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lundi 21 avril 2014

Vendredi 25 Avril - Fumeur ou non-fumeur, telle est la question?

Fumer du tabac et ensuite arrêter de fumer a-t-il un impact sur notre personnalité?

Pour faire court ----------------------------------------------------------------------------------------------

La question 

La question nous est envoyé par un parent d'élève qui souhaiterait s'arrêter de fumer et a peur de ne plus être le même, ensuite. Fumeur je suis et non-fumeur qui serais-je alors, telle est la question?

Il ne s'agit donc pas pour nous de mesurer l'impact de la nicotine dans notre comportement ou notre santé. Nous n'en avons ni les moyens ni la compétence. Ce que nous allons essayer d'étudier c'est la différence d'image que projette le fumeur ou le non-fumeur dans une situation donnée. 

Existe-telle cette différence ?

On peut le supposer car sinon le remplacement de la pipe de Jacques Tati n'aurait pas fais couler autant d'encre quand on l'a supprimer pour l'affiche de l'exposition de 2009 à la cinémathèque française. Celle-ci déclara via la voix de sa direction : «Tati sans sa pipe, c'est comme Chaplin sans son chapeau !»


Le fumeur est il différent du même non fumeur ? Qu'est ce qui change chez Tati ex fumeur de pipe devenu porteur de moulin à vent?  Est-il plus ou moins libre, écolo, suicidaire (il roule quand même sans casque ainsi que son neveux, et en plus il fume ...), poète, rapide (le moulin à vent doit bien le freiner un peu, non?)?

La séance :

La forme 

La séance a été très spéciale, les participants ont joué une scène en duo. Un des acteurs jouait le parent et le second l'enfant. La scène représente donc un parent et son enfant dans l'échange autour de l'arrivé du bulletin de notes.

La scène se rejoue 3 fois:

  • 1° fois sans tabac
  • 2° fois le parent fume
  • 3° fois parent et enfant fument
Le reste des participants vont noter les comportements avec pour but d'évaluer en quoi l'apport de la cigarette change leur vision de la scène.

Un formulaire avec des photos de fumeurs à été distribué... Les participants devaient choisir les photos qui représentaient pour eux le plus "fidèlement" les fumeurs et les annoter.

Le fond 
Fumer rend cool et moins responsable ....


Je rassure ici tout le monde, les cigarettes n'étaient constituées que de papier et sont restées éteintes.





Pour faire long--------------------------------------------------------------------------------------------------

Fumeur, non fumeur ? On peut aussi se poser la question pour notre Lucky Luke national. lui aussi à perdu son titre de fumeur. 

Mais qu'a-t-il perdu ou gagné en échangeant sa cigarette contre un brin d'herbe (qui ne se fume pas lui).   Tire-t-il toujours plus vite que son ombre?

Fumer est-il synonyme d'une certaine façon de vivre, d'être ou encore d’apparaître? Comment percevons-nous le fumeur dans notre société aujourd'hui?     

Celui qui fume et qui va comme Lucky Luke ou Jacques Tati renoncer à cette pratique, va-t-il renoncer à une part de lui-même ou au contraire redevenir lui-même? 
  


Le proverbe dit qu'il n'y a pas de fumé sans feu, peut il y avoir un fumeur qui soit comme un non fumeur ? Y-a-t-il un ou deux Lucky Luke et un ou deux Jacques Tati ?





Mademoiselle  Rose du jeu le Cluedo serait-elle moins femme fatale sans son fume cigarette ?

Les psychiatres pourraient ils pratiquer sans leur pipe ou cigare ? Woody Allen déclare dans un de ses films : " Je suis psychiatre, regardez la preuve, j'ai ma pipe!"

La cigarette, la pipe, aujourd'hui la cigarette-électronique et demain Ploom ont elles un impact sur notre perception de l'autre ? et si oui quel est-il ?
Le cowboy Marlboro peut-il garder les vaches sans la célèbre cigarette à la bouche?

