Quelles sont les différentes conceptions philosophiques de la justice ?
De nombreux philosophes ont travaillé sur la notion de justice. On peut notamment citer Platon, Aristote, Rousseau et Locke.
La justice selon Platon et Aristote
Platon, dans La République, définit la justice comme une harmonie entre les différentes parties de la société et de l'âme individuelle. Pour lui, une société juste est celle où chacun joue le rôle qui lui convient selon sa nature.
Aristote, de son côté, considère la justice comme une vertu centrale pour la vie en société. Il distingue la justice distributive, qui concerne la distribution équitable des biens, de la justice corrective, qui comme son nom l’indique, corrige les torts qui interviennent dans les relations humaines.
La justice selon Locke et Rousseau
Pour d’autres philosophes, la justice est avant tout perçue comme un contrat social :
John Locke développe cette idée en affirmant que la justice repose sur les droits naturels de l'individu, en particulier le droit à la vie, à la liberté et à la propriété.
Jean-Jacques Rousseau met l'accent sur l'égalité et la volonté générale comme fondements de la justice, suggérant que les lois justes sont celles qui reflètent la volonté commune.
Le lien entre justice et liberté
La justice et la liberté sont souvent vues comme complémentaires. Une société juste est généralement conçue comme une société qui protège et promeut la liberté individuelle. Par exemple, dans les théories du contrat social (comme celles de Hobbes, Locke et Rousseau), la justice émerge d'un accord mutuel visant à garantir les libertés individuelles tout en établissant un ordre social qui protège ces libertés.
Les citations
« Il n’est pas toujours nécessaire de faire des lois, mais il l’est toujours de faire exécuter celles qui ont été faites. » (John Locke)
« L'amitié est une forme d'égalité comparable à la justice. Chacun rend à l'autre des bienfaits semblables à ceux qu'il a reçus. » (Aristote)
« Si donc quelqu’un dit que la justice consiste à rendre à chacun ce qu’on lui doit, et s’il entend par là que l’homme juste doit du mal à ses ennemis comme il doit du bien à ses amis, ce langage n’est pas celui d’un sage, car il n’est pas conforme à la vérité : nous venons de voir que jamais il n’est juste de faire du mal à personne. » (Platon)
« Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir. » (Rousseau)
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Comment savoir ce qui est juste ? : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-pourquoi-du-comment-philo/comment-peut-on-etre-juste-6683661