Débat animé par Francis Tolmer de Toulouse
LA VERITÉ EN CAUSE…
Il y a comme une crise moderne de la vérité. La faillite des grandes idéologies globalisantes, l’érosion du sentiment religieux, la remise en cause constante des connaissances scientifiques, la méfiance grandissante envers les politiques et les médias, voici qui pousse beaucoup d’entre nous à douter de la pertinence du concept de vérité, jusqu’à la tentation de s’en débarrasser. A quoi bon la vérité, si tout ce qui paraissait certain est remis en question, dépassé, si l’objectivité est une impasse ? Alors, à chacun sa vérité ?
Voici donc posée la question de la valeur de la vérité.
Peut-elle toujours prétendre à une place dans le peloton de tête des grandes valeurs ? Elle a des concurrents dangereux, comme le bonheur ou l’utilité. Voulons-nous savoir la vérité sur ce qui se décide au-dessus de nous, sur ce que nous consommons, n’avons-nous pas la tentation de ne pas chercher à savoir et de rester dans notre confort ? La modernité a valorisé la vérité sous l’angle de la connaissance scientifique, mais un certain nombre de mythes la présentent comme dangereuse, issue de l’orgueil humain de vouloir tout connaître (par exemple, Adam et Eve chassés du jardin d’Eden pour avoir voulu goûter au fruit défendu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal). La vérité est austère, fruit d’un long et exigeant travail, toujours remise en question, et parfois bien désagréable…
Et d’ailleurs, est-elle atteignable ? On a dû renoncer au rêve de décrypter l’univers. Les connaissances scientifiques, même si elles sont immenses, ne font que susciter de nouvelles questions… Mais dans notre vie quotidienne, il nous suffit d’être confrontés à l’ignorance, au mensonge, à l’erreur, à l’illusion, pour que la notion de vérité retrouve toute son importance…
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