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vendredi 14 mai 2021

Club Pour tous - 22/05/2021 - Peut-on toujours pardonner ?

Le pardon est le résultat de l'acte de pardonner, la rémission d'une faute. C'est tenir une offense, une faute, pour nulle (ou l'excuser) et renoncer soit – au plan personnel – à en tirer vengeance, soit – au plan institutionnel – à poursuivre et à punir les responsables. Le pardon ne doit pas cependant être confondu avec l'amnistie qui est une simple dispense de peine.


" Le pardon est mort dans les camps de la mort. "
Jankélévitch

Mais qu'est ce que pardon? 


"Contre l’irréversibilité et l’imprévisibilité du processus déclenché par l’action le remède ne vient pas d’une autre faculté éventuellement supérieure, c’est l’une des virtualités de l’action elle-même. La rédemption possible de la situation d’irréversibilité — dans laquelle on ne peut défaire ce que l’on a fait, alors que l’on ne savait pas, que l’on ne pouvait pas savoir ce que l’on faisait — c’est la faculté de pardonner. Contre l’imprévisibilité, contre la chaotique incertitude de l’avenir, le remède se trouve dans la faculté de faire et de tenir des promesses. Ces deux facultés vont de pair : celle du pardon sert à supprimer les actes du passé, dont les « fautes » sont suspendues comme l’épée de Damoclès au-dessus de chaque génération nouvelle; l’autre, qui consiste à se lier par des promesses, sert à disposer, dans cet océan d’incertitude qu’est l’avenir par définition, des îlots de sécurité sans lesquels aucune continuité, sans même parler de durée, ne serait possible dans les relations des hommes entre eux. 

  Si nous n’étions pardonnés, délivrés des conséquences de ce que nous avons fait, notre capacité d’agir serait comme enfermée dans un acte unique dont nous ne pourrions jamais nous relever; nous resterions à jamais victimes de ses conséquences, pareils à l’apprenti sorcier qui, faute de formule magique, ne pouvait briser le charme. Si nous n’étions liés par des promesses, nous serions incapables de conserver nos identités; nous serions condamnés à errer sans force et sans but, chacun dans les ténèbres de son cœur solitaire, pris dans les équivoques et les contradictions de ce cœur — dans des ténèbres que rien ne peut dissiper, sinon la lumière que répand sur le domaine public la présence des autres, qui confirment l’identité de l’homme qui promet et de l’homme qui accomplit. » 

            Hannah Arendt. Condition de l’homme moderne, Calmann-Lévy, p. 302, 303. Traduction de Georges Fradier

« La vie de l’homme se précipitant vers la mort entraînerait inévitablement à la ruine, à la destruction, tout ce qui est humain, n’était la faculté d’interrompre ce cours et de commencer du neuf, faculté qui est inhérente à l’action, comme pour rappeler constamment que les hommes, bien qu’ils doivent mourir, ne sont pas nés pour mourir mais pour innover » (Arendt,1961, p. 313).

« Les deux facultés dépendent (…) de la pluralité, de la présence et de l’action d’autrui, car nul ne peut se pardonner à soi-même, nul ne se sent lié par une promesse qu’il n’a faite qu’à soi ; pardon et promesse dans la solitude ou l’isolement demeurent irréels » (Arendt, 1961, p. 303).

Peut-on donner son pardon à celui qui ne le demande pas ?
Qu'est ce que demander pardon ?

On exige la demande de pardon des enfants désobéissant, quel ce a ce pardon?

Faute avouée est-elle à moitié pardonnée ?  

Peut-on, doit-on toujours pardonner ?



Mon Dieu, pardonnez nous comme nous pardonnons à ceux qui nous ont tant fessés



Un exemple de Pardon


références

https://akadem.org/sommaire/themes/philosophie/les-grands-penseurs/vladimir-jankelevitch/plaidoyer-contre-l-oubli-15-10-2015-74458_295.php

https://www.revue-projet.com/articles/2004-4-le-pardon-en-politique/7276



Luce nous dit :

Christian! pardon!

Petit rajout concernant le pardon, par le don.
Pouvons nous confondre, fusionner, amalgamer l’être- la personne- ses actions, ses oeuvres, ses arguments , son histoire?
Peut-on juger l’être humain? ...au nom de l’Ëtre humain , la peine de mort a pu être abolie. merci Badinter.
La peine de mort faisait descendre les condamneurs au niveau des criminels, dans une symétrie de violence…oeil pour oeil , dent pour dent au nom de la société.
Comment juger?
TOUS Les tueurs, les nazis, les dictateurs…..Céline, Sade, Heidegger, Pétain…. Polanski, Masdeff…. violences hommes/femmes, violences quotidiennes ...
Se souvenir, sans oublier., sans excuser . Commémorer n’est pas célébrer.
A la question du pardon adjoindre la question de la violence humaine… violence hélas très-trop naturelle à notre humanité.
Violences faite à soi, à notre dignité humaine. peut-on se pardonner à soi-même?
A la notion de pardon adjoindre la notion de reconnaissance et de réconciliation ( avec soi -même, avec l’autre, les autre, entre peuples. Merci Luther King, merci Mandela
Entre Israëliens et Palestiniens peut -il y avoir reconnaissance, pardon et réconciliation? j’en doute, nous ne sommes qu' encore dans l’enfance belliqueuse de l’humanité ( c.f. R.Girard)
Au secours Luther King et Mandela

Luce

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