De Hiroshima à l’IA — Une Modernité marquée par la rupture
Une modernité née dans la violence technologique
L’irruption de la bombe atomique à Hiroshima, le 6 août 1945, est souvent considérée comme un événement fondateur de la modernité tardive : un moment où l’humanité prend conscience que sa propre destruction est désormais possible à une échelle planétaire et instantanée. Hannah Arendt parle d’un "changement de condition humaine" dans La condition de l’homme moderne (1958), soulignant que "le pouvoir de destruction a précédé le pouvoir de création dans la science moderne".
Aujourd’hui, l’arrivée de l’intelligence artificielle générative et autonome suscite un écho historique presque symétrique. Comme la bombe, l’IA n’est pas née d’un débat démocratique mais d’une avancée scientifique accélérée, souvent réservée à une élite technique. Elle entre brutalement dans le champ social et mental collectif.
Brutalité de l’événement et mutation du sens
Paul Virilio, dans L’accident originel (2005), évoque le principe de l’accident comme révélateur de la modernité : "Inventer le navire, c’est aussi inventer le naufrage." De même, l’IA inaugure non seulement des possibilités mais aussi des catastrophes potentielles (désinformation, pertes d’emploi massives, guerre cognitive, etc.). C’est cette ambivalence qui la rapproche de l’atome.
Dans La bombe ou le berceau (1990), Günther Anders, philosophe ayant longuement réfléchi sur Hiroshima, parle du "retard de l’humanité sur elle-même", soulignant que nous fabriquons des outils que nous ne comprenons pas et ne maîtrisons plus. Ce diagnostic semble tout à fait transposable à l’IA : nous créons un artefact intellectuel sans savoir pleinement comment il fonctionne, ni à quoi il nous engage.
Un changement de paradigme philosophique
Ce lien entre l’atome et l’IA pourrait être lu sous l’angle du surgissement technologique comme rupture du réel. L’un et l’autre posent la question suivante : Qu’est-ce que l’humain face à une création qui le dépasse ? Jean-Pierre Dupuy, dans Pour un catastrophisme éclairé (2002), affirme que "nous ne croyons pas ce que nous savons", illustrant notre incapacité à tirer les conséquences philosophiques de nos propres inventions.
Ainsi, Hiroshima fut une apocalypse réelle, alors que l’IA pourrait en constituer une potentielle : un "tournant ontologique" dans lequel nos concepts traditionnels (liberté, travail, responsabilité, vérité) vacillent.
Texte rédigé par ChatGPT, agent conversationnel IA (à partir d'un prompt de Christian Belbeze)