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samedi 14 janvier 2017

21 janvier 2017 - Et si on en parlait ?

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Il est des sujets que l'on ne peut évoquer simplement et l'on commence toujours par se poser la question de leur pertinence. 
En France, Avec entre 10000 et 12000 victimes par an soit près de 4 fois plus que le nombre de décès sur la route, ce n'est pas la rareté de l’événement qui en fait un sujet dérisoire. Pourquoi dont alors se poser la question de cette pertinence. Le suicide est-il tabou d'en parler? ....

C'est assurément un sujet grave et difficile, qui ne manque pas de nous effrayer et dont nous allons pourtant  parler : 

Le suicide



Wijipédia nous raconte que : "Chaque année, plus d'un million d'individus se suicident. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le suicide est la treizième cause de mortalité la plus fréquente dans le monde et le National Safety Council le classe sixième des causes les plus fréquentes aux États-Unis. Le suicide est la cause principale de mortalité chez les adolescents et adultes âgés de moins de 35 ans. La prévalence du suicide est trois à quatre fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Les tentatives échouées de suicide dans le monde sont estimées entre 10 et 20 millions chaque année."

Alors le suicide c'est quoi :  un acte irresponsable? un acte désespéré ? un crime ? une maladie ? l'expression d'une liberté totale ? le début de la philosophie ? le seul acte conscient dans une société absurde ?  Une erreur ? Le propre de l'homme ? .....




Le suicide est-il le début de la philosophie?


Peut on et doit on vivre raisonnablement dans un monde absurde?


