que l’on traduit par loisir et qui, loin d’être un moment de paresse, constitue un temps propice à la méditation.


Quelques questions et réponses
https://www.kartable.fr/ressources/philosophie/cours/le-travail-10/56213

 
 



samedi 27 janvier 2024

Transformer la nature est-ce gagner en liberté ? Collège Lherm-Casablanca



 

La nature




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Corrigé proposé par Philo-magazine












Introduction

Les êtres humains se caractérisent par l’action de transformation de leur environnement nécessaire à la survie de l’espèce. Grâce au travail et par l’intermédiaire des techniques, ils forcent en quelque sorte la nature à leur fournir ce qu’elle ne leur offre pas d’elle-même. Au cours de l’histoire de l’humanité, l’évolution de l’organisation du travail ainsi que les progrès des techniques ont permis d’améliorer les performances du corps humain et de déléguer à des machines des tâches nécessaires à la vie quotidienne. Les êtres humains dégagent ainsi du temps pour se consacrer à autre chose et développer leurs facultés. Par conséquent, transformer la nature conduit à se libérer d’un certain nombre de contraintes et à cultiver des aptitudes qui séparent toujours plus l’être humain de la simple animalité.

Pour autant, établir une équivalence stricte entre transformation de la nature et libération de l’humanité par elle-même revient à réduire la liberté à une simple augmentation de puissance. Par conséquent, cette vision de la liberté assimile liberté et indépendance, c’est-à-dire l’affranchissement ou réduction des contraintes et des obstacles. Or les artifices humains contribuent à créer d’autres contraintes et d’autres formes de dépendance. À commencer par notre dépendance à la croissance économique, donc au travail et à la technique…

1) Le travail et le développement technique nous rendent “comme maîtres et possesseurs de la nature”

Pour reprendre une célèbre formule de Descartes, grâce à la science et la technique, l’homme devient au fur et à mesure « comme maître et possesseur de la nature ». La technique est donc représentative de la maîtrise que l’être humain acquiert sur les choses. Par le travail, c’est moins l’homme qui est soumis à la nature que l’inverse : la technique libère l’humanité en utilisant les lois de la nature dans le sens de ses intérêts et de ses désirs. L’innovation technique bouleverse ainsi des limites naturelles a priori infranchissables. Par exemple, les technologies de la communication nous affranchissent du temps et de l’espace grâce au transfert instantané de l’information.
La médecine, par l’intermédiaire des greffes, du clonage, de l’assistance à la procréation, repousse les limites de la vie.

2) Mais nos artifices sont également vecteurs de nouvelles formes de dépendance

Les difficultés à enrayer le processus de réchauffement climatique montrent que l’innovation technologique obéit à la logique incontrôlée de la croissance économique. Comme si ce qui est en théorie techniquement faisable devait être obligatoirement rendu possible au nom de la croissance, donc de la consommation. Quitte à créer pour cela des besoins que nous n’avions pas hier. Autrement dit, les innovations en entraînent d’autres sans que nous ayons le pouvoir collectif d’en décider et sans prise en compte de nos besoins réels, des coûts environnementaux, des conséquences éthiques de certaines inventions (clonage, OGM…). De même, nous constatons qu’au lieu de nous libérer du travail, l’incessante amélioration de nos moyens de transformation de la nature induit de nouvelles tâches venant remplacer les anciennes.

3) Pour autant, “transformer la nature” fait partie de… la nature de l’homme

Le constat précédent ne doit toutefois pas conduire à prôner le retour à une sorte de relation originelle à la nature, comme si notre destin était de redevenir des chasseurs-cueilleurs !

Dans n’importe quelle société, la « nature pure » n’existe pas. Toutes les cultures, jusqu’aux plus traditionnelles, opèrent une transformation de la nature. En effet, comme le montre Platon à travers le mythe d’Épiméthée qu’il expose dans le Protagoras, la nature de l’homme est de ne pas en avoir. Être faible et mal armé contre les agressions naturelles, l’être humain a pour obligation de construire les moyens de se défendre et, pour cela, d’opérer une transformation de son environnement.

Par conséquent, pour être libératrice, la transformation de la nature doit moins à viser à s’en affranchir totalement – ce qui est impossible et contre-productif – qu’à rechercher un certain type de rapport avec elle : la relation qui existe, par exemple, entre un artisan et la matière qu’il travaille. Pour vaincre la résistance de la matière, il doit la connaître et en respecter les particularités. Dans la fabrication artisanale, un dialogue s’établit entre l’artisan et la nature : celui-ci la transforme, il en fait en quelque sorte ce qu’il en veut, mais à condition de l’« écouter ».

Conclusion

Afin d’être émancipatrice et épanouissante, il faut que l’activité humaine reste bien une relation – ce qui suppose au moins deux termes – à la nature, c’est-à-dire à une réalité hors de nous-mêmes où les individus n’ont pas vocation, à terme, à ne rencontrer qu’eux-mêmes, comme si la nature avait disparu au profit du seul artifice.

jeudi 25 janvier 2024

Pourquoi la guerre ? - 1 février 2024 - Collège



Dans sa définition légale internationale : La guerre est un phénomène de violence collective organisée qui affecte les relations entre les sociétés humaines ou les relations de pouvoir à l'intérieur des sociétés. Elle est régie par le droit des conflits armés, aussi appelé « droit international humanitaire ».

La guerre en temps qu'elle est dependante de la présence d'une société, est-elle une spécifité de l'espèce humaine ou de la civilisation ?


Philosophoiquement , la définition s'étend. La guerre, dans une perspective philosophique, est un état de conflit armé entre groupes sociaux, nations ou entités, caractérisé par l'usage de la force physique pour résoudre des divergences, protéger des intérêts perçus, ou établir un ordre selon des valeurs particulières. 
Mais attention supprimer les nations et l'état ne permet pas de supprimer la violence, la guerre devient alors familale, tribale ou civile. Une guerre de "tous contre tous" que justement l'établissement d'une justice d'état à pour but d'éviter. 



Hegel attribuait à la guerre la responsabilité de préserver la santé éthique des peuples. Il soutenait que : "La guerre a cette signification supérieure que par elle la santé éthique des peuples est maintenue dans son indifférence face au renforcement des déterminations finies, de même que le mouvement des vents préserve la mer de la pourriture dans laquelle elle serait réduite par une immobilité durable, et de même que les peuples sont préservés d’une paix durable ou même perpétuelle" (Principes de la philosophie du droit, 1821). Cette perspective, en contraste flagrant avec celle de Kant, qui prône la paix perpétuelle, souligne la conviction de Hegel selon laquelle la guerre est une réalité naturelle inévitable. Il considère donc l'idéal pacifiste de Kant comme utopique et abstrait, affirmant que là où il y a de la vie, il y a également du conflit. Pour Hegel, la guerre, sous certains aspects, peut également être bénéfique en favorisant le progrès civil et moral des peuples.

Le premier philosophe à avoir parlé de « guerre juste » fut Aristote dans sa Politique (livre VII, chapitre 14). Pour lui, la guerre doit toujours avoir la paix pour objectif et ne peut jamais être destinée à humilier ou asservir d’autres peuples.

En 1932, Freud et Albert se sont posé la question