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Samedi 27 juin 2019 - L'humiliation est-elle de plus en plus présente?

Selon Wiki : "Une humiliation est un rabaissement conduisant à une mortification, un état d'impuissance ou soumission. "

Etre humilié cela signifie donner à montrer en public un décalage entre ce que nous prétendons être et ce que nous sommes vraiment. Dans toute humiliation il y a une révélation pour soi et pour autrui. Pour soi parce que l'on comprend que les autres vous ont mis à nu et pour autrui car il comprend que vous ne valez pas ce que vous prétendiez.

C'est la raison pour laquelle l'humilié ressent de la honte : se voyant impuissant il veut disparaître, il veut mourir au monde et à lui-même et l'exposition publique lui est insupportable car elle le rappelle constamment à lui-même.
Etre humilié cela signifie donner à montrer en public un décalage entre ce que nous prétendons être et ce que nous sommes vraiment. Dans toute humiliation il y a une révélation pour soi et pour autrui. Pour soi parce que l'on comprend que les autres vous ont mis à nu et pour autrui car il comprend que vous ne valez pas ce que vous prétendiez.
C'est la raison pour laquelle l'humilié ressent de la honte : se voyant impuissant il veut disparaître, il veut mourir au monde et à lui-même et l'exposition publique lui est insupportable car elle le rappelle constamment à lui-même.
Autrement dit un truc super pratique, faire "péter les galons" et mettre une fin de non recevoir à toutes contestation. L'humilié ayant deux choix soit la fuite soit la souffrance de ne plus exister.



Olivier Abel déclare :
"Nos sociétés sont très focalisées sur l’injustice, et probablement pas assez sur les humiliations qui touchent à l’estime et au respect que les gens peuvent avoir de leur propre dignité. C’est pourquoi il peut être bon de repartir de la diversité des sentiments d’indignation. Nous réduisons d’ailleurs particulièrement l’injustice à une non-égalité dans les poids et mesures économiques et financières. C’est certainement capital, mais il manque alors une réflexion sur la violence, sur la spécificité de la domination. Lorsque quelqu’un utilise son pouvoir sans laisser à l’autre la possibilité d’un contre-pouvoir, il y a violence, dit Paul Ricœur, et c’est une forme d’humiliation. Il faut toujours laisser à l’autre « un petit couteau ». Il manque aussi dans nos réflexions sur la justice la dimension de l’aliénation, sur laquelle un certain socialisme critique (et parfois marxiste) avait beaucoup insisté. Cette notion venait de Rousseau, avec le sentiment que les gens peuvent être dépossédés de leur propre désir, de leur propre estime et évaluation de ce qui est bon, de leur confiance en soi —pour reprendre le titre d’un magnifique texte de ce fondateur d’une philosophie américaine radicale, aujourd’hui trop oublié, Emerson."
Femmes tondues à la Libération

L'humiliation est-elle de plus en plus présente dans nos sociétés? et quel moyens avons nous d'y répondre de ne pas se sentir humilié, pourquoi sommes nous aussi sensible à l'humiliation? Doit on être humble pour ne pas être humilié? L'humiliation est-elle une maladie contagieuse?

Qu’est-ce qui est le plus humiliant : être battu en public ou isolé pendant dix ans, soustrait aux regards. Nos formes de châtiment sont des concentrés anthropologiques, et donc aussi théologiques, auxquels nous devons être attentifs



L'humiliation est un moteur de haine et de vengeance.  Les Allemands ont été humiliés par le traité de Versailles en 1918 et le ressentiment était tellement puissant qu'Hitler a pu en partie prendre le pouvoir en s'appuyant sur l'humiliation que leur faisait subir le "diktat" du traité de Versailles. Il semble donc qu'il n'est pas d'humilier qui que ce soit.
Pourtant c'est un phénomène très répandu  et une méthode de management?


Un patron chinois donne une fessé en public à ses salariés.


Et bien sûr comment ne pas penser à France Télécom



Daniel Doublet n’a pas craqué, n’est pas parti, n’est pas tombé malade. "Je n’ai pas fait de dépression caractérisée. Mais j’ai été meurtri, humilié. Jusqu’à 55 ans, mes appréciations étaient bonnes. J’avais une relation de confiance avec ma hiérarchie. C’était des gens honnêtes, remplacés par des gens malhonnêtes." ICI
L’analyse présentée ici fait apparaître l’humiliation, donc la souffrance, comme la nouvelle figure de la condition humaine dans nos sociétés technologiques et nos économies mondialisées. Dans cette perspective, la jouissance ou le plaisir pourraient naître du privilège psychologique exorbitant de l’exercice de la puissance et de la cruauté.
Les sociétés contemporaines de consommation décuplent et intensifient ainsi l’insécurité psychique, la précarité, la dépendance qui font naître un sentiment de dévalorisation, d’infériorisation, d’humiliation, tenant au fait d’avoir à demander – réclamer – des choses qui constituent des besoins psychiques et font partie de droits fondamentaux. On comprend alors que, dans les sociétés contemporaines, la dignité, le respect, la considération, la reconnaissance, qui ont structuré notre sensibilité politique démocratique égalitaire depuis le xviiie siècle, suscitent aujourd’hui un intérêt grandissant. Le manque de respect, de considération, le déni de reconnaissance, peuvent dès lors constituer un champ de réflexions cruciales : la question de l’humiliation se pose à nouveau de façon aiguë dans les formes d’individualisme contemporain.
Ces nouvelles formes d’humiliation – éprouvées par soi, infligées à l’autre – sont souvent diffuses, insidieuses, imperceptibles, sans auteurs repérables : elles sont extraordinairement difficiles à observer et à qualifier, plus encore à codifier et à sanctionner, voire à légiférer. Ces humiliations invitent à soulever des questions qui sont aux fondements des sciences sociales. L’humiliation dans les sociétés contemporaines naît de la valorisation de types d’économie psychique qui provoquent l’abandon, l’oubli des gens qui ne peuvent que difficilement – voire en aucune manière – s’adapter aux exigences du système. Chaque individu y est en effet tenu de se faire valoir, de se promouvoir contre toutes les autres formes de relation, de privilégier les interactions concurrentielles et compétitives, entraînant une misère sociale et une misère psychique, susceptibles d’affecter le moi : un moi massifié, de plus en plus isolé, un moi tout à la fois privé de repères, de contacts et, cependant, dépendant et perdu ; un moi impuissant, profondément désorienté, et, en cela, dans l’incapacité psychique de s’associer à d’autres.
: la suite ICI

Le livre : Humiliation

Auteur Wayne Koestenbaum
Éditeur Climats
Pages: 227
Prix : 19,00 €

Une pensée:
« Cela a toujours été un mystère pour moi ; comment des hommes peuvent-ils se sentir honorés de l’humiliation de leurs semblables ? »
-Mahatma Gandhi-

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