Fumer pour paraître, paraître pour être ... et si arrêter de fumer allez changer notre personnalité, nous changer au moins pour les autres ? et si oui comment ?

Pour préparer la séance 

[article] L’image sociale du tabac : C’était un plaisir associé à la virilité masculine, à l’émancipation des femmes, à l’affirmation de soi des jeunes, à la convivialité des cafés, des cinémas, des restaurants… C’est devenu une drogue qui tue. En l’espace de cinquante ans, le regard que lui porte la société française a glissé du côté du malsain, et le tabagisme est à présent vu ou du moins présenté comme une addiction dont il faut se défaire .... http://www.inpes.sante.fr/10000/themes/tabac/image-tabac/image-sociale.asp

La séance
Le cendrier avec une cigarette, le bulletin scolaire et le paquet de cigarette 

La séance est basée sur deux activités

  1. Théâtre, improvisations et observations
  2. Enquête de symboles
Ces activités sont indépendantes, on tentera d'en faire rapidement un constat global et de répondre tant que faire ce peu, à notre mission de départ : Savoir si fumer modifie notre image. 

1°) Théâtre, improvisations et observations  

L'objectif 

Nous sommes dans une observation (pour une part des participants) et dans une improvisation théâtrale pour deux d'entre eux. Cette improvisation se veut porteuse de sens. En jouant le parent ou l'ado qui ne fume pas puis, qui fume, les participants improvisent des changements de comportement qui signifient leur vision de cette activité. 

L'explication aux participants :  Explications en mp3
Analyse de l'expérience  : Psychodrame analytique de groupe à visée d'étude sociologique

La forme 

La forme est moitié théâtre et moitié analyse d'oeuvre théâtrale (sociologique?). Nous avons d'ailleurs précisé que nous ne faisions pas un débat (au sens ou nous ne donnions pas notre avis sur l'image du fumeur) mais une lecture de l'image envoyée par les comédiens.
Les enfants sont fortement demandeurs pour être acteurs, de façon  à leur donner ce plaisir, les acteurs vont tourner  et nous aurons finalement plusieurs duos d'acteurs ...

Le fond 

Chaque participant-observateur se voit proposé un petit tableau ou il devra noter le comportement des acteurs en fonction de la situation (non-fumeur, parent fumeur, parent et ado fumeurs).
Nous présentons ici les notes moyennes obtenus sur les différents critères dans les trois situations.
Les notes sont sur 10

1° scène, personne ne fume 

Le parent est
concerné
attentif
positif
poli
optimiste
Cherche des solutions
calme
écoute
comprend
Cherche des excuses
2,8
4,9
1,4
7
1,2
0
7.6
5,7
 1,6
0,4

L’enfant est
concerné
attentif
positif
poli
optimiste
Cherche des solutions
calme
écoute
comprend
Cherche des excuses
 0.8
2,6
2,8
 5,6
3.5
 3.2
7,7
6.2
 3.6
9,9

2° scène, le parent fume
Le parent est
concerné
attentif
positif
poli
optimiste
Cherche des solutions
calme
écoute
comprend
Cherche des excuses
5,4
5,8
4
6,5
2,6
 3,25
10
 5
5,75
0,5

L’enfant est
concerné
attentif
positif
poli
optimiste
Cherche des solutions
calme
écoute
comprend
Cherche des excuses
1
 4,5
 5.25
4,5
5
4,3
7
5.3
5
 8,8

3° scène, le parent et l’enfant fument
Le parent est
concerné
attentif
positif
poli
optimiste
Cherche des solutions
calme
écoute
comprend
Cherche des excuses
2.3
2.5
 3.9
4,5
2,75
4,25
8,7
 6,1
 5,8
7.5

L’enfant est
concerné
attentif
positif
poli
optimiste
Cherche des solutions
calme
écoute
comprend
Cherche des excuses
2,4
2,5
3,8
3,9
1,25
4,3
 8,4
5,1
5
5.6