Hégésias de Cyrène pensait que, le bonheur étant chose impossible, et le corps étant accablé de malheurs, la mort était préférable à la vie. Surnommé « Celui qui pousse à la mort », il a été exilé, son école fermée, et ses livres bannis par le roi Ptolémée III.
Socrate pensait que la croyance que l’on va rejoindre les dieux et certains morts rend injuste la révolte contre la mort. Il ne s’est pourtant pas suicidé, il a seulement refusé de fuir la mort pour rester un philosophe digne qui assume ses actes.
Platon le disciple de Socrate aurait détallé, pour empêcher les athéniens de commettre un second meurtre ignominieux. Il invitait à se libérer de notre corps de mort pour accéder à la vie intelligible, pas jamais par le suicide, c’est par l’ascèse philosophique. Il serait bien de donner un coup d’œil dans ses Dialogues. Ses textes frisent parfois la contradiction. Il traite du suicide dans Le Phédon. Platon affirme qu’ « il n’y a que les insensés qui se réjouissent de la mort ! Les humains sont assignés à résidence et nul n’a le droit de s’affranchir de ces liens pour s’évader. Les dieux sont nos gardiens et nous sommes le troupeau. Il ne faut donc pas se donner la mort, avant qu’un dieu ne nous envoie un signe ».
Nietzsche est une grande figure de la philosophie du suicide. « La pensée du suicide est une puissante consolation : elle nous aide à passer maintes mauvaises nuits. » (Par delà bien et mal). « Il y a un droit en vertu duquel nous pouvons ôter la vie à un homme, mais aucun qui permette de lui ôter la mort : c’est cruauté pure et simple. » (Humain, trop humain). « Abstraction faite des exigences qu’imposent la religion, il sera bien permis de se demander : pourquoi le fait d’attendre sa lente décrépitude jusqu’à la décomposition serait-il plus glorieux, pour un homme vieilli qui sent ses forces diminuer, que de se fixer lui-même un terme en pleine conscience ? Le suicide est dans ce cas un acte qui se présente tout naturellement et qui, étant une victoire de la raison, devrait en toute équité mériter le respect… (Humain, trop humain). Retenons que Nietzsche non plus ne s’est pas suicidé. Il aurait détraqué avant d’être témoin de sa lente décrépitude.
Albert Camus est un philosophe du suicide. Il en parle dans Le mythe de Sisyphe. Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux, aimait-il affirmer, c’est le suicide. Le suicide est une solution à l’absurde. Mais Camus ne s’est pas suicidé malgré la conscience aiguë qu’il avait de l’absurdité de l’existence et du non sens de nos recherches.
Emile Cioran est aussi un penseur pessimiste, héritier impénitent de Nietzsche et d’Arthur Schopenhauer. Dans « De l’inconvénient d’être né », Cioran montrait que la vie est une farce, une sorte de maladie dont le ridicule est à son comble. Sa position reste toutefois ambiguë. « Je passe mon temps à conseiller le suicide par écrit et à le déconseiller par la parole. C’est que dans le premier cas il s’agit d’une issue philosophique ; dans le second, d’un être, d’une voix, d’une plainte… »
Ce tour d’horizon non démocratique de la question du suicide ne nous montre que des avis favorables au suicide. Celui qui pense que l’un ou l’autre de ces philosophes a raison, peut retenir ou apporter son aval au suicide comme une fin en douceur, une solution qu’aucun de ces défenseurs du suicide n’a adoptée pour soi-même. Peut-être la vie valait autrement la peine d’être vécue ?
La vie est un bien précieux sur lequel nous n’avons normalement aucune prise. La vie est donnée, le temps aussi, le temps de la vie davantage. Nous sommes de simples intendants d’un précieux bien contenu dans des vases d’argile. La vie nous échappe, elle déborde notre pouvoir d’user et de disposer.  Elle peut être falsifiée, elle peut être bradée en certains cas. La morale nous enseigne que c’est le sommet de l’indignité.  On ne subit pas la vie, elle reste un combat à assumer.  Personne n’a eu  la réussite facile, elle cache toujours une vie dramatique, des années de privations. Trouver que la vie est trop difficile pour chercher le soulagement dans la mort est  à mon sens une capitulation abjecte, une liberté poussée trop loin.
Voilà pourquoi pendant longtemps, les législations de nos pays laïcs, j’entends nos pays de la sortie de la religion (Marcel Gauchet), ont hésité à autoriser l’euthanasie, qui ne s’appelle pourtant pas suicide.  D’ailleurs, de l’éthique médicale à la philosophie, il peut y avoir un hiatus. Aujourd’hui quelques pays ont ouvert la porte à l’euthanasie flanquée d’une kyrielle de conditions, sinon, le tribunal. Cela doit faire réfléchir. L’euthanasie est une question réglée par le progrès de la médecine. La thèse de la douleur atroce ne tient plus. A ma connaissance, aucune loi (laïque, anti religieuse ? ), n’a encore autorisé le suicide. Il se peut que je sois mal informé. C’est le moment d’apprendre quelque chose de vous, lecteurs. Le suicide, d’accord pour des raisons que nous ne pouvons savoir, mais après le suicide, l’acte sera qualifié par la morale. Tuer est un acte intrinsèquement mauvais. Se tuer ou se suicider ne l’est pas moins. Non seulement le suicide serait immoral, mais il serait un acte irresponsable.
Emmanuel AVONYO

Les excellents articles :



lundi 2 janvier 2017

Réflexion ..... Est-ce que le gouvernement nous parle-vrai ?


Georges POMPIDOU déclarait en décembre 1972 que : "Dans ces dernières heures de 72, je voudrais jeter un coup d'oeil sur la situation de notre pays ... par, le journal, la radio, on apprend que tout va mal !...

On apprends que tout va mal

La cohérence entre le discours des médias, du gouvernement , de chacun d'entre-nous et la réalité est toujours suggestive.

Cependant il est des questions que nous sentons parfois confusément surexploitées par la communication gouvernementale ou au contraire des sujets plus tabous. Qu'en est-il vraiment ? Est-ce que le gouvernement nous parle de ce qui va mal et de ce qui nous préoccupe? Est ce que le gouvernement nous parle-vrai ?

Parler-vrai 
Manière sincère et simple de s'exprimer, notamment dans le domaine politique ; authenticité, franchise.
 
