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samedi 22 avril 2023

Mediathèque de Noé : 13 mai 2023 - Doit-on séparer l'Homme de l'artiste?

 


L'Homme, l'artiste, l'œuvre
Séparer l'Homme de l'artiste : Pourquoi, pour protéger l'Homme ? l'œuvre ? ou encore pour pouvoir honorer l'artiste ?
Ne pas séparer : Pour punir l' Homme, protéger le public d'un défaut moral (si l'œuvre me contient), rendre un justice équilibrée ? 


Roman Polanski : est-il possible de distinguer l’homme de l’artiste ?

"Distinguer l'homme de l'artiste, ça a été une des grandes constantes du 20ème siècle, au nom d'une indépendance de l'oeuvre, de l'idée que peu importe l'artiste et sa moralité, ce qui vaut c'est l'œuvre. Ce qui répond du coup aussi à la liberté du spectateur qui va voir cette oeuvre ou ne va pas la voir.

"Le problème à mon sens c'est qu'il y a un trait d'époque qui est que l'oeuvre est de moins en moins séparable de l'artiste. On sort de l'image acquise dès le 19ème siècle de l'artiste tout puissant et exceptionnel. De plus en plus, il y a une demande sociale. On lui demande l'exemplarité."
Fabienne Brugère _ 2019
 

Texte : https://www.philomag.com/articles/peut-dissocier-loeuvre-de-lauteur-de-gisele-sapiro


Confondre l’œuvre et l’artiste, c’est suivre une conclusion superficielle qui se détache de sa profondeur. L’artiste est un transmetteur. Non pas d’un message mais du don de vision qui lui a été octroyé. Considérer l’œuvre comme produit personnalisé de l’artiste, en cela que l’œuvre contient les traits de l’artiste en tant qu’homme-artiste, c’est ne pas voir que la réelle relation de dépendance est celle qui lie l’artiste à son œuvre et non l’œuvre à son artiste. Car finalement, comme dirait Hannah Arendt à propos de son ami connu tardivement Walter Benjamin, ce ne sont pas les œuvres qui habitent en lui, « c’est lui qui habite en elles ». THOMAS DUTRIEZ

On pourrait donc résumer la bonne position à adopter par : « on peut séparer l’artiste de l’œuvre, pour en profiter tout en condamnant l’artiste ». Il est tout-à-fait possible de condamner un homme sans appliquer de puritanisme moral à son œuvre et donc sans la condamner à cause de lui. Mais cela n’empêche pas de ne pas lui décerner de prix ni de l’exclure des cercles artistiques.

Est-ce de l’ingratitude, un manque de reconnaissance envers l’artiste ? Non car, Oscar Wilde encore : « révéler l’art en cachant l’artiste, tel est le but de l’art ». Et quel besoin y a-t-il de récompenser les artistes ? Dans son livre Asphyxiante culture, le plasticien et écrivain Jean Dubuffet insiste sur la différence entre les artistes et les gens de culture qui décernent les prix et commentent les œuvres. Seuls ces cercles ont besoin d’artistes, d’idoles. Nous, nous n’avons besoin que d’art. VICTOR RAMZI

Finalement on a tous des regards différents, mais nous avons aujourd’hui la possibilité et peut-être la nécessité d’éduquer notre regard. Avoir un regard critique sur ce que l’on voit et sur le lien entre l’œuvre et l’auteur et entre l’auteur et l’œuvre.

Proust soutient que rien ne sert de connaître la biographie des auteurs mais que seule l’œuvre compte. Par cela, on peut se dire que l’analyse d’un film n’est pas nécessairement liée à l’auteur et que l’on peut se permettre justement de distinguer l’œuvre de l’auteur. ÉGLANTINE LE FORT

Le droit en pense quoi?




 




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