Conclusion et Petite analyse des chiffres 

Les chiffres montrent que la cigarette fait baisser la perception de la politesse affichée de 7 on passe à 4.5. Elle aide par contre à chercher des solutions (l'adulte passe de 0.4 à 0.5 mais à 4.5 quand les deux fument, du coup l'enfant moins attaqué lui baisse de 9.9 à 8.8 puis 5.6). Quand les deux fument, il se crée comme une atmosphère de copain à copain et le parent bascule en cherchant des excuses presque plus que l'enfant (7.5 pour 5.6). Il va aussi mieux le comprendre (1.6 puis 5.8). Par contre la politesse baisse (de 7 à 4.5 pour l'adulte et de 5.6 à 3.9 pour l'enfant).

2°) Enquête de symboles

La forme : 

Des photos sont proposées avec la consigne suivante : Choisissez les 5 photos qui représentent le plus un fumeur ou une fumeuse .... et mettez un mot de commentaire.

Les photos proposées

Le résultat

Les images choisies ordonnées par score. Chaque participant pouvait choisir 5 images, entre parenthèses est précisé le nombre de point alloués par le classement (la première choisie par un participant obtient 5 points la dernière un point) 

Conclusion de l'enquête 

Finalement l'image des fumeurs est bien sûr brouillée mais pas si imprécise que cela. En effet, si des photos très différentes sont sélectionnées, il y a quand même une forte concentration sur certaines photos.
Sur 21 photos au départ les 10 enfants en ont sélectionnées uniquement 14 (sachant que chaque enfant pouvait en choisir 5).
Même si tous ceci est trop rapidement exécuté et sur un échantillon d'enfants et de photos faible, il n'est pas interdit si l'on ne se prend pas trop au sérieux, de tirer quelques conclusions.

Les disparus

Première constatation, plus de cow-boy ni d'Albert Camus, les célèbres fumeurs du XXème siècle ne sont plus en course, idem pour les fumeurs de pipe et les beaux gosses au look de détective privé. C'est bien une nouvelle image que porte désormais le fumeur. Il reste comme un témoin de cette époque, le cinéma.

Les trois premières images 

La première image est tatouée : Fête (4), par plaisir (4), soirée (2), boite de nuit(4), elles s’amusent et ne savent pas ce qu’elles font (5). Total : 19
La seconde : jeune (5), pour impressionner (5), ado (5), elle le fait en cachette (3) Total : 18
et la troisième : Les conséquences (2), une tumeur (3), irresponsable (2), danger (5)
Total : 12

L'image du fumeur est donc bien celle d'une personne qui s'amuse (elles s’amusentet prend du plaisir (par plaisir). Mais ce plaisir est entaché de danger et celui-ci peut être irresponsable ( savent pas ce qu’elles font ). Les conséquences sont parfois terribles.

Les trois images suivantes nous parlent de respect, d'irrespect et de responsabilité. Les adultes semblent avoir légitimité à consommer du tabac. Dans la mesure ou ils ne font pas subir un tabagisme passif aux enfants. Le message des cigarettiers est peut-être passé par là; "Fumer est un choix d'adulte" [ref :  Ado, comment on vous manipule de Viviane Mahler] ]responsables et qui doivent être respectueux des non fumeurs." 

L'image du fumeur

Le fumeur est donc un hédoniste (aux sens moderne du mot) qui vit dangereusement. Il peut être irrespectueux voire irresponsable mais s'il est adulte et responsable et si tous sont d'accord alors y a t il encore quelque chose à lui reprocher? Il profite quoi. 


Conclusion générale 

Le tableau de la séance

Soyons clair ! Oui madame, arrêter de fumer va  modifier votre personnalité perçue. 
La fin du débat est très claire fumer c'est (les participants s'exprime à l'oral):
  • devenir racaille
  • accepter des notes basses plus facilement (dans le cadre de notre expérimentation surtout si votre enfant fume aussi)
  • devenir plus vulgaire
  • se la "péter"
  • banaliser les problèmes 
  • perdre ses responsabilités de parent

Alors si même en tant que fumeuse vous seriez plus détendue et si fumer rend cool .

Après une expertise effectuée par dix participants, le conseil est le suivant  :

Ne fumez plus, 
mais restez cool comme si vous fumiez!



10 commentaires:

  1. Ancien fumeur, il me semble que la cigarette représenté un système de mise à distance de l'autre. Un possibilité de se mettre en pause, de ne plus avoir à répondre. Mais aussi parfois entre fumer elle est l'objet d'une complicité. Tu veux une cigarette, dis le fumeur à son collègue....

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  2. Fumer ou ne pas fumer, déjà ce n'est pas un choix mais bien souvent on devient fumeur pour faire "comme"... ou pour se donner une importance, un statut...comme tu le dis pour mettre une distance, se cacher, garder un peu d'intimité avec sa propre timidité, mais cela peut être aussi le contraire : Une personne qui n'est pas timide se servira bien souvent inconsciemment de la cigarette pour jouer un rôle qui bien souvent n'est pas le sien.

    mais le pire est effectivement d'être ancien fumeur, car, les effets positifs sont très rapide : l'odorat revient, le gout, la liberté... on pourrait en citer beaucoup encore. Le soucis est bien d'être ancien fumeur, car un ancien fumeur reste toute sa vie un... ex-fumeur et le risque de succomber à la tentation de fumer de nouveau est grand... une soirée, des amis, une cigarette et hop, c'est foutu, d'ancien on redevient fumeur et toutes les bonnes intentions sont envolées.... ou devrais je dire... parties en fumées...

    la solution est peut être de ne jamais fumer, mais comment essayer de combattre une addiction à laquelle nous n'avons jamais gouté ? je n'ai pas la réponse, mais peut être pouvez vous la trouver ?

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    1. "Une personne qui n'est pas timide se servira bien souvent inconsciemment de la cigarette pour jouer un rôle qui bien souvent n'est pas le sien."
      C'est de ça dont on parle .... quel est ce rôle ... que nous donne la cigarette ....

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  3. La cigarette est une canne, tu te lèves le matin elle est à coté de toi, toute la journée tu te repose sur elle. De temps en temps, tu souhaites te séparer d'elle, mais la douleur est tellement présente que tu la cherches du regard...
    Des hommes vivent enchainés, toi, tu as ta canne...

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  4. Non fumeur (ou presque). Y avait plusieurs questions entre le principale et les commentaires. Du coup je parle un peu de la principale au début mais je réponds a un commentaire dans la deuxième.


    Existe-il une différence d'image entre le fumeur et le non fumeur ?

    Cette question amène tout d'abord à s'interroger sur le sens même du mot image qui recouvre plusieurs aspects.

    On peut envisager le terme tel qu'il est défini dans le Littré "L'image : ce qui imite, ce qui ressemble", l'image donnée (à soit ou à l'autre) ne peut donc jamais atteindre, par essence, le rôle que lui confère celui qui la crée; c'est à dire par une attitude, une action, devenir la projection mentale d'un modèle (de virilité chez Marlboro) puisqu'il n'est réduit qu'à en être une copie, un faux.




    Un aspect de l'Image, à mon sens plus pertinent dans ce contexte, serait "Représentation des personnes dans l'esprit" (E.Littré). A la différence de la définition précédente celle ci ne place pas de référence fixe dont l'image serait une copie. Ici "représentation" accorde à l'image toute son importance en tant qu'objet existant par lui même, ou presque. Cette image à besoin d'un support pour devenir représentation et celui ci est l'esprit. Le créateur de l'image n'est pas seulement le fumeur ou le non fumeur, celui qui crée l'image est l'esprit qui la perçoit.