Parler vrai ce n'est pas choisir ses sujets, c'est parler de tout, sans tabou ni passion excessive pour certain sujets.
  • Avec 12000 morts par an le suicide est-il vraiment considéré comme une cause à combattre ?
  • Le cancer est-il aujourd'hui une cause perdue ? Il faut bien mourir de quelque chose ?
  • Les radiations, bof c'est que dans les centrales, non ?
  • Le gouvernement travaille-t-il à baisser les morts sur la route parce que c'est facile et cela rapporte du fric ?
  • ......

Pour essayer d'y voir plus clair je vous propose d'essayer de lire le tableau suivant et de le confronter à nos sentiments diffus.

Le sujet est choisi mesurable et suffisamment grave pour mériter que l'on en parle : Les causes de mortalité en France en 2016.
Pour mesurer le niveau de communication gouvernementale et le comparer à celui des internautes nous proposons un indice.   Cet Indice est un rapport entre le nombre de communication faite par le gouvernement et celle faîte par les internautes. Pour cela je vous propose de nous suivre dans un exercice de Datajournaliste en utilisant le Web comme source de données.

La mesure  

Nous avons donc fait une simple mesure du nombre de sites évoquant les causes de mortalité présents dans l'espace du gouvernement (.gouv.fr) et créer en 2016. Et nous l'avons comparé ensuite au nombre de sites évoquant cette même cause mais présent dans l'espace ".fr"

Indice de communication gouvernementale comparé sur les causes de mortalité en 2016

Détail du protocole de calcul de l'indice de communication gouvernementale sur les causes de mortalité en 2016. 

(Sautez à Explication Rapide si vous avez trop mal à la tête)
Le protocole est le suivant: pour chaque cause de mortalité nous recherchons en utilisant Google le nombre de sites qui contient les mots : décès et France, nous rajoutons le ou les mots correspondant à la cause de mortalité puis effectuons une requête en rajoutant un filtre sur l'espace du type "site:.fr" et une autre site:.gouv.fr". Cette dernière requête retournant le nombre de sites contenant les mots recherché dans l'espace .gouv.fr qui est réservé au gouvernement. Les requêtes reçoivent aussi un filtre pour ne comptabiliser que les sites créés en 2016.

Une fois les deux chiffres obtenus pour chaque cause de mortalité, nous effectuons le calcul suivant :
Indice = Log(|NB_de_Site_.gouv.fr * k - Nombre_de_site_.fr|) ou k est égal à 48. k représentant le rapport entre le nombre de pages référencées par Google pour le .fr et le .gouv.fr contenant les mots : décès et France en 2016. Nous récupérons le signe de la valeur NB de Site .Gouv * k - Nombre de site en .fr| et l'affectons à l'indice.
           Si NB de Site .Gouv * k - Nombre de site en .fr|
                Indice=-Indice
           Fin de Si

Explication rapide

En gros donc plus le ruban bleu est vers le bas, plus la communication gouvernementale est faible par apport à l'activité sur le même sujet des internautes. Au contraire plus le ruban bleu est vers le haut et plus le gouvernement se soucie de cette cause d'avantage que ne le font les internautes.

En orange apparaît  le % de la cause de mortalité dans le nombre de décès (Source Wikipédia).

Un autre graphique nous présente le rapport entre le nombre d'articles et le nombre de morts par an en .fr et .gouv.fr.


Comparaison du nombre de sites en .fr et .gouv.fr sur le nombre de mort par cause de mortalité


Analyse Sauvage

Les accidents de la route et les attentats sont les plus sujets les plus présents par apport au nombre de morts effectifs. Peu de morts et beaucoup d'article.  

Dans le deuxième graphique, Le suicide et l'obésité semble être semblable. le niveau d'article apparaît sous un indice positif  pour la communication en .fr et négatif ou très faible pour le .gouv.
Pas très Glamour comme sujet?

Ce qui est certain c'est que comparé au accident de la route .....

Qu'en pensez vous ?