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    1. La suite .....
      Mais l'esprit de qui ? Une manière d'analyser cette définition serait d'envisager l'image comme une projection de la réalité dans une conscience (et bien souvent un inconscient) donné. Cette image est telle une photographie, pérenne dans sa forme, mais multiple dans les interprétations possibles. Dans le regard de celui qui est au centre de l'image, qui en est le modèle (contrairement à la première définition ou il n'est qu'une copie), qui est photographié, elle représente une vision fantasmée de soi, on pose dans son esprit comme on pose sur une photo (par définition il s'agit d'un processus vaniteux de narcissisme positif : je suis le cowboy, cette idée me fait sentir bien, les autres me voient comme tel; ou de narcissisme négatif : quel con, je me suis refoutu à fumer, regarde toi, vieil alcoolo-tabagique qui va crever) et bien souvent éloignée de la réalité (la photographie) qui se résume à : fumer.

      Dans le regard de ceux qui y sont extérieurs (mais qui au même titre créent l'image par leur simple perception de la situation, qui prennent en photo, incitent même le modèle à être modèle, qu'il le sache ou non), la représentation de la situation procède selon un système d'association. Le psychiatre avec sa pipe, Lucky Luke avec sa roulée, Mlle Rose avec son porte-cigarette. Autant d'image parfois entièrement détaché de l'image que le fumeur a de lui, ou de la non image qu'il a de lui. Et c'est la un détail important, peut être même celui qui transforme le non fumeur en fumeur, et cela me permettrait de répondre à une autre question "quel est ce rôle que nous donne la cigarette?"

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    2. la suite de la suite ....
      Concluons d'abord, la question principale "existe-il une différence d'image entre le fumeur et le non fumeur ?" est alors non seulement positive, mais elle ne peut pas s'arrêter la et je voudrais savoir : existe -il une différence entre le fumeur et le non fumeur ?




      J'en reviens à la question posée "quel est ce rôle que nous donne la cigarette?" (ne pas avoir de plan est une très mauvaise idée).

      Et bien "ce rôle qui n'est pas le sien" comme disait Michel, c'est celui de la personne épanouie. Je m'explique, l'image qu'a le non fumeur (mais fumeur en puissance) du fumeur est celle d'un être de volupté, de liberté, finalement l'image de quelqu'un qui est sans faire semblant. Le non fumeur devenant fumeur est le processus de la recherche identitaire en marche, pensant que si je copie sigmund freud fumant sa pipe, non seulement je serai tel un psychiatre, mais finalement je deviendrai cette homme qui est. Qui a une identité et une identité suffisante pour que lui, n'ait pas à prétendre. On prétend être pour ne plus avoir à le faire et pour être tout simplement. Drôle de processus. Et pour cause, plutôt destructeur.

      Plaçons nous alors de l'autre côté, de celui du fumeur au narcissisme négatif, de l'ancien fumeur passé par la, ou du non fumeur, qui dans sa crise identitaire n'a pas succombé (ou n'en a pas eu). Que voient ils ? Quelle image ont-ils ?

      De Sigmund Freud ? comme les non fumeurs fumeurs en puissance, celle d'un homme épanoui dont l'intelligence l'a conduit à accepter ce plaisir que lui même qualifie "d'oralité infantile", un homme qui fume pour le plaisir et par choix.

      Et il en va de même pour les autres figures tels que Mlle Rose ou Lucky Luke. Mais comment voient ils, ces anciens fumeurs, ces fumeurs dégoutés, et ces non fumeurs invétérés, le non fumeur fumeur en puissance ? Comme un être souvent influençable et influencé qui cherche à saisir le secret qui fait que ses grandes figures de la cigarettes sont épanouies (freud et sa bande), même si la cigarette n'est qu'une conclusion de leur volupté aboutie et non un moyen pour devenir ce qu'ils sont. Et pour cause, s'il s'agissait de vendre de la volupté (de la part des entreprises de tabac) et non l'image qui y est associée (celle d'un individu qui est maître de ses choix, fort, et fume par volonté de s'octroyer un plaisir), on montrerait de grassouillets petits bonhommes diabétiques et aux dents jaunies dans les pubs. L'aspect salop de la chose étant que ces non fumeurs devenant fumeurs dans leur recherche d'identité, y trouvent ensuite d'autant plus de raisons de rester fumeurs que le simple plaisir éprouvé. Que ce pourquoi, dans un sens ils avaient commencé.

      Merci de votre eventuelle lecture haha.

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  5. je suis un ancien fumeur... Après une trentaine d'année à partager mon souffle avec la cigarette, un problème de santé a rendu impératif l'arrêt du tabac. Je suis donc passé d'une considération essentiellement économique motivant un éventuel arrêt à une considération vitale... Et la clope comme attribut de ma personnalité a laissé place au respect de mon organisme... La question de savoir si j'allais rester la même personne a trouvé une réponse : oui, je suis toujours moi et même plus que jamais puisque depuis mon arrêt du tabac je retrouve des sensations olfactives, gustatives, visuelles...etc, que la cigarette voilait et qui pourtant sont le fondement de ma perception et ont construit ma conscience.

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  6. nee dans un bureau de tabac j ai vu l evolution du fumeur cote societe

    alors que le geste a ete raille de toutes les representations officielles ces dernieres annees , il est un temps ou la societe vivait avec tant de fumeurs qu elle ne les voyait plus dans leur specificite .pendant la guerre ( 39 /45) on allait chercher son paquet de tabac avec des bons de rationnement qui semblaient aussi necessaires que les bons de pain aucune notion du danger dù au tabac c est cette alerte qui a tout change et notamment les modes pipe ou fume cigarettes avec leurs marqueurs plus ou moins symboliques

    sur le plan individuel il y a toujours les mêmes motivations au depart: la curiosite la transgression le mimetisme et apres le plaisir....et l addiction

    j ai connu personnellement le plaisir de fumer ponctuant les temps de travail ou les accompagnant,. pour l addiction nous ne sommes pas tous egaux :certains en sont plus facilement victimes. pour ma part le plaisir de fumer m a quitte en voyant souffrir un ami atteint d un cancer du poumon

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  7. oui. oui et oui. Les gens changent uniquement dans leur quotidien selon moi. Ma théorie fondamentale est qu'on a tous besoin de pauses dans la journée sauf que lorsque tu ne fume pas tu fais des pauses quand tu en a réellement besoin, pour te ressourcer. Et tes pauses sont courtes. Quand tu fume tes pauses sont imposées en quelque sortes, et plus régulières. La cigarette devient un prétexte à la pause. Toutefois fumer peut être bénéfique : çà permet de faire des rencontres, d’aborder plus facilement d'autres personnes... ou de poser ses idées lorsqu'on est en plein boulot. Pour moi c'est surtout ce dernier effet qui m'aide. En revanche, la cigarette devient plus "ludique", moins utile dans le reste du quotidien (hors travail / amis).
    Les gens en tant que tels ne changent pas fondamentalement lorsqu'ils commencent ou arrêtent de fumer mais leurs habitudes oui, ce qui peut avoir un impact et peut les obliger a reconstruire des habitudes : que faire de ses pauses, que faire lorsque tout le monde sors fumer, dois-je autoriser mes amis à fumer chez moi (grand point de dispute en soirée). S'arrêter de fumer (ce qui ne veut rien dire, on n'arrête jamais) peut également donner lieu à de multiples discussions (comment / pourquoi / y arrives-tu ? / je reprend juste une soirée...). C'est peut être l'étape la plus intéressante dans la mesure ou chacun se questionne sur ses addictions, sa capacité à résister, son envie et ses motivations réelles pour arrêter ainsi que le moment pour le faire.
    Personnellement je trouve pour le moment plus d'intérêt à continuer que d'arrêter : pour les moments de réflexion / pause, pour le prétexte de sortir d'un lieu clos ou de poursuivre une discussion que l'on ne veut pas terminer